Clé des songes n°3 - L'analogie

Attention - Je ne l'ai pas précisé précédemment, mais tous les rêves utilisés à titre d'exemple dans cette section entière sont de vrais rêves faits par de vraies personnes. Parfois raccourcis, parfois simplifiés, parfois tronqués, mais jamais inventés.

 

Le rêve fonctionne sur le principe de l'analogie. Mais qu'est ce que l'analogie ? En théorie, simplement le fait qu'il existe une ressemblance entre deux formes.

 

Donc selon cette définition, ce que vous voyez en rêve retranscrit avec le plus de ressemblance possible les pulsions protéiformes qui vous entourent. La forme du rêve ressemble à la vie réelle.

 

Prenons un exemple. Un escalier.

Pourquoi diable voyons nous des escaliers en rêve ?

Probablement parce que l'escalier, quel qu'il soit, représente une dynamique qui lui est spécifique : un escalier suppose toujours une ascension graduelle, étape par étape. Et un effort corrélé.

Mais les ascensions graduelles, il en existe d'autres. Du moins on peut vivre des expériences ascensionnelles très proches. Ainsi, si votre expérience de vie suppose un mouvement similaire, l'escalier risque d'être la forme la plus appropriée pour le représenter.

Exemple : Une période de formation peut être représentée par un escalier.

 

Autrement dit, l'escalier et la formation, c'est un peu la même chose (dans ce cas de figure, car certaines formations peuvent être différentes).

Et c'est là qu'est le problème. Parce que : « un peu la même chose », ça veut dire quoi ? Ce sont des formes qui se ressemblent, ou carrément des formes de même famille ? (jusqu'à être parfois quasi-identiques ?)

 

Ça, c'est vraiment pas facile comme question. Mais heureusement j'ai une réponse (un chouïa normande).

Je considère l'analogie non pas comme une simple ressemblance, mais comme une parenté. Autrement dit, il existe un vrai lien entre les formes du rêve et celles de la vie réelle. Toujours. Les relations ne sont jamais arbitraires.

Cependant il est des cas où la parenté est directe, et d'autres ou le lien existe de manière indirecte.

 

-Parenté directe :

La parenté est parfois si forte qu'il n'existe aucun doute sur le fait que la forme du rêve est de même nature que la forme de la pulsion dans la vie réelle. Le lien est très visible.

Exemple : Bêta est ami avec Delta. Cette dernière se plaît à jouer à la petite amie avec lui. Bêta est un peu gêné parfois, car il ne veut pas de Delta pour petite amie, mais bon, c'est pour rire.

Cette nuit Bêta rêve. Dans son rêve, Delta est sa petite amie officielle, ils vont même jusqu'à avoir des relations physiques. A son réveil, Bêta en est certain : les comportements de Delta, même s'ils sont des jeux, sont déplacés. Elle a le comportement d'une petite amie et non d'une amie, au travers d'actes et d'intentions déguisés, qu'il ne voit pas, et peut-être même dont elle ne veut pas s'apercevoir non plus. Ils sont trop fusionnels, tellement que son esprit (âme en fait) perçoit cela comme une proximité physique.

Ici, on comprend bien que l’intimité amicale excessive est de même nature que l'intimité physique, dans le sens ou l'on envisage très nettement que l'un est le prolongement de l'autre. En fait, on est explicitement dans la même nébuleuse, dans le même « champ lexical ».

 

-Parenté indirecte :

Mais dans certains cas, bien que le lien existe, il est beaucoup plus abstrait, du moins il ne saute pas aux yeux immédiatement.

Exemple : Madame Oméga rêve d'un ciel qui s'assombrit. Plein de gros nuages noirs et sombres s’amoncellent alors qu'elle s'approche de la maison de l'un de ses amis, qu'elle voit régulièrement dans la vraie vie. Dans le rêve, madame Oméga trouve que ce ciel ténébreux est très beau.

Comme à son habitude madame Oméga voit cet ami, monsieur Epsilon, dans la semaine. Passionné d’ésotérisme, monsieur Epsilon parle à son amie d'une théorie apocalyptique relatif à un cycle du temps, théorie qu'il voulait lui communiquer depuis quelques temps. Madame Oméga avait empêché cette discussion plusieurs, fois, imaginant un propos décousu et désagréable, mais maintenant que la messe est dite... Elle accepte totalement l'idée qu'elle trouve pertinente (elle est surprise elle même) ! Et le temps d'un instant, le temps de cette proximité intellectuelle, c'est l'horizon tout entier de notre tandem qui est revisité. D'un coup d'un seul, le monde possède un destin mystique et mystérieux.

 

Ainsi, le ciel du rêve équivaut ici à un paradigme : un nouvel horizon (intellectuel) des possibles. Donc deux horizons de genre différents... Mais bien malin qui l'aurait vu d'un seul coup, car ici, on est plutôt dans la métaphore.

Remarque : Oui, ce rêve pourrait être aussi un rêve prémonitoire. Nous parlerons de cela dans la note correspondante à venir.

 

On peut donc considérer la parenté des formes selon deux pôles. Selon les rêves, le curseur se déplacera vers l'un ou l'autre des pôles.

Remarque : Il existe une catégorie de rêve qui suscite des métaphores très indirectes. Tellement qu'elles s'apparentent parfois à des genre de devinettes ou rébus. Presque. Ces rêves sont les rêves dits « censurés », nous les verrons bientôt eux aussi.

 

Deux pôles ? Très bien, mais comment savoir si le sens s'exprime directement ou indirectement ?

En usant de tous les outils à votre disposition, toutes les clés citées dans cette section (celles qui vont venir). En fait, c'est tout simplement difficile. Mais avec un peu d'expérience, ça va venir.

Il existe toutefois une chose très simple que vous pouvez faire, c'est d’interpréter le rêve selon un angle, puis l'autre.

Essayez de le voir comme un message direct une première fois, puis comme un message plus indirect une seconde fois. Avec de la chance, l'une des interprétations se révélera plus sensée que l'autre.

 

Pourquoi ? Pourquoi certains rêvent présentent des analogies très directes quand d'autres sont des métaphores très imagées ?

Cela, on tentera d'y répondre au moment des rêves dits censurés.

 

La parenté vaut-elle pour les rêves les plus surnaturels ?

Oui. Et c'est bien ce qu'il y a de plus intéressant ! Toutes les formes merveilleuses de vos songes n'apparaissent pas de manière arbitraire, elles ne sont que des analogies de pulsions pures et naturelles. Des formes qui existent dans la vraie vie, au sein de la nature.

Exemple : Vous rêvez d'une foret ou de beaux arbres sont de toutes les couleurs. Rouges, bleus, roses, verts, jaunes. Et bien cela traduit une vraie beauté/potentiel qui existe en vous, ou autour de vous. Sans même considérer l'interprétation, on peut remarquer que cela traduit quelque chose qui dépasse le cadre de la normalité, des habitudes, ce avec force, ordre et beauté. Oui, car normalement, les arbres sont verts.

Cela pourrait parler de croissance, de développement. L'arbre étant un organisme qui n'arrête jamais de grandir. Et dans une foret, il y en a beaucoup. Les couleurs pourraient être envisagées comme l'expression d'une belle diversité.

Quel peut être ce lieu, ce domaine qui abrite autant de croissance ?

 

Maintenant, la question de savoir comment mesurer cette parenté : jusqu'à quel point l'image du rêve est elle littérale ?

Ça dépend. Et cela, c'est votre affaire.

 

Bonus

 

Suis-je en train de dire que les créatures que l'on voit en rêve existent dans la vie réelle ? Oui, c'est bien ce que je dis. Et elles sont vivantes en plus ! Mais gardez vous bien d'avoir peur, on va mettre de la lumière sur tout cela.

 

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