Clé des songes n°8 - Jauger le niveau des pulsions

 

Lorsque les pulsions s'éloignent de leur nature, elles peuvent le faire de plusieurs façons. Ici considérons seulement deux manières, et prétendons qu'elles sont exhaustives.

Il y a donc l’éloignement horizontal, qui donnera lieu à une déformation de type perversion (un mauvais usage du talent par exemple).

Et il y a l'éloignement vertical, que l'on peut qualifier de régression.

De quoi s'agit-il ?

Cette une idée simple. A un certain niveau, la nature, ou plutôt les essences sont universelles, ainsi certaines pulsions sont partagées entre les espèces en quelque sorte. L'esprit maternel par exemple est quelque chose de commun aux êtres humains (particulièrement les femmes)...mais aussi à nos amies les poules. Pourtant les mamans humaines prennent soin de leurs enfants à leur manière, et les poules ont leurs façons.

Ainsi une même nature évolue selon les différents règnes dans lesquels elle s'exprime. Donc les conditions, et on pourrait dire les exigences, ne seront pas les même selon le statut de l'être considéré. Il est sagement admis, au regard du bon sens, qu'il serait impropre qu'une pulsion régresse à l'état d'un règne précédent : on ne s'attend pas à ce que vous éleviez vos enfants comme le font les poules.

 

Et pourtant... parfois nos impulsions (ou celles des autres) régressent à des états plus primitifs. Ces changements dans la qualité du mouvement ne manqueront pas d'être détectés de manière indirecte par la conscience (ça fait partie de ces choses qui viennent à vous « inconsciemment »). Ainsi, les différents états de la pulsions qui apparaissent en rêve sont assimilés à autant de règnes, d'espèces. Vous pouvez donc jauger de la primitivité/subtilité des intentions/mouvements qui vous entourent (les autres, vous, le milieu, etc.) en fonction du niveau d'évolution de leur forme.

Et il n'est pas difficile de deviner que la faim se vit différemment selon que nous soyons humains ou serpents...

Remarque : Est-il possible d'associer cela aux fameuses zones du cerveau ? Reptilienne et Cie ? Ce n'est pas mon envie ici, approche trop cartésienne, et je ne connais rien de la validité de cette idée (qui m'a tout l'air d'être une mode). Mais bon, qui sait...

 

Dès lors, on peut considérer un axe évolutif. Selon la forme considérée, vous saurez à partir de quel niveau logique vous fonctionnez. Et en l'état de mes connaissances, voilà comment je vois la classification :

 

- Monstre : Ici la pulsion est non seulement régressive, mais en plus complètement déformée... Le mouvement considéré est à coup sûr dangereux, laid, mensonger. Rien de bon là dedans.

 

- Animal à sang froid : Ici la pulsion est très régressive. Attention, l’énergie n'est pas mauvaise en soi, mais elle est tellement primitive à ce stade qu'elle est très nocive, dangereuse. Le plus souvent cela se rapporte à une intention relative à la survie, une logique bestiale et égoïste (au sens survivaliste du terme), parfois même agressive. Il faut faire évoluer cette énergie vers quelque chose de plus beau et plus sensé.

 

- Animal à sang chaud : Ici la pulsion est un peu archaïque. Assez sauvage. Elle peut-être dangereuse, mais elle sera le plus souvent inadaptée. Moins d’égoïsme, de bestialité, mais le compte n'y est toujours pas.

 

- Être humain : Ici la pulsion est à son niveau. Elle possède un niveau d'évolution adéquat, elle est parfaitement adaptée au monde qui l'entoure. Toutefois, ce n'est pas parce qu'elle est subtile, élaborée, que cette énergie ne peut pas devenir perverse. Bien des mensonges sont très fins...

 

- Être surnaturel : Nous avons là quelque chose qui dépasse la mesure. C'est le graal... Sauf à ce que l'image soit trompeuse, évidemment.

 

Exemple : Vous montez avec votre ami dans une voiture. Vous placez sur la banquette arrière. Au devant, c'est un chien qui monte à la place du conducteur, et c'est lui qui conduit la voiture sur une ligne droite. Vous et votre ami êtes étonnés de son habilité, vous le considérez comme très doué. A ce moment de votre compliment, le chien perd le contrôle, il se révèle inadapté pour conduire la voiture jusqu'au bout et la fait se déporter lentement sur le coté de la route. Vous descendez, et vous n'êtes pas arrivé au lieu auquel vous pensiez.

Remarque : Ici le chien peut symboliser le "flair" dont les deux amis faisaient preuve. En effet, ils effectuaient des recherches, une enquête. Problème, ils n'étaient pas maître de leurs pulsions, de leur curiosité : parfois c'étaient les découvertes qui prenaient le contrôle des recherches et non l'inverse. Il fallait donc améliorer cela. (Au passage, celui là, il est drôle...)

 

Donc que faut-il faire avec ces pulsions ?

Les jauger. En fonction de leur place sur la jauge, vous aurez une idée de leur archaïsme ou de leur subtilité.

 

Ces pulsions sont primitives ? Comment réagir ?

Si ce ne sont pas les vôtre, il vaut mieux s'en écarter, s'en préserver (tout dépend des circonstances évidemment). Ainsi il convient d’identifier leur source dans la vie réelle pour mieux gérer cela.

Si ce sont les vôtre, la réponse est évidente. Il faut les élever ! Jusqu'à votre condition réelle : c'est à dire humaine. Et si c'est plus encore, alors là...

 

Qu'est ce que j'entends par élever ?

Simple. Ça veut dire que ce que vous faites n'est pas mal en soi, mais qu'il va falloir le faire autrement, de manière à vivre la chose différemment. Vous usez mal de votre outil ! Utilisez votre talent comme il se doit, dans les meilleures conditions.

Remarque : Quand on court vite, on ne commet pas des vols à la tire, on fait des sprints sur une piste d'athlétisme.

 

Les monstres.

Il est très rare que les pulsions monstrueuses nous appartiennent. Pourquoi ? Parce que peu de gens s'identifient à la monstruosité. Autrement vous seriez possédés.

Ainsi on peut dire que le plus souvent, ce sont les monstres qui nous dévorent : ils s'imposent dans notre vie, ils y mettent le boxon en créant autant de situations impossibles qui ne manquent pas de nous transformer négativement. Ils agissent par notre corps en nous forçant à éteindre notre conscience, et donc notre jugement, sur les actes que nous allons perpétrer main dans la main avec eux.

En clair ils nous soumettent.

Remarque : Oui, le plus souvent on agit comme un monstre en cachette, c'est à dire en fermant les yeux, ou dans un espace à part qui n'est pas pénétré de la même lumière, des même lois (je ne sais quel milieu clandestin ou secret...). De fait, il y a le « moi » de la lumière, et l'autre, que l'on ne nomme, ni ne pense.

 

Heureusement dans les rêves nous voyons souvent les monstres avant qu'ils ne nous dévorent. Et même s'ils nous dévorent, nous avons quelque chose à y comprendre.

Ensuite, que dire ?

Simple, ce qui est monstrueux ou archaïque, ce n'est pas beau. Mais surtout, plus c'est primitif, et plus c'est facile à changer (ou à éviter, si cela ne vous appartient pas). Une monstruosité, dans la vie réelle, ne peut être qu'une aberration qui se voit comme le nez au milieu de la figure. Une excroissance évidente. L’archaïsme est grossier par nature, et le mensonge ne peut jamais être totalement masqué. Donc les monstres sont terrifiants, certes, mais ils ne font pas long feu lorsqu'ils sont exposés à la lumière !

Remarque : Tout ce que je viens d'expliquer sur les monstres et animaux primitifs peut être complètement remis en question par la beauté. Le sens de n'importe quel symbole est transformé de manière absolument positive lorsqu'il se présente avec beauté. Certains animaux apparaissent aussi majestueux que des anges en songe... Ils sont donc à ce moment des expressions de pures forces naturelles. Voir la clé n°2.

 

Je me dois tout de même de nuancer le propos. N'oubliez pas que les rêves fonctionnent sur le principe de l'analogie. Ainsi, voir un reptile en rêve induit une parenté dans l'expression de votre pulsion : vous vous comportez d'une manière très archaïque. Pour autant, et évidemment, ça ne veut pas dire que vous êtes un VRAI reptile... Ou du moins vous l'êtes, mais selon des proportions relatives à votre humanité.

 

Voilà.

La jauge que je viens de présenter est non seulement une prémisse, mais en plus le premier élément d'une potentielle série.

En effet, il est fort à parier que d'autres axes d'évolutions existent. Relatifs au monde végétal par exemple, ou au monde aquatique, qu'en sais-je ? Ces axes, je ne pourrais les découvrir seul. C'est à vous de m'aider. Enfin, si l'hypothèse vous séduit.

 

 

Bonus

 

Je vous ai dit que les monstres étaient faciles à transformer, éviter.

Attention, attention, attention...

Là, je parle de pulsions à taille humaine. De monstres qui sont effrayants, mais qui ne sont pas énormes non plus.

Si ce sont des mastodontes que vous voyez, la question n'est plus du tout la même. Un mastodonte , c'est à dire un monstre géant, ou doté de caractéristiques vraiment exceptionnelles, dépasse nécessairement votre individualité. C'est une pulsion dantesque. Ainsi avec un tel monstre, il est uniquement question de sortir de son joug sans trop d'encombres.

Ne vous faites pas remarquer par le dragon.

P.S : On y reviendra, sur les mastodontes... Et un jour vous aurez les armes pour les affronter.

 

 

 

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