Nous allons commencer par dire quelque chose d'un peu idiot. C'est si évident quand on y pense qu'il paraît un peu facile de qualifier cette information de « clé ». Seulement voilà, on ne mesure pas à quel point ladite information est importante. Je me dois donc de commencer par cela... alors :
Dans un rêve, « l'impression » dit tout.
Les formes d'un rêve ne sont pas vides, elles s'accompagnent d'évocations plus ou moins riches en fonction de leur intensité. Ces évocations sont ce que l'on peut appeler des impressions : les informations attachées aux formes du rêve, et qui se donnent à connaître au rêveur. En gros, parfois, lorsque je vois une image, il y a une information qui m'est communiquée avec. Peu ou prou.
Toutes les formes s'accompagneront d'impressions. Et l'impression en tant que telle, c'est tout un bagage. Un ensemble de phénomènes. Les voici :
- Conscienciel :
Certaines informations s'imposent à nous sans aucune discussion. C'est comme ça et puis c'est tout.
Ces indications spontanées sont autant de prises de conscience, connaissances immédiates, parfois minuscules, qui opèrent à des degrés divers de profondeur. Voyez cela comme un saisissement direct de ce qui se cache derrière la forme.
Exemple : M. Gamma fait un rêve. Il y voit une femme. Il « sait » immédiatement que cette femme est amoureuse de lui dans le rêve.
La prise de conscience est le mode de connaissance (pléonasme) principal dans le rêve.
Remarque : Un signe supplémentaire que le rêve appartient principalement au monde de l'âme.
-Émotionnel :
Si je parle d'impression plus que de prise de conscience, c'est parce que lesdites connaissances que nous allons acquérir ne viendront quasiment jamais seules. Souvent, les émotions viendront apporter des informations supplémentaires. Par exemple, un beau rêve s'accompagnera toujours de belles émotions, puissantes. Bien qu'il n'y ait rien de plus à dire, il faut vraiment noter que les émotions du rêve sont extrêmement communicantes, et en ce sens parfois plus parlantes que des mots ! Autant que les connaissances immédiates. Ne les ignorez pas ! Décortiquez-les ! Il n'y a rien de plus facile d'ailleurs.
Remarque : Les émotions sont si importantes que je déroge à mes conventions habituelles. Je les place donc avant le mental dans la liste !
-Mental :
Les formes et moments du rêve nous feront penser à quelque chose. Ce phénomène est le plus souvent effectif au moment du réveil. Une sorte d'évocation a posteriori... qu'il convient d'écouter !
Ce n'est pas un hasard, considérez qu'à ce moment votre pensée est l'extension d'une connaissance du rêve.
Exemple : M. Gamma rêve d'une femme dans sa cuisine (décidément !). Elle est monstrueuse : anguipède, ou à minima serpentine dans son apparence, et de couleur très noire. Ah, et agressive au passage.
À son réveil, lorsque M. Gamma repense à cette image, il se dit que pour une raison inconnue, elle lui fait beaucoup penser à la figure de Kali, à ce que cette déesse représente. Ce n'est pas exactement elle dans le rêve, mais elle lui ressemble beaucoup...
La pensée de M. Gamma ne se base pas sur rien. Ici, le lien à la déesse est à creuser.
Remarque : Là, on parle de figures mythologiques, mais ce pourrait aussi être des personnes, un lieu, une époque, un évènement, un domaine... Tout en fait !
-Sensationnel :
Enfin, dans un rêve, il ne faut pas oublier que nous avons des sensations. C'est bête, mais il faut le dire. N'avez vous jamais mangé quelque chose de « bon » en rêve ? N'avez vous jamais « touché », ou eu la vue «brouillée » ? Bref.
Vous aurez compris que ce que je nomme impression, c'est la vie psychique tout entière. Conscience, mental, émotion, sensations. Toutes ces strates, entraînées dans un mode de spontanéité (oui, car toutes ces impressions, guidées par la pulsion, « viennent elles aussi toutes seules »).
Voilà donc ce que vous devez observer, écouter, lors de votre interprétation du rêve.
Question : Se peut-il qu'une forme ne suscite pas d'impression ?
Non. Et oui. Il y a toujours une impression, mais elles ne sont pas toutes exceptionnelles ni spéciales. Ainsi on ne parle pas vraiment d'une absence d'impression, mais d'une banalité qui fait si peu de vagues qu'elle n'est pas vraiment remarquable.
Autrement, une faible impression, au sens de quelque chose de négligeable, est en fait à considérer comme une impression à part entière.
Il faut bien comprendre qu'il n'y a rien d'inutile dans un rêve. Pourquoi votre âme s'amuserait-elle à faire apparaître quelque chose de superflu, alors même que l'absence serait la meilleure des négligences ? (En gros : si quelque chose est inutile, autant ne pas en rêver !)
Dès lors, ce qui ne communique que peu d'impressions se révèle par la négative : le « peu d'impressions » ne fait que parler de la fadeur, la pauvreté d'une chose. Et les formes ainsi associées à cette fadeur révèlent leur « peu » de valeur intrinsèque. Cela pourrait aussi, selon l'impression suscitée, établir le statut d'un élément du rêve, le souligner non pas comme quelque chose d'important, mais plutôt comme un « détail ».
Remarque : Les rêves censurés révèlent parfois des « silences ». Ces silences sont tout sauf des absences d'impression. Nous le verrons avec la clé correspondante.
Très contrairement, lorsque l'impression est marquée, en bien ou en mal, nous avons là quelque chose de « très vivant » en face de nous, et donc par là même quelque chose qui prend de la place dans la vie réelle. La vie du rêve est aussi une vie en dehors du rêve, quelque part.
D'ailleurs, cette intense vitalité peut susciter des impressions très complexes. En effet, plus une forme est symbolique, vivante, puissante, plus les impressions seront riches.
Dans certains cas, il n'est pas impossible que vous ayez plusieurs impressions associées à une même image. En même temps donc. Comment diable gérer la chose ? Simple. Il faut considérer toutes les informations. Aussi dur que cela puisse paraître.
Dans d'autres cas, les impressions peuvent générer des informations non plus seulement multiples, mais contradictoires. Là aussi, la chose est importante, puisque les contradictions ne sont rien d'autre que le reflet de paradoxes bien réels, mais souvent invisibles.
Il convient de les considérer avec soin après coup, et c'est difficile puisque cela peut susciter un certain malaise : le paradoxe étant par nature irrationnel, nous avons beaucoup de mal à nous pencher sur ce genre d'informations. Nous verrons là aussi la clé correspondante pour plus de détails.
Remarque : Vous êtes trop paresseux pour passer toutes les impressions au crible ? Vous avez tort. Les informations multiples et simultanées sont toujours les plus importantes.
J'ai essayé d'en rajouter un peu, histoire de m'assurer que vous considériez l'information. Au final, il n'y a rien de bien compliqué. Il faut vraiment penser simple : une forme de rêve, quel qu’elle soit, suscite un certain nombre d'impressions, et il suffit de les observer pour comprendre dans quelle direction elles nous orientent. Les impressions sont des communications immédiates, elles sont ce que le rêve dit officiellement ! Explicitement !
Facile non ? La seule difficulté étant que, ces impressions... Ben il faut au moins les écouter.
Pour la suite, on va apporter un peu d'innovation. Du moins on va essayer.
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