Et maintenant, voici une autre règle d'or relative à l'interprétation des rêves. Plutôt facile en plus :
Un beau rêve exprime nécessairement la nature d'une chose, l'essentiel. Toujours.
Mais pourquoi donc ?
Facile. L'intelligence, c'est un ordre. Logiquement, lorsque les choses sont en ordre, ou qu'elles ont un sens, elles produisent de l'harmonie. C'est un peu comme un dessin, si vous respectez bien votre modèle, ou encore l'idée que vous avez dans la tête, alors vous ne ferez pas n'importe quoi. Le dessin sera donc beau.
De la même manière, la pulsion exprimera de la beauté si elle respecte le sens qui commande à son expression : sa nature. En clair, l'intelligence crée de belles formes.
Tout au contraire, si l'intelligence s'exprime en désordre, les formes vont subir des accidents, elles seront donc « difformes », ou « déformées ». C'est ce que l'on appelle la laideur.
L'animation du rêve et de ses images est ainsi corrélée avec la fluidité du mouvement pulsionnel. Plus c'est naturel, mieux c'est.
Les beaux rêves sont donc des rêves à part. Qualifions-les de « songes » pour signifier leurs différences par rapport aux rêves plus classiques.
Mais qu'ont-ils de si spécial ces songes ?
Simple. Les beaux rêves sont les plus importants, car ils parlent de votre potentiel. Oui, le songe, c'est un morceau de votre génie, c'est souvent votre moi parfait, ou votre vie parfaite.
En ce sens, vous devez vous identifier à ces songes, vous devez penser qu'ils sont vous. Aussi surnaturels qu'ils puissent être, ils sont les métaphores d'une vie que vous pouvez mener. Vraiment.
Exemple : Dans votre rêve, vous voyez un merveilleux palais de cristal, entièrement transparent. Devant vous un pont qui vous y emmène. Aussi étrange qu'il puisse être, ce rêve est probablement en rapport avec vos forces profondes.
On peut se demander en quoi il convient de s'identifier à un tel rêve aux allures surréalistes. Qu'est-ce qui justifie que l'on se reconnaisse là-dedans ? La raison est simple à comprendre, et nous le verrons avec la note à venir sur « l'analogie ». Pour l'instant, faites-moi confiance.
Mais c'est quoi un beau rêve ?
Plusieurs critères. Mais voici le plus important de tous, et le plus évident aussi : un beau rêve, c'est avant tout un rêve qui vous plaît !
Vous savez ces rêves pour lesquels nous n'aurions pas voulu nous réveiller ?
Normal, quand on baigne dans sa nature...
Un beau rêve, c'est cela. Rien d'autre que cela.
Mais si vous voulez du détail, voici d'autres critères qui peuvent vous aider :
-Un beau rêve possède parfois des images inventées à partir de rien – oui, il arrive que la créativité fasse jaillir des formes, images et autres apparitions que nous n'avions jamais vues auparavant.
-Un beau rêve possède du sens, de la connaissance – ce que je dis par « sens », c'est que le beau rêve exprime une profondeur, un univers. La beauté n'est jamais vide, elle est le reflet d'une vie riche, pleine de promesses. En fait, le beau ne peut pas être beau sans être intéressant !! C'est cela la vraie beauté !
-Un beau rêve possède de belles images – celles-ci sont anormalement nettes par rapport à d'habitude.
-Un beau rêve est parfaitement animé – les images s'articulent bien, elles sont vivantes. Les personnages semblent là aussi plus que vivants, ce ne sont pas des robots ou des poupées dotées d'une logique de fonctionnement très pauvre, ou d'un mouvement saccadé, imparfait.
-Un beau rêve possède de belles couleurs très éclatantes – parfois des couleurs comme vous n'en avez jamais vu en vrai. Une belle couleur, aussi fugace soit-elle, est le signe de quelque chose d'exceptionnel.
-Un beau rêve ne s'oublie pas – en général, il n'y a même pas besoin de faire d'effort pour se le rappeler tant il s'ancre dans la mémoire (mais bon, recopiez-le quand même). C'est qu'il possède de la substance.
-Un beau rêve possède une histoire exceptionnelle – oui, parfois on peut vivre un scénario digne d'un film, ou mieux encore.
-Un beau rêve s'accompagne de grandes impressions – ce ne sont pas des images vides, on parle là d'images qui marquent, qui laissent une trace. Des images qui font réagir et ne laissent pas de marbre. Des images qui font penser à une multitude de choses.
-Un beau rêve est intense, et fait jaillir de la créativité – donc de belles histoires, nous l'avons déjà dit. Mais ici, l'idée est de dire que la créativité ne s'arrête pas à la fin du rêve. En général, le noyau créatif que l'on a touché est si fécond que même après le réveil on peut continuer à dérouler des idées en rapport avec le songe. Comme si la créativité débordait dans notre pensée jusqu'à un certain retour dans la vie concrète (les idées qui jaillissent au réveil sont à considérer avec autant d'attention que le rêve...). En fait, si vous vous dites qu'on pourrait faire un film ou un livre de ce rêve, c'est bon signe.
-Le beau est symbolique – cela, on y reviendra sur la note correspondante.
Enfin, il n'est pas rare d'y trouver des éléments surnaturels à foison.
Si un seul de ces critères est présent, vous pouvez considérer le rêve en question avec attention. Ce pourrait être un songe.
Il en est exactement de même pour une partie de rêve : en effet, parfois c'est juste le temps d'un instant qu'une grande beauté jaillit. Cet élément doit être considéré avec attention, là encore, il veut dire quelque chose sur votre nature, ou sur la nature universelle en général.
Le beau peut être laid ?
Non. Le beau est toujours beau. Cela dit, il ne manquera pas de nous surprendre par moments.
De fait, la beauté ne s'exprime pas nécessairement au travers d'un paysage idyllique. Il peut arriver que des images connotées négativement par la morale vous apparaissent sous un jour étrangement plaisant. Réellement.
Que faut-il en penser ?
Peu importe. Tant que cela est intense pour votre âme, tant que les formes ont de la substance... c'est beau.
Exemple : Dans votre rêve, vous pénétrez dans une tour. Bizarrement, vous avez la certitude d'être en Enfer... Littéralement ! Chose drôle, cela ressemble à une administration, avec des agents qui travaillent. En fait, pour une raison qui vous échappe, c'est très excitant à voir, c'est comme si vous aviez eu accès à un lieu qui est interdit en temps normal. Le temps de la révélation ? Est-ce la vérité brûlante qui vous plaît ?
Gardez-vous bien de juger la beauté au regard de vos idées reçues, et soyez honnêtes avec vous-même : c'est proscrit dans votre culture ? Certes, mais si cela vous plaît... C'est qu'il y a là une « chose » qui vous ressemble. On pourrait donc imaginer qu'une supposée laideur, lorsqu'elle nous charme, ne serait rien d'autre qu'une beauté exotique encore inconnue...
Remarque : Attention ! Interrogée, votre conscience n'autorisera jamais aucune forme d'horreur réelle. À raison. Il ne s'agit pas de valoriser le mal, mais de plutôt de révéler un mouvement mystérieux ou inhabituel, aux allures faussement malsaines.
Vigilance !
Prenez garde, une forme « clinquante » ou « lisse » n'est pas nécessairement belle ! Oui, ce que l'on appelle la beauté peut être singé par des formes supposément harmonieuses, mais vides ou froides. Dès lors, il faut bien comprendre que la beauté n'est jamais uniquement picturale, mais qu'elle est avant tout vivante, en ce sens qu'elle s'accompagne toujours d'une impression. La beauté parle, elle est intéressante, elle dit quelque chose sur « qui vous êtes » ou sur ce qu'est le monde.
Exemple : Un homme apparaît très musclé dans son rêve, visuellement très esthétique, et d'ailleurs il attire les regards. Pourtant à y voir de plus près, il est comme figé, bloqué par l'image qu'il maintient. Ce n'est pas très agréable.Une métaphore de ses propres fixations intérieures ?
Demandez-vous toujours si ce que vous voyez vous plaît.
Est-ce que les songes surgissent par hasard ?
Ce n'est quasiment jamais arbitraire. On peut imaginer deux cas de figure, qui s'assimilent à deux formes différentes de mérite :
-Le geste
Il est des cas où la beauté perçue dans le monde réel se révèle être une trace résiduelle de notre essence, ou la trace d'une force universelle qui se présente sous la forme d'une très grande pureté. En effet, une pulsion, lorsqu'elle est proche de sa nature, est vigoureuse, emplie de créativité. Ainsi, un soupçon de cette pulsion débordante de sens ne manque pas de s'imprimer durablement, de laisser des traces.
Dès lors, il arrive que nous effectuions une action épisodique pleine de vérité : le temps d'un instant, nous révélons notre vraie nature. Dans ce cas, ledit épisode ou geste ne manque pas de laisser des traces dans la personnalité, ou à proximité. Ce sont donc ces traces gorgées de potentiel que vous observez, en tant qu'elles perdurent.
Remarque : La trace résiduelle peut aussi provenir de votre environnement si celui-ci est, le temps d'un instant, porteur d'une véritable âme.
-L'ouverture
Autrement nous pouvons aussi considérer que la beauté du rêve est une grâce, une forme de récompense pour une porte que vous avez su ouvrir. Là, ce n'est pas tant que vous ayez fait un geste parfait, mais plutôt en raison d'une purification, d'un nettoyage de l'âme. Vous vous êtes libéré d'une mauvaise pulsion, d'une mauvaise habitude qui prenait de la place. On parle nécessairement d'une désidentification, aussi petite soit-elle. Dans ce cas, il est tout à fait possible que la nature en profite pour injecter un petit quelque chose d'elle-même.
Ce cas de figure est probablement le plus fréquent.
Remarque : Pour rappel, la désidentification, c'est rejeter une forme avec laquelle vous faisiez corps précédemment. Plus la forme est puissante, plus la desidentification génère de la place.
Autre cas de figure ? Ben considérez que c'est un miracle de la nature encore inconnu. Une grâce.
Est-ce que le songe parle toujours de moi ?
Oui et non.
Il arrive que la force qui se présente à vous ne soit pas une nature qui vous est spécifiquement liée, mais plutôt une force universelle vis-à-vis de laquelle vous ne possédez pas forcément de lien exclusif, et qui s'exprime du reste sous la forme d'une très grande pureté.
Dans ce cas c'est la grande Nature que vous observez, en tant qu'elle existe pour tout le monde.
À ce titre, si ladite force se transpose dans votre songe (et si elle est pure, cela risque d'arriver), alors elle porte un message universel, qui ne peut que vous concerner, car vous êtes compris dans l'univers, mais dans ce cas il faut considérer que ce message ne s'applique pas qu'à vous. Soyez rassurés, d'une manière ou d'une autre le caractère « universel » (ou général) transparaîtra dans le songe.
Remarque : Un songe peut aussi concerner essentiellement un proche. Nous le verrons plus tard.
Le beau est l'une des plus grandes clés interprétative qui existe. Autant en ce qui concerne les rêves, que pour la vie de tous les jours, mais encore faut-il savoir reconnaître la vraie beauté.
Ce n'est pas une tâche difficile, il suffit d'essayer. Évidemment, des erreurs sont possibles, alors pour vous donner un coup de pouce, permettez-moi de vous de tenter de vous faire comprendre la chose telle que je l'entends, astucieusement donc :
-La vraie beauté rend léger, elle est gratuite, elle est ce « plus » auquel on ne s'attendait pas. La beauté libère l'esprit de ses tracas.
Un coucher de soleil. De belles couleurs. Un arc-en-ciel. Un animal affectueux. Une jolie fleur. Le sourire d'un enfant.
-La fausse beauté est une fascination, elle est lourde, elle dévore, elle capture le regard et réduit l'âme pour mieux la rendre prisonnière.
Les images que vous pouvez trouver sur les réseaux sociaux, celles qui vous ramènent à ce que vous n'êtes pas ou ce que vous ne faites pas assez bien. Ces situations ou personnes inaccessibles qui vous narguent. Des images comme cela, il en existe des millions.
Ouvrez l’œil !
Bonus
Ce qui va suivre ne concerne pas les rêves, c'est un complément nécessaire à toute forme de mauvaises interprétations métaphysiques de la beauté.
Dans notre monde, comme nous l'avons expliqué, beauté et nature se confondent. Il n'est donc pas de beauté qui n'exprime pas ce que vous êtes, pas de beauté qui ne révèle pas de votre profondeur. De ce point de vue, le beau n'est pas le clinquant.
En fait, on pourrait dire que les vraies beautés sont substantielles, naturelles (le naturel n'est pas le laissez aller...), tandis que les fausses sont accidentelles.
Et, oui, il faut le dire, il existe des « beautés accidentelles ». Des choses qui s'apparentent à de la beauté, mais qui ne vous ressemblent en rien, ne vous appartiennent pas en propre, ou n'expriment pas ce que vous êtes.
Ce n'est pas parce que vous plaisez aux autres que vous êtes beau ou belle. Il est possible qu'il ne vous regardent pas vous, mais l'espèce de panneau publicitaire que vous représentez. Ou le milieu et l'argent que vous reflétez. Si c'est cela, vous n'êtes pas beaux, vous êtes valorisés, et c'est bien différent !
Être laid, c'est être mauvais ? C'est être méchant ?
Il faut bien distinguer les cas de figure. Disons que dans un certain sens très précis, oui.
Si je suis sale et mal lavé, je suis moche. Je serais d'autant plus moche si je suis grossier, mal éduqué, et que je ne m'intéresse à rien. De ce point de vue, la laideur est une sorte d'indigence choisie :
Je ne fais pas alors que je peux, voilà ma disgrâce. Toutefois, tout cela se mesure en fonction du champs des possibles pour chacun.
Une autre personne dont les possibilités seraient limitées à un certain niveau, par l'ambiance du milieu par exemple, ne serait pas jugée aussi durement que moi. Pourquoi ?
Elle ne fait pas parce qu'elle ne peut pas. Et ce n'est pas laid.
Mieux encore, si cette personne fait tout ce qu'elle peut, malgré ses limites, elle en devient belle. Et c'est probablement dans cette équation que résident certaines formes de beauté très exotiques, surprenantes malgré les limitations inhérentes à leur milieu ou leur propre condition, état (pensez à un « beau vieillard » par exemple).
Maintenant que dire de la laideur injuste ?
On parle de cette laideur que l'on n'a pas choisie, qui semble s'imposer à nous. Elle peut être « innée », ainsi on peut naître avec des attributs jugés disgracieux, des déficiences, mais on peut aussi bien subir des dommages au cours d'un accident.
Que faut-il penser ? Que nous avons commis une faute dans une « vie précédente » (attention, c'est pour la formule, les vies précédentes... c'est un terme qui mérite clarification) ? Que nous sommes méchants ?
C'est encore pire pour l'accident ! C'est justement un « accident », alors traduit-il un vice ?
...Dites, vous pensez bien que les choses sont plus compliquées que ça quand même ?
J'aurais besoin d'une note à part entière pour tout dire, mais je ne peux pas. Alors, mes chers laiderons, je ne dirais que ceci : à une force inhabituelle, résistance inhabituelle.
Si vous êtes injustement « laids », comme vous dites, c'est tout simplement parce que vous êtes différents. Profondément différents, et ainsi, d'une façon que je ne peux expliquer ici, on pourrait dire que le monde fait obstacle à l'expression de votre nature si bouleversante. Mais... viendra un jour, ou une étape de votre grand cycle, ou vous irradierez assez pour faire pâlir Apollon lui même.
Pourquoi ? C'est le mouvement qui fait la forme et non l'inverse. Et tôt ou tard, vous exprimerez votre mouvement. Ce qui vous transformera. Et puis je vous renvoie à la transfiguration (Section 1), la beauté physique dont vous ne serez jamais privés.
Remarque : Conseil, jetez votre miroir. Vous n'êtes pas reflet, mais soleil.
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