La voie initiatique - n°6 : Le niveau 3, le temps vertical

 

Nous avons affronté la queue du dragon, les pattes, il est maintenant temps d'affronter la tête du dragon. Mais attention ! Elle crache des flammes terribles.

La bataille qui suit, l'avant-dernière, sera celle du temps dit vertical. Le niveau 3 !

Un troisième temps à intégrer, et par la même occasion un troisième axe symbolico-spatial. Et c'est un espace à trois dimensions pour la conscience qui nous attend.

 

Le temps vertical. Compliqué de le définir, car inconnu au bataillon. Enfin si, vous le connaissez, mais sans le savoir.

S'il fallait définir rapidement le temps vertical, on devrait parler de l'idée de niveau de vie : si nous vivons dans le même monde, nous ne vivons pas tous dans la même réalité. Comme s'il existait des dimensions de niveaux différents. Donc une hiérarchie dans le monde (des mondes par-dessus et par dessous le nôtre). L'idée est tout à fait exacte, mais elle est trop connotée pour ne pas être impropre : si le temps vertical n'était qu'économique, nous aurions un problème...

Alors parlons de "stations", autant d'étages, autant de dimensions imbriquées les unes sur les autres. Et autant de changements pour le devenir à chaque étage.

Transcendance !

Exemple : Dans votre bâtiment, vous étiez apprenti au rez de chaussé, puis employé au premier, maintenant vous êtes responsable au second, et le troisième étage du directeur risque bien de vois échoir un jour. A chaque étage vous avez vécu une situation différente, car bien qu'appartenant au même univers, la réalité de l'apprenti et du responsable ne sont pas les même. L'une et l'autre des situations supposent des circonstances de vie et des responsabilités différentes.

 

Ici le mouvement pulsionnel commence à concerner des pulsions dont l'origine est de plus en plus essentielle, identitaire. En faut, moins qu'essentielles, elles sont plutôt caractéristiques, déterminantes : décisives quant à nos actions. Et donc décisives quant à notre destin. Accomplir sa nature implique souvent et logiquement de changer sa condition (juste ce qu'il faut). Bouger ce que personne ne bouge, ça fait bouger les choses...

Exemple : Imaginons une contrée reculée, emplies de traditions, où les filles sont privées de toute forme d'alphabétisation. Imaginons maintenant qu'une de ces jeunes filles apprenne à lire, secrètement, par le biais d'un quelconque enseignant charitable. Ne pensez-vous pas que cette fille, si elle le souhaite, aura plus de chance de s'extirper de son milieu que les autres ?

Probablement.

 

Un simple changement au regard de la condition – les pulsions décisives – permet de modifier complètement présent et avenir (et parfois le passé). En fait chaque étage, chaque station de la ligne verticale est traversé par une ligne horizontale qui traduit, de près (lorsque la ligne est ligne) l'expérience individuelle, et de loin (lorsque la ligne horizontale est cercle, avec du recul) le milieu.

Au-delà du charabia, à chaque station son statut et sa situation : un autre soi et un autre monde.

Exemple : Au point ou vous en êtes, vous n’espérez pour votre avenir qu'une retraite agréable. Et que le quotidien ne soit pas trop usant. Or il se trouve que vous venez de gagner au loto.

Bizarrement, d'un coup d'un seul, vous envisagez votre quotidien et votre avenir d'une autre façon : vos projections sont immédiatement modifiées par ce changement radical. Passer de pauvre à riche est un changement d'état (car vous le supposez durable ce statut), et ce changement d'état change immédiatement votre devenir !

Ceci est une caricature pédagogique.

Nous verrons plus en détail les écueils auxquels ils convient d'échapper lorsque l'on envisage ce temps. A savoir que ledit temps n'est pas envisagé comme tel : si le fait de gravir les échelons est une réalité dont nous avons conscience socialement, peu (sinon personne) perçoivent qu'il y a là une troisième appréciation de l'évolution des formes et pulsions qui nous entourent. Un vrai temps. Il y a bien quelques détails à rajouter donc. Mais plus tard.

 

La réalité du temps vertical s'expérimente par le mental, car c'est bien la pensée qui découpe le réel selon sa valeur, son accessibilité, et théorise autant de hiérarchies du vivant. Sans parler de la volonté de s’engouffrer dans telle ou telle voie.

Seulement voilà, la pensée seule ne suffit pas. Vous l'aurez compris, un vrai temps vertical nécessite que la conscience soit apposée à la pensée. Et c'est ainsi que naît... la concentration !

 

Qu'est ce que la concentration ?

Si l'attention désignait une forme de présence mobile, l'empathie un élargissement/expansion, la concentration quant à elle consiste en … une profondeur !

Ainsi élevée jusqu'à la pensée, au jugement, la conscience permet d'effectuer l'examen le plus lucide. On pourrait même parler de pénétration même, car avec la concentration, la conscience zoome, elle s'approche. Elle tend vers le centre, vers l'essentiel (c'est dans le mot hein). Et c'est bien en avançant avec persistance que l'on finit par changer de dimension : la matière et la situation révèlent d'autant plus de secrets et de situations cachées à mesure que l'on s'avance !

Exemple : Pour les autres, ces tomates ne sont que de simples légumes (en fait des fruits ! Je sais !), mais à observer ces plants et ce jardinier de plus près - concentration - vous voyez bien qu'il y a quelque chose de révolutionnaire dans sa façon de faire. Renseignements pris, vous vous êtes plongé dans l'agronomie - concentration - pour mieux comprendre ces nouvelles méthodes, et sur la base de simples plants de tomates, c'est tout une réalité pleine de potentielle qui s'ouvre à vous, de découverte en découverte. Le développement de cette forme d'agriculture en milieux adaptés pourrait bien améliorer la qualité des production !

Pour l'un, de vulgaires tomates. Pour l'autre, tout un univers à approfondir !

 

C'est avec ce regard pénétrant que nous pouvons jauger réellement de la valeur des différentes statuts et situations, que nous prenons conscience de l'intensité de vie réelle au regard des différentes dimensions de l'existence. Et surtout, n'oublions pas ce que nous voulons: repérer notre nature au sein de pulsions décisives, déterminantes quant à notre devenir. Nous y arrivons. Notez pour l'instant que la concentration est une attention choisie, disciplinée, mais de longue haleine.

 

Approfondissement et réalités à étages.

Si la concentration est une focalisation, une fixation, elle n'est pas sans mouvement : l'approfondissement ininterrompu est le mouvement lui même, et tant qu'il y a matière à découvrir, la concentration reste vivante. Évidemment, si la concentration ne donne plus rien à voir, la focalisation se transforme en fixité seule. Et là, ça devient très désagréable...

Exemple : Lorsque vous vous concentrez sur l'univers de l'agronomie, vous n’arrêtez pas de faire des découverte, ça va toujours plus loin. Mais lorsque vous vous focalisez sur votre métier - disons un truc tertiaire (caricature) -  les perspectives ne sont pas réjouissante : il n'y a pas grand chose à développer au-delà de vos tâches immédiates, sinon de la vigilance. Les perspectives d'avenir ? Elles sont peu valorisantes.

Non franchement c'est plutôt déprimant de fixer un mur, tant au sens littéral que figuré.

 

L'espace associé.

La concentration, pour s'épanouir, mérite un champ d'action adapté, nécessairement profond, ou amené à être creuser.

Un espace dans lequel l’intérêt se perd en profondeur, légitimement, sans que l'on vous dérange dans cette activité.

C'est une chose que le cercle professionnel, à défaut de permettre, suppose.

En général, ici, le problème n'est pas le temps. Et c'est même tout le contraire, car la modernité priorise le travail avant toute chose. Mais les obstacles peuvent être d'une autre nature : vous n'avez pas de métier ? Eh bien il est temps de se consacrer à une activité. Et j'ai bien dit activité : ce n'est pas le contrat de travail qui fait l'activité, c'est l'action. (bon, c'est sûr qu'un contrat, ça légitime la chose...)

Vous avez un métier qui ne convient pas ? Il est temps d'en changer.

A ce stade, vous êtes largement mature pour effectuer un changement de métier si la chose est nécessaire. N'oubliez pas tout le travail, les engagements accomplis par l'aspiration et la foi. Vous êtes beaucoup plus fort dorénavant.

 

Ce que nous attendons de la concentration...

En étant concentré nous observerons que certaines structures verticales nous sont accessibles... quand d'autres réalités supérieures nous sont fermées. Nous verrons que tout dans la vie ne suscite pas autant de profondeur : certaines disciplines seront des culs de sacs à nos yeux, d'autres activités susciteront des changements plus ou moins positifs, plus ou moins agréables sur notre vie globale.

Mais ce que nous attendons vraiment de la concentration … c'est une trans(e)mutation !

 

Qu'est ce que la trans(e)mutation ?

Le troisième Graal brut. La troisième manifestation de votre âme véritable.

Un changement d'état, un changement de caractéristiques. Pour la définition technique voir la section clé des songes (n°6).

 

Lorsque nous sommes concentrés dans la bonne direction, nous ne manquons pas de voir au sein d'une réalité en apparence banale, des réalités cachées, c'est à dire des logiques ou des situations qui ne se donnent pas à voir immédiatement. Nous saisissons véritablement le sens, la nature de ces différentes dynamiques habituellement occultes ou de prime abord inaccessibles, ce qui ne manque pas de changer l'atmosphère que nous percevons : nous vivons la situation au travers de nouveaux éléments.

Exemple : Pour les autres, les rêves ne sont que des images relativement loufoques. Mais pas pour vous ! A force de vous concentrer dessus, vous pressentez bien qu'une telle matière peut faire jaillir bon nombre de nouvelles disciplines.

Il en est de même pour ce jeune artiste, qui est capable de compiler, dans les œuvres de ses maîtres, les traces physiques d'une logique qui est autre ! Dans le même tableau, des mouvements imparfaits, et la promesse d'un nouvel art ! A observer la logique de ces traits, c'est l'art de la peinture lui même qui est, d'un coup d'un seul, envisagé autrement. Comment les autres font-ils pour ne pas le voir ? Autant le dire, ce jeune lion ne ressent plus la peinture de la même manière, car dorénavant il se mobilise et observe autrement. Et à terme, c'est bien le monde de la peinture lui même qui sera bouleversé !

Remarque : Cette observation peut parfois donner lieu à une interprétation débordante et spontanée du sens de la situation. Il n'est pas rare que certains s'imprègnent tellement des logiques irrationnelles de ces atmosphères qu'ils en développent des visions (fantasmes parfaitement clairs, lucides et ordonnés, à l'état de veille). Ce n'est absolument pas systématique, mais ça peut arriver.

 

Certaines de ces dimensions, qui ne se donnent à voir qu'aux rares élus capables de se maintenir en leur sein, sont donc emplies d'une nature qui pétrit allégrement la matière. Voir un tel spectacle ne laisse pas indifférent. Observer, de manière disciplinée et prolongée, la nature qui nous parle, et selon des intensités toujours plus grande, ne manque pas de réveiller les pulsions les plus secrètes en nous même. Jusque dans le fonctionnement du corps !

 

C'est ce que l'on appelle une transe. Une transmutation qui est cette fois-ci individuelle (une petite transformation), altération naturelle de l'état. Disons simplement que vous allez changer d'état et de comportement.

 

Parlons un peu de ce comportement altéré, intelligent.

Les réflexes relèvent d'une intelligence dite inconsciente. On devrait plutôt dire involontaire, car les réflexes, on les voit.

Cette intelligence qui échappe à la volonté relève du corps physique (et non pas des pulsions!), et fonctionne donc selon des modalités qui lui sont propres : elle est automatique.

Les automatismes sont, au début de l'existence, innés et donc naturels. Mais avec le temps nous finissons par acquérir des habitudes comportementales insensées, et donc amoindrir l'intelligence du corps. C'est un conditionnement (condition et conditionnement... destin-destin... jamais très loin!).

Jusqu'à présent nous avons réussi à faire pénétrer l'intelligence de la nature dans les différents corps, et c'est ainsi que l'inspiration fut d'abord pensée, puis ressentie. Ce que nous voulons maintenant, c'est qu'elle devienne automatique. Et c'est bien cela que fait la transe, elle induit la pénétration de l'inspiration, du sens, jusque dans les réflexes, selon cette fois-ci non pas un conditionnement, mais une spontanéité.

Retrouver des réflexes naturels, vous imaginez ?

Remarque : La part automatique ne vient pas dominer l'inspiration pensée et ressentie, c'est ainsi que pendant une transe, vous serez dans un état différent, mais bien entier, vous même.

 

La transe est donc la marque d'une station naturelle, d'une réalité qui nous plaît et à laquelle on s'adapte aisément. Ainsi altéré, nous ne devenons pas fou ni incohérent. Non, le temps d'un instant, le changement de statut devient spontané, et nous adoptons une posture qui nous échoit légitimement.

Exemple : Tout le monde vous perçoit comme quelqu'un de banal, mais quand vient la pratique de votre sport favori - disons le handball - vous n'êtes plus la même personne. Naturellement, on en vient à vous considérer autrement, à se relayer sur vous pendant la partie. Vous êtes autre... cela ne vous empêche pas d'oublier vos bonnes manière, vos valeurs. Bien au contraire, vous vous donnez l'occasion de les exprimer autrement, par votre conduite sur le terrain. Tout cela considéré, il est clair que votre place est dans une équipe professionnelle...

S'il fallait dire les choses simplement, alors nous dirions que la transe, ce n'est rien d'autre que le talent qui s'exprime et qui nous altère (transforme) par la même occasion. Talent valorisé par la situation.

Remarque : je ne préfère pas parler d'extase. L'idée est là, mais honnêtement le ravissement de l'extase semble impliquer un chaos qui n'est pas systématique pour un niveau 3. Ce n'est pas la référence (du moins à mes yeux).

 

Précisons pour finir que la transe peut s'accompagner aussi, et déjà, d'un changement immédiat et irrationnel de l'environnement. Très concret, j'entends. Une bonne nouvelle, une résolution inespérée, une amélioration immédiate. Oui, on parle de phénomènes qui sont automatisés dans le corps, ne pourrait-il pas y avoir un équivalent dans les lois de la physique ? Du moins des phénomènes qui nous échappent, à même l'environnement ?

Bon, au pire, cantonnez-vous à la notion de transe.

 

Mais il faut bien comprendre la transe.

 

A ce stade, nous avons connaissance de toutes nos pulsions... Enfin presque toutes (on y reviendra). Les besoins primaires étaient assouvis par le désir, les envies étaient assouvies par les signes et opportunités, et viennent maintenant... les ambitions ! Besoins tertiaires.

Et ici on va la faire courte : les ambitions nous invitent à améliorer la matière, en usant de l'intelligence des trans(e)formations. La nature se trouve désormais dans le concret. Et dorénavant, tous les besoins sont comblés...

Alors oui, là encore, toutes les ambitions ne se réalisent pas à la même vitesse, mais il n'y a pas vraiment de différence, car dans les deux cas, on agit sans remettre l'ouvrage à plus tard. Il n'y a donc pas de distance entre soi et son ambition, aussi vaste soit-elle.

 

Remarque : les mutations ne sont pas cantonnées à de grandes ambitions, comme le désir pouvait se transformer en jeu pour combler des réalités inaccessibles, la mutation peut s'amoindrir au travers de la trivialité en devenant une transe mineure – un changement d'état moins sérieux et moins durable.

 

La réalisation, c'est bien maintenant. C'est maintenant que vous touchez à votre âme, dans le concret ! Dans la matière ! Elle est là !

(Sauf qu'il manque un tout petit truc...)

 

Petite digression

 

Dans les précédentes notes il m'était difficile d'expliquer comment reconnaître de vrais désirs, de vrais signes, purs et non corrompus. Et malheureusement, c'est toujours aussi dur. Mais maintenant que la notion de transmutation est avancée, alors on peut dire qu'une façon de reconnaître un désir pur ou un signe pur, c'est d'y voir une altération à moindres niveaux. Une altération franche de la pensée, une altération nette des émotions. Pour le mieux. De vrais changements intérieurs. Combinez cela avec les précédents conseils. Et débrouillez-vous, tâtez leur texture, je ne peux pas faire plus.

 

 

L'utilité de la trans(e)mutation.

La transe permet d'investir l'espace qui lui est associé. Concrètement, il n'existe pas vraiment d'autre espace plus lointain, inaccessible pour l'inspiration ainsi acquise, donc les transes peuvent être converties quasi-immédiatement dans l'espace de la vie active.

 

Ainsi inspirés corporellement, nous pouvons exprimer notre talent, et par la même occasion effectuer des transformations concrètes dans le monde qui nous entoure, pour parachever, pérenniser les changements d'atmosphère.

Et oui, non seulement nous pouvons nous déplacer dans d'autres réalités, mais en plus nous pouvons les faire descendre ces réalités inaccessibles, les ancrer durablement jusqu'à les rendre banales.

Notre changement fait aussi changer le monde. Enfin, il bouge ce tas de matière !

Remarque : Les transformations apparaissent parfois (souvent) d'elle même, mais par le talent, l'inspiration du corps, nous parachevons toutes ces mutations.

 

L'action sur le monde est... Une œuvre. L'ouvrage n'est plus une simple relation, mais par l'action en profondeur nous unissons notre logique à celle du monde, si bien qu'il en advient une nouvelle réalité, au sein de laquelle il n'y pas de différence entre l'ouvrier et son œuvre. Et c'est ainsi que le cercle professionnel devient un cercle vocationnel.

 

Mais convertir un tel espace exige une trans(e)mutation parfaite. Et c'est ce que l'on appelle le rituel.

 

Qu'est ce qu'un rituel ?

Le rituel est une transe parfaite, un geste intelligent, et surtout symbolique. Avec le rituel, le mouvement est naturel, empreint d'une forme, d'une âme, d'une logique visible et représentative.

L'idée de rituel comporte - pour les esprits souples - autant l'idée de magie, donc de changement rapide et irrationnel, que l'idée d'habitude, sans oublier un soupçon de sacré.

Avec un geste rituel très symbolique, donc lourd de sens et de conséquence, la transe devient une véritable transmutation (petite transformation) durable. Nous devenons définitivement, au travers de nos actes quelqu'un d'autre que seulement nous même. Nous changeons durablement de statut !

Exemple : Il était encore compliqué de vous définir par rapport à votre amour pour la musique, mais depuis que vous tournez sur des grandes scènes - rituel, baptême du feu - vous êtes considéré comme un véritable artiste. Vous n'êtes plus un amateur !

Remarque : En fait le statut fait corps avec nous même, mais nous continuons de posséder les autres dimensions de notre être. Pas de panique. Vous commencez à me connaître, donc à ce stade vous pouvez nuancez vous même non ?

 

Mais il y a plus.

 

N'oubliez pas que nous percevons le sens des situations. C'est ainsi qu'à ce moment, au travers d'une intelligence extrême, chacune de nos actions inspirée suscitera une cascade de conséquences logiques, très puissantes et irrationnelles. Disons le clairement, vos gestes seront magiques, et ils feront advenir les mondes invisibles à la vitesse grand V, ce en améliorant la matière mouvement par mouvement.

La magie, pertinence invraisemblable de l'acte.

 

Enfin, de la même manière que le changement de statut, la réalité supérieure est consacrée par le rituel, donc en quelque sorte naturellement officialisée (et étymologiquement, elle est rendue sacrée).

Exemple : Si vous organisez des cours de danse en plein air sur une place simple, il est fort à parier que ladite place devienne "la place des danseurs".

Z'avez compris l'idée, malgré l'air profane de ladite consécration.

 

Barrière physique.

 

Ce que l'on peut retenir du rituel, c'est que l'action n'est pas l'agitation.

 

Croire qu'une chose est possible n'implique pas que nous sachions comment réaliser cette chose. Et c'est bien là que se situe la frontière entre les deux formes d'inspiration que sont le signe, niveau 2 et la transe, le niveau 3. Pour que l'inspiration puisse pénétrer à ce niveau de profondeur, le corps, cela nécessite une refonte complète de la personnalité. Ce qui suppose de combattre surtout des traditions (habitudes sacrées), mais aussi des sentiments phobiques, pensées et paradigmes, et autres symboles mythiques. Une desidentification non pas superficielle, ni médiane, mais profonde. Devenir champion contre soi-même. 

A ce moment, nous pouvons rebâtir la personnalité à travers la transe, jusqu'à faire pleuvoir les rituels, et jusqu'à transformer l'espace professionnel en espace vocationnel.

 

 

Le don de soi.

Tout ce travail, ainsi que cet accomplissement, peut être qualifié de don de soi : concentration, action, dévotion maximale vis à vis de l'essence. Troisième forme définitive que prend l'âme naturelle lorsqu'elle épouse la conscience.

Remarque : Quand ça vient, on le vit comme un genre de « je ne fais qu'un avec toi ». Bon, c'est pas toujours aussi solennel...

 

On peut maintenant considérer que le troisième temps – physique (détermination) – a été inversé. Après la pensée, après les émotions, ce sont les manifestations physiques elles même qui tendent à se bonifier. La matière, en tant que capital (le passé), n'est plus une limite, mais un champ des possibles au sein duquel on s'épanouit. Et c'est la liberté.

 

 

Se donner soi même pour être libre... Drôle non ?

                                                                  Le cercle du temps                           Le cercle de l'espace

                                                A proximité de l'essence (centre)!            Une dernière barrière pour la liberté

 

Remarque: observez le trait en pointillé, je l'ai figuré pour vous représenter un temps vertical. Avec un tel trait, on recoupe chaque cercle comme s'il était une ligne horizontale: un étage, une station. A chaque intersection, le statut et la dimension changent, et de la même manière, le devenir n'est plus le même. Je devrais rajouter des cercles en pointillés pour signifier les stations mineures situées entre les trois étages principaux, qui sont eux symbolisés par des cercles continus.

 

Bonus non facultatif

 

Une fois n'est pas coutume, nous n'allons pas nous arrêter maintenant.

Inverser la pensée, inverser les émotions... D'accord. Inverser matière physique... si l'on considère que tout notre environnement spatial a été rebâti, alors oui, la vie concrète et la matière ont bien été améliorés, arrangés, et le temps avançant, les actions inspirées ne manqueront pas de bonifier la matière.

Seulement voilà... et le devenir du corps physique en lui même ? Je veux parler de la vieillesse, voir la mort.

Jusqu'à présent je suis resté plutôt réaliste dans mes formulations et mes exemples. C'est que seul la compréhension m’intéressait. Seulement voilà, le processus considéré ici n'est pas un processus normal. C'est la voie initiatique, la voie royale de transformation mise à disposition de l'humanité, issue de multiples révélation et sous-jacente à la structure même de la réalité. Au moins en théorie.

Donc ça implique que je vous dise quelques trucs bizarroïdes par moment.

 

Il y a une loi scientifique, je crois, qui dit qu'il n'est pas possible qu'un système génère plus d’énergie qu'il en consomme. C'est quelque chose qui se vérifie assez facilement partout. Mais il est des endroits ou cette loi pourrait ne pas s'appliquer, typiquement les dimensions que l'on ne peut mesurer. Pensez-vous que l'on puisse mesurer l'intensité d'une pulsion ? Non. Du moins pas encore.

 

Il est déjà remarquable que les pulsions jaillissent spontanément, de nulle part. Mais il y a plus : lorsqu'elles surgissent, celles-ci nous mettent dans des états très agréables, dynamisants. Nous sommes gorgés d'une énergie non mesurable et pourtant bien réelle - impossible à ignorer - lorsque quelque chose s'anime en nous.

Vous les avez déjà vécus ces moments, ce sont des moments ou l'on croirait qu'agir ne nous coûte pas d’énergie, mais que cela nous en donne !

Exemple : Quand il s'agit d'aller au travail, vous traînez des pieds. Mais cet voyage pour aller voir les pyramides avec vos amis, vous en êtes tout excité ! Il faut dire que c'est un rêve de gosse.

 

Mais que sait-on de cet état ? Que sait-on de ce processus ? Pas grand chose. On ne sait même pas le délimiter.

Puisque c'est l'inconnu pour tous, nous allons faire la seule chose qui est permise en la matière, à savoir de la spéculation. Alors voilà : vous le voyez, cet état dynamisé, ou vous avez de l'énergie qui vous est fournie presque « gratuitement ».

Que se passerait-il, si vous étiez dans cet état... continuellement ?

 

Que du lever au coucher, vous soyez (allez admettons de légères variantes) constamment dynamisé(e) par vos pulsions. Ne pensez-vous pas que cela aurait un impact sur votre condition physique ? Toujours joyeux de vous lever, constamment enjoué(e), motivé(e) par ce que vous faites.

 

Je vous laisse à vos propres spéculations. Mais sachez, que pour les anciens, la fontaine de jouvence n'était pas qu'un mythe. (Bon après... bon courage hein...)

 

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