Quelques conseils et éclaircissements supplémentaires pour notre sujet. Parce que le détail apporte la confusion. Et j'ai relativement détaillé. Restons simples en usant de ces quelques considérations.
Résumé rapide de la méthode de la voie initiatique.
D'abord on prend conscience de ses désirs, puis on commence à croire en la possibilité de les réaliser, puis on agit, ce jusqu'à trouver un truc sensationnel qui transforme définitivement notre vie.
Exemple : vous prenez conscience que vous êtes attiré par la science-fiction, puis vous vous dites que c'est possible de vivre de votre passion et vous vous reliez à une communauté de gens qui vous ressemblent, vous approfondissez la question et devenant – j'sais pas moi – hacker, et vous finissez par tomber sur une technologie secrète de l'armée qui pourrait faire advenir 10 mondes remplis de rayons lasers et autres néons violets.
Ben oui, il faut repousser les limites dans les exemples, c'est mieux.
Verticalité et horizontalité.
En tant que progression, le processus implique une amélioration.
Logiquement, nous attendons d'un élève de lycée qu'il calcule des intégrales et non plus qu'il ne fasse que poser des additions, comme un élève de primaire.
Il en est de même dans la logique de la progression initiatique : si l'aspiration est un bon début, par la suite, lorsque le rêve est à portée de main, il ne convient plus de le « désirer » comme quelque chose de lointain, mais bel et bien d'agir en vue de le concrétiser.
Pour autant, cela ne veut pas dire qu'au surgissement de situations horizontales, nous n'userez plus de vos désirs. La vraie vie requiert toutes les dimensions, toutes les facettes. D'ailleurs, vous serez beaucoup plus prompt à poser une addition ou un multiplication qu'à faire des intégrales non ?
De la même manière, aspiration, foi, don de soi et connaissance peuvent être utilisés tout à fait également pour relever des défis quotidiens, ou combler ses différents besoins. Et puis en vérité vient un moment ou l'initiation disparait, mais le processus se renouvelle : nous aurons toujours de nouvelles choses à désirer dans le nouveau monde, même verticalement parlant.
Remarque: Autrement dit être adulte n'implique pas de ne plus être enfant, ni adolescent. Enfin, je crois que vous m'avez compris.
De toute manière – sans rapport avec notre sujet – bien des confusions dans la vie proviennent du fait que les perspectives ne sont pas égales : les uns considèrent un axe selon un certain rapport, les autres font autrement, et un autre groupe voit encore les choses autrement. Pourtant tous pensent posséder les même repères. Croyez-moi, l'harmonisation des grilles de lecture est une discipline qui, si elle n'existe pas encore, sera à l'avenir l'une des plus utiles.
Exemple : Si je vous dis « corps, âme, esprit »... Est ce que c'est équivalent à « physique, émotion, mental » ? Pas du tout. La deuxième triade ne concerne que le premier élément de la première triade : corps physique, émotions, mental, tout cela ne représente que le corps (la personne, la créature, la matière) en tant qu'il est distingué de l'âme (forme, pulsion, nature) et de l'esprit (intelligence non-mentale). Et je vous laisse imaginer lorsque l'on commence à tenter de créer des systèmes symboliques ambitieux...
Toutes les étapes ne sont pas forcément à même distance.
Il sera peut-être plus dur pour vous de désirer, tandis que la foi s'accomplira presque d'elle même. L'action sera dure, mais vous sauterez dans l'étape de la révélation comme dans une piscine.
Toutes les étapes ne seront pas équivalentes dans leur difficulté. Du moins vous les vivrez différemment, et vous irez plus ou moins vite selon votre situation personnelle. C'est assez probable...
De la même manière, les dimensions de l'existence ne seront pas toutes égales. Il est des gens qui devront développer un cercle social peu conséquent pour, malgré tout, combler leurs besoins à l'égard du monde. D'autres auront besoin de beaucoup de moment de jeux, de détente ( je ne devrais pas dire ça...). Le bon équilibre sera celui qui vous conduira au bonheur et à la magie de l'existence.
Le nom, les attributs.
Le processus est considéré uniquement pour l'essentiel : on considère ces 4 étapes au regard d'un but qui sera le plus motivant possible dans votre vie.
Pour autant, il existera aussi des buts secondaires, et chacun d'entre eux s'inscrira au dedans du but essentiel. Pire, parfois, ils seront fondamentaux, et donc d'un concours indispensable pour la réalisation de votre but premier.
Exemple : Avant d'accomplir votre nom, vous devez vous accomplir en tant qu'être humain, en tant que femme, en tant que citoyenne, etc.
Chacune de ces caractéristiques est fondamentale dans le développement de votre identité essentielle et subtile. Pour le dire autrement, ce sont autant de briques, de support. Toutes ces briques doivent s'accorder avec le plan essentiel. Il convient que la forme des briques soit la bonne pour réaliser la construction correcte.
C'est qu'il existe autant de façons d'être humain, ou d'être une femme, un homme, etc.
Ainsi, en fonction de ce que votre but dans la vie suppose, la question de la féminité sera peut-être plus prégnante à vos yeux que celle de la citoyenneté. Et il conviendra pour vous de trouver une réponse qui s'accorde avec votre but essentiel.
Chacune de ces substances, de ces essences secondaires, mérite un développement initiatique à part entière, de manière plus réduite. Et c'est ainsi que le processus en 4 étapes se joue et se rejoue de la même façon au regard de vos manques de substance personnels.
Exemple : Si votre essence relève d'une forme de « sauvagerie », au sens noble, alors il est bien possible que la question de l'humanité soit importante à vos yeux. Qu'est ce qui vous rend humain, et vous distingue des autres règnes ? Qu'est ce qui vous en rapproche ? Le rejet de la civilisation, de la sociabilisation – on suppose que vous vivez seul, « à l'ancienne » – est-il un rejet de votre part humaine ? L'humanité, la civilisation, des briques importantes dans la construction de votre œuvre, tout un tas de questions passionnantes que vous devrez résoudre.
Évidemment, cela ne concerne que ce qui est vraiment substantiel. Ainsi, il est des attributs qui sont importants pour les questions de société, mais qui ne vous touchent pas. Auquel cas ils ne susciteront aucun développement initiatique. Cela est forcément vrai : vous ne pensez pas que vous allez devoir investir toutes les questions existentielles de l'univers ? Non, ne considérez que ce qui vous touche. Certains problèmes ne sont pas les vôtres.
Exemple : Pour la majorité des gens, la question du rapport à l'argent joue dans la construction sociale, identitaire. Mais en raison d'une situation spéciale, pour vous, ce n'est pas un problème. Ce n'est même pas vraiment une réalité... En tout cas c'est un sujet trop minime, inexistant pour être investi. Et ce n'est pas parce que les autres sont obnubilés par cette question que cela doit forcément vous toucher...
En résumé, l'idée à retenir ici, c'est que le processus s'effectue de manière universelle, autant de manière microscopique que macroscopique.
C'est trop compliqué ?
Au début, il peut être difficile de comprendre à quoi tout cela correspond.
Une chose facile à considérer, c'est de dire que vous allez devoir, avec votre conscience partager votre temps.
- Un peu de temps consacré à soi : tenter de trouver de l’intérêt à se découvrir, se détendre.
- Un peu de temps consacré aux autres : trouver de l’intérêt à découvrir les autres, les rencontrer.
- Un peu de temps consacré à une cause : trouver de l’intérêt à découvrir des réalités profondes, à s'immerger.
- Et un peu de temps consacré à l'inattendu total : trouver de l’intérêt à se surprendre, à sauter dans l'inconnu.
C'est déjà pas trop mal de voir les choses comme cela. Pour le reste, c'est par la pratique que vous comprendrez.
Infra-structure.
Il y a dans tout ce processus, l'idée que la réalité est sous-tendue par une structure, un ordre, qui n'est qu'invisible. De la même manière, nous avons usé d'une grille de lecture qui si elle était pratique pour le processus, n'en est pas moins une structure sous-jacente de la réalité, parmi tant d'autres. Du moins je le pense.
Je veux parler, pour commencer, de cette division du temps. C'est la plus facile à comprendre.
- Linéaire, cyclique, vertical.
- Conte, légende, mythe.
- Corps, âme, esprit.
Et je ne sais quel autre triade que vous pouvez inventer.
Ce truc, vous pouvez l'appliquer à plein de choses. Et il marche plutôt facilement. Vraiment, il vous servira à quadriller le réel, alors n'hésitez pas à en abuser. Parfois, ça peut donner des idées innovantes. Pas forcément toujours juste hein (surtout si le sujet nous est étranger), mais innovantes.
Peut-être qu'un de ces quatre je vous le montrerai.
La radicalité ? La nature aveugle ?
Toutes les transformations, les plus radicales possibles, exigent tout de même de la souplesse.
On pourrait se dire que nos sociétés sont si anti-pulsionnelles que la nature, lorsqu'elle se communique à nous, ne peut pas prendre en compte les considérations propres à notre milieu.
Le chat se fiche de votre canapé, il y fait ses griffes. Est-ce que la nature, de la même manière, ne prend pas en considération votre position et vos craintes les plus superficielles ?
En d'autres termes, le ressort de l'inspiration n'est-il qu'un processus mécanique, et donc aveugle ?
Il y a bien quelque chose de, non pas mécanique, mais logique et automatique : un mouvement entraîne une réponse, et c'est bien la preuve que vous méritez ce que vous obtenez par vous même.
Toutefois, c'est bien dans ces moments qu'il est bon de considérer que la nature n'est pas seulement une machine biologique, mais une forme d'intelligence. Il serait même meilleur encore de convoquer Dieu et sa volonté. Pourquoi ?
Mais parce que, d'une façon ou d'une autre, toutes vos difficultés sont prises en compte. Des plus sociétales aux plus caractérielles. On ne vous demande que ce que vous êtes capable de faire !
La nature n'est pas une force aveugle qui exige de vous l'effort d'un bulldozer, prêt à démolir sa vie et la finesse de toutes les relations complexes qui vont avec. Il y a, je ne sais comment, dans la nature non seulement quelque chose d'intelligent, mais de compréhensif. Tous les mouvements pulsionnels sont logiques, et lorsque guidés par la nature, ils ne s'entrechoquent pas. L'harmonie est parfaite.
D'ailleurs il est bon de se rappeler que les conventions, dans la logique de notre raisonnement, sont elles aussi un produit de la nature elle-même, ce même lorsqu'elles s'en éloignent par leur vice.
Votre position est prise en compte, dans toute sa complexité : Il est difficile pour vous de parler publiquement de votre passion, parce que les autres ne comprendraient pas ? Mais c'est évident ! Et ce n'est probablement pas ce que la nature vous demande de faire. Du moins, s'il faut le faire, ce sera au bon moment, au bon endroit, avec plus de finesse et de puissance.
En d'autres termes, la vie n'est pas coupée du mensonge. Elle le comprend. Et heureusement d'ailleurs, sinon il serait impossible pour un moderne de s'engager dans une quelconque voie de transformation.
Alors, soyez radical, mais pas trop.
Remarque : évidemment, ça dépend de l'inspiration et des destinées de chacun. Certains iront, à l'ancienne, dans des endroits reculés (très peu je pense), d'autres s'engageront au cœur de la ville. Certains le feront en parallèle de leur travail, d'autres ne travailleront pas.
L'initiation, sans surprises ?
Trouver son désir, trouver son monde, trouver sa réalité. A suivre cette progression, ou pourrait croire que dès le moment du désir, la ligne est parfaitement droite, que le problème n'est pas tant de connaître nos rêves, que de les exécuter.
En vérité la ligne n'est pas si droite. Il y a toujours un décalage.
Je m'explique.
La nature, lorsqu'elle répond, ne le fait qu'en raison d'une proximité substantielle. Lorsque nous trouvons notre désir, c'est souvent à coté de nos premières intuitions que nous le faisons. Lorsque nous voyons un signe, celui-ci n'est pas tout à fait dans la droite ligne de notre désir. Lorsque nous voyons une transmutation, celle-ci ne concerne pas exactement ce que le domaine auquel nous pensions. Et le nom recouvre une vérité qui n'est pas tout à fait celle que nous imaginions.
L'inspiration ne provient que du fait que nous touchons la cible avec la flèche de la conscience. Mais en général nous ne la touchons pas au centre, pas du premier coup. Et c'est pourtant suffisant.
De cette façon, nous allons de surprises en surprises.
Exemple : Jeune, on vous a toujours interdit de vous intéresser aux sciences sociales, apanage de l'inexactitude, il parait. Mais depuis que vous remettez vos préceptes en question, vous lisez des bouquins de sociologie et autres, vous pensez que ça peut vous aider à comprendre le monde. Pourtant, quelques menues références philosophiques au travers de vos ouvrages sociologiques vous ont amené à bifurquer, et à préférer la philosophie au reste (désir). Puis à force de vous intéresser au sujet, vous vous êtes spécialisé dans la question de la phénoménologie, vous vous dites même que suivre des cours pourrait être sympa. Problème, si vous avez des opportunités pour suivre des cours (signes), c'est du coté... de la mésologie ! Qu'est ce que c'est que cette discipline inconnue ? C'est vrai qu'on est un peu dans la même constellation. Au final, la mésologie est plaisante, cela implique peut-être que vous écriviez un livre sérieux sur ce sujet. Mais les vrais moments ou vous avez l'impression que vous pouvez changer les choses avec la mésologie (transes), c'est quand vous parlez de cette discipline inconnue aux enfants, d'une façon vulgarisée. Se pourrait-il que...
Vous avez compris l'idée. Les formes, les âmes sont analogiques. Il suffit d'obtenir une parenté avec elles, d'entrer dans la constellation du système, pour que l'âme concernée nous réponde sous la forme d'une inspiration. Ainsi le décalage est possible, et la surprise, garantie.
Qui plus est on observe que le temps avançant (les formes évoluant...) la nature exige de la conscience de plus en plus de précision. Paradoxalement, plus nous approchons de l'essentiel, plus celui-ci est à fois vaste (dans sa puissance) et précis. Grand et petit.
Les ascensions spirituelles classiques.
Vous savez, concrètement, il n'est souvent qu'un seul aspect qui intéresse tout le monde dans le processus initiatique : l'ascension, la transcendance (le temps vertical).
En fait, par un abus de langage révélateur, l'initiation toute entière est elle-même est résumée au seul temps vertical .
Remarque: Il ne m'apparait même pas qu'ils considèrent la transcendance, même en partie, comme un temps à proprement parler. Je dirais même que certains le percevraient comme une hérésie. Et pourtant, d'un point de vue humain, sans se rattacher excessivement à décortiquer le rôle de l'esprit, voir la transcendance comme un type de temps fonctionne très bien.
Et qu'est ce que je veux vous dire par là ?
Rien, si ce n'est vous présenter ce à quoi peut ressembler une ascension, au sens traditionnel du terme.
Ou plutôt, par quels moyens on effectue une ascension spirituelle classique !
C'est simple. Concrètement, nos initiés sont en quête de pratiques qui ne manqueront pas de les transformer, de les changer durablement.
Par exemple :
- Il y a les types qui méditent pendant 150 ans (façon de parler). Et apparemment, ça les transforme.
- Il y en a qui répètent des phrases, des mantras, jusqu'à ressentir la réalité cachée derrière les mots, une illumination. Et apparemment, ça les transforme.
- Il y en a d'autres qui s’intéressent au fait d’acquérir tout le savoir du monde, par une sorte de mémoire absolue. Et apparemment, ça les transforme.
- Il y a ceux qui cultivent une sorte d'amour parfait, secret et impossible (alors eux...). Et apparemment, ça les transforme.
- Certains cherchent à se transcender à travers un métier, souvent corporatif. Et ça existe encore. Je vous jure. Et apparemment, ça les transforme.
- Il y a ceux qui tentent de développer des pouvoirs au travers d'arts martiaux. Et apparemment, ça les transforme.
- Et plein d'autres tentatives. La drogue, la danse, la sexualité, l'ascèse et les mortifications, etc.
Et ça, c'est uniquement ce qui arrive à nos oreilles. Et ce qui peut se dire dans une conversation. Parce qu'il y a des trucs qui parfois sont sacrément dégueux aussi. On va s'abstenir.
Remarque : N'allez pas croire qu'il n'existe pas de gens douteux dans ces mondes...
Si vous avez bien lu la note relative au temps vertical, vous savez que la profondeur et la transmutation qui lui est corrélée peuvent exister partout et n'importe où. Si tant est que la concentration se déploie naturellement, ce peut être n'importe quoi.
Il est nullement question de voie sacrée ou profane.
Tout ce qui suscite un oubli de soi, un don de soi, est un support à la transmutation. Toute activité qui altère votre comportement, qui a un impact positif, qui fait rejaillir le talent est un support à la transmutation. Tout et n'importe quoi.
Mais pas n'importe comment.
Et croyez moi, nous en découvrirons de nouvelles stations spirituelles inédites...
Nuances.
Vous l'aurez compris, ici, j'ai présenté les grandes lignes de la méthode ancestrale et générique de la transformation humaine. A ma sauce et modernisée. Mais évidemment, dans les faits, les choses ne sont pas aussi rigides ni carrées que je le suppose. La vie exige une souplesse dont les théories ne peuvent rendre compte. Les nuances, c'est à vous de les apporter. Pas moi.
Pour autant, je ne vous ai pas menti. L'ordre, le système que j'ai présenté ici est bien censé faire référence à un ordre naturel, une structure de la réalité.
Cette méthode, cette voie initiatique, je la veux juste.
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