Les raisons qui poussent à emprunter la voie initiatique sont variables, mais au fond, elles peuvent toutes se résumer en une seule chose : répondre à la question « qui suis-je », et par-delà cette question, accomplir sa vie rêvée.
Remarque : Le « qui suis-je » est le problème duquel découlent tous les autres. Toutes les formes de mal-être.
Pour commencer, disons que c'est la conscience qui fait office de moteur dans la personne humaine. A travers le sentiment d'identité.
Ainsi, il serait idéal que la conscience puisse s'observer elle-même. Cependant, il est difficile de se regarder sans miroir, même physiquement.
Heureusement, notre conscience possède un reflet : la personnalité.
En théorie, la personnalité traduit tout notre intérêt pour le monde et les choses. Et pourtant... Quand bien même vous avez conscience de votre personnalité, il est probable que vous ne vous connaissez ou reconnaissez pas.
Il ne peut y avoir qu'une explication à ce phénomène : votre personnalité est un reflet illusoire, déformé. Elle ne correspond en rien à ce que vous êtes dans le secret du silence.
En d'autres termes, vous êtes séparé de vous même.
Mais pas de panique ! Aussi lointaine que puisse être votre nature... il suffit de la chercher ! Partout !
En usant de votre intérêt pour le monde qui vous entoure, vous finirez par voir grandir le sentiment d'une existence intense en de curieux endroits, et apprendrez à vous reconnaître à travers une vie véritable.
Vous devez donc absolument chercher votre nature !
Chercher notre nature, d'accord. Mais où ?
Partout. Évidemment, selon l'épanouissement de chacun, il est certain qu'ils se reconnaîtront à travers des éléments plus ou moins proche de leur conscience. Toutefois, il faut accepter l'idée que votre âme puisse être cachée aux confins de l'univers. Et si c'est le cas, il faut être prêt à effectuer le chemin nécessaire pour la quérir.
Nous allons donc envisager le point de départ de l'initiation comme tel, à partir d'un niveau zéro.
Ce que j'appelle niveau zéro, c'est la conscience la plus réduite, et la personnalité réelle la plus éloignée possible.
Considérons que nous n'avons conscience de rien, que nous ne connaissons rien du monde ; que nous ne nous connaissons pas, et que rien ne nous plaise au-dehors.
Cela équivaut à envisager la plus grande distance possible entre nous et nous-mêmes, et donc symboliquement, une traversée du monde, voire de l'univers tout entier pour effectuer les retrouvailles tant attendues.
À partir de là, nous allons tenter de déployer la conscience dans toutes les directions de l'espace. Et le moindre morceau de nature sera traqué, pourchassé !
Évidemment, l'espace-temps n'est pas une chose facile à arpenter, mais nous allons nous servir d'outils adaptés pour rendre la route praticable : les catégories.
On peut donc considérer que l’initiation s'effectue en 4 étapes : 4 réalités que la conscience devra traverser et fouiller scrupuleusement pour trouver des morceaux de son âme. Une telle épopée ne manquera pas de transformer la conscience au passage, la faire évoluer selon les exigences du moment. Et ayant parcouru tout l'univers, nous finirons forcément par y trouver notre vraie nature à la fin.
Le point de départ et le processus.
On peut considérer qu'au départ, la conscience est réduite, étriquée. Ce faisant, elle doit s'élever, s'agrandir pour mieux observer ce qui l'entoure, sans risquer de ne rien manquer. Et lorsque la conscience grandit assez pour repérer un peu de sa nature, cette dernière « descend » dans la personnalité en conséquence de l'ouverture réussie de la conscience. Cette descente de la nature, c'est l'inspiration.
Considérez l'inspiration comme une intelligence qui s'impose dans le psychisme, réponse à l'agrandissement conscienciel. Selon l'étage que l'inspiration aura pénétré, l'intelligence se révélera plus ou moins claire. Bien entendu, il ne faut pas le voir comme l'inspiration « nébuleuse » des artistes, non pas qu'ils se trompent, mais plutôt que nous, nous voulons clarifier la chose. Ce que nous désirons c'est qu'à terme, l'inspiration soit claire comme de l'eau de roche.
L'inspiration, à quoi ça ressemble concrètement ?
Il faut savoir que nous ne sommes jamais coupés totalement de notre nature, notre véritable existence car autrement, nous serions morts. La substance, ce qui vous constitue en propre, est permanente. La nature est donc présente en vous de manière minimale.
Cette présence minimale induit là aussi une inspiration minimale. Même au niveau zéro, dans les personnalités les plus froides et éteintes, il existe un service minimum de l'inspiration. Celui-ci peut prendre deux formes :
- La première, ce sont les rêves. Pendant le sommeil donc.
- La seconde forme, c'est un phénomène similaire aux rêves, mais à l'état de veille. C'est ce que l'on appelle communément les fantasmes. Oui, les fantasmes sont des pulsions, ce sont des formes (souvent des images) chaotiques qui « viennent toutes seules », qui s'imposent avec force au psychisme (elles ont de la substance donc !). Les fantasmes, il suffit de les libérer, ils sont là, et... attendent.
Remarque : Attention, dans le langage moderne le mot fantasme est affublé aux fantasmes sexuels. Techniquement, oui, ce sont bien des fantasmes, mais cela ne désigne qu'une portion très réduite des fantasmes possibles...
Malheureusement, au « niveau zéro », il est fort à parier que rêves et fantasmes sont rarement pertinents. Qu'on soit clairs, ils auront un minimum de sens, mais ils seront si perturbés, parasités par les influences extérieures qu'ils y apparaîtront incompréhensibles, chaotiques, et malheureusement travestis par les innombrables mensonges symboliques, mentaux émotionnels et sensationnels qui vous habitent.
Remarque : … (suite de la remarque précédente) et d'ailleurs, les fantasmes sexuels sont souvent les plus parasités, et méritent une bonne séance de nettoyage psychique !
Vous l'aurez compris, par principe, le fantasme est obscur, difficile à comprendre.
Heureusement lorsque nous allons élever la conscience, l'inspiration grandira. Elle purifiera d'abord les fantasmes et les rêves par son intelligence déployée. Mais elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin et manifestera son intelligence sous d'autres formes de plus en plus lumineuses.
Nous devons donc y comprendre que la nature se manifestera à chaque étage sous une forme d'inspiration différente. Quatre formes d'inspiration (sans compter le fantasme).
Et je crois que tout est dit.
Le symbole.
Pour plus de pédagogie, envisageons, pour quelques instants, la perdition autrement.
On peut considérer deux cercles, chacun composé de trois cercles concentriques et un centre.
Le cercle du temps Le cercle de l'espace
Ainsi, au niveau zéro, c'est comme cela que les choses se présentent :
-Un temps immense, dans lequel nous sommes perdus. Un regard sur l’évolution absent, et justement une évolution qui n'a pas de sens.
-Un espace dans lequel nous sommes bloqués, comprimés. Une prison.
Ce qui veut dire « j'erre sans but, je n'ai pas de sens à ma vie, et en plus je suis bloqué, prisonnier dans mes mouvements ».
Pourtant ce que nous voulons, c'est tout le contraire:
-Un temps qui ne vacille pas, une évolution comprise et donc une certitude quant à notre but : voir notre nature à travers la vie. L'éternité à l'échelle humaine.
-Un espace qui ne cesse de s'agrandir, pour plus de liberté : laisser la vie exprimer notre nature toujours plus loin. L'infini à l'échelle humaine.
Ce qui veut dire « Je sais qui je suis, ce que je veux, je sais où je vais, et je ne vais pas me gêner pour accomplir tous ces beaux désirs ». C'est beaucoup mieux.
On remarquera que le cercle du temps implique de rejoindre le centre... Tel un trou noir ! C'est toute la teneur de l’ésotérisme.
Le cercle de l'espace lui, implique de repousser toujours plus loin les limites, jusqu'à les dépasser... Tel un soleil ! C'est toute la teneur de la spiritualité.
Qu'on soit clair, au regard de l'esprit, spiritualité ou ésotérisme, c'est la même chose, mais, tout de même, ces mots ne renvoient pas à la même atmosphère. Avec l'un, il y a quelque chose d'obscur, un secret intérieur qui, s'il est divin, n'en est pas moins noir de mystères et d'inconnues. Avec l'autre, c'est une élévation lumineuse, sans réel secret, mais plutôt un attrait pour la grâce, le miracle salvateur.
On pourrait imaginer que selon les tendances personnelles de chacun à se concentrer sur le temps ou l'espace, l'initiation prendra la forme d'un ésotérisme ou d'une spiritualité. Cela dit, c'est une spéculation symbolique, et superflue.
Remarque : Les mots portent des univers. Pensez-y !
Nous sommes maintenant prêts pour commencer. Et pour nos débuts, ce que nous voulons, c'est passer la barrière qui nous sépare du niveau 1. C'est la suite du programme.
Bonus
Les limbes
S'il fallait visualiser un temps zéro/mort et un espace zéro/mort, alors il faudrait les imaginer les plus quantitatifs possibles. Un temps qui se compte, qui ne serait que long ou court, et dans lequel nous serions perdus.
Un espace qui se mesure, qui ne traduirait que le loin ou le proche, et dans lequel nous serions bloqués.
Un truc comme ce qui suit.
Exemple : Vous faites la queue pour poster une lettre. C'est long, ça sent mauvais. En plus vous êtes loin de chez vous et il risque d'y avoir des embouteillages sur la route. Pourtant vous n'avez pas le choix, c'est une requête expresse de votre patron. Quelle galère...
Ce n'est pas pour rien que les files d'attente ne sont pas gravées dans nos mémoires...
Profitons-en pour dire au passage que chaque étape, chaque niveau que nous allons étudier manifestera un bon nombre de représentations symboliques. Au sein des étapes, toutes formes d'adversités seront là encore représentées par des créatures métaphoriques. On pourrait dire ainsi qu'au niveau zéro, l'état initial, la créature à vaincre est le zombie.
Pourquoi ? Parce que c'est ce que vous êtes à ce moment de recul de la conscience. Aveugle et sans expression.
Exemple : La file d'attente n'en finit pas, et ça sent de plus en plus mauvais. Plutôt que de vivre ce moment si agréable, vous êtes absent, ailleurs. Il n'y a qu'un zombie qui pourrait supporter un tel moment. D’où votre attitude.
Bon, ça va, les zombies c'est pas très résistant. Il suffit d'un tout petit feu intérieur pour les consumer.
Écrire commentaire