· 

La voie initiatique - n°5 : Purgatoire

 

La vraie prophétie ? Deviner la bonté et les opportunités du monde extérieur en y reconnaissant ses particularités ?

 

Le fou errant

 

La créature symbolique que nous allons affronter au niveau 2, c'est... le décepteur (un genre de farceur malicieux. Parfois fou, souvent ermite, toujours marginal).

Disons succinctement que cette figure représente l'instabilité qui nous habite lorsque nous sommes en période de transition. Carte joker.

 

Tout n'est pas clair ni équilibré dans notre structure psychique, loin de là. Et la rigidité est tout sauf une stabilité.

N'oubliez pas qu'à ce stade, nous faisons deux choses : nous nous remettons en question de manière conséquente, et nous observons des signes...

Ainsi, on peut le dire, le sol s'effondre un peu sous nos pieds. Qu'il y a-t-il de plus fantasmagorique que de détruire ses repères et les reconstruire à partir de signes perçus dans l'environnement ?

Oui, disons-le, cela peut conduire à toutes les folies, et réveiller de dangereux substituts de repères... la superstition abusive. Beaucoup de gens vont confondre leurs propres désirs viciés avec des signes, ils vont s'inventer des messages célestes partout, n'importe quand.

C'est bien la pire chose que vous pouvez faire !!!

Ce que l'on attend du signe, c'est qu'il renforce la personnalité, et qu'il la rende plus naturelle encore. Nous ne voulons pas être dominés par l'incertitude.

Ce n'est pas parce que le chat a tourné à droite sous l'escabeau que vous allez mourir.

 

D'ailleurs, c'est quoi la folie ?

 

Raccourci métaphysique.

Grosso modo, la folie consiste à fuir la réalité, soit que nous déformions cette dernière, soit que nous ne la prenions pas en compte.

Exemple : Un homme veut sauter du toit. Il dit qu'il volera... il serait bon de lui rappeler qu'il n'est pas un oiseau.

Mais, il convient d'aller plus loin. Ici, notre regard est métaphysique (hybride, certes), nous avons donc tous les outils pour décrire le phénomène avec plus de précisions. Pour rappel, nous savons que le réel se découpe en fait en plusieurs réalités. Temporellement, nous en considérons quatre : le concret, l'émotionnel, le mental et l'âme (le pulsionnel).

Voilà donc de quoi changer notre perception du problème : plus on ignore des aspects du réel, et plus on est dément. À ce titre, quelqu'un qui ne considérerait que sa vie pulsionnelle, inconsciente, sans prendre en considération les signaux de la réalité concrète serait bel et bien fou ou folle. C'est même, pourrait-on dire, l'image traditionnelle que l'on se fait de la folie, c'est-à-dire la psychose, peu ou prou.

Exemple : Une femme se trouve sur la route, et elle clame qu'elle est entourée d'OVNIs, irrémédiablement, vous vous dites qu'elle est folle, et à raison d'ailleurs... Il n'est pas possible de confondre des véhicules automobiles avec des OVNIS sans se mentir à soi-même, ou sans être frappé d'une carence psychologique grave.

 

Seulement voilà, quelqu'un qui, de la même manière, ne considérerait que les aspects cérébraux et/ou physiques de sa réalité entrerait là aussi dans un schéma de fuite ou de déformation du réel, et donc de folie. Ce qui, autant vous le dire, concerne beaucoup de monde...

Exemple : En deux mois de temps à exercer votre nouvelle profession, vous avez fait cinq accidents, crevé trois fois vos pneus sur la route de votre travail. Sans compter le fait que vous vous êtes tordu deux fois la cheville, et que vous êtes constamment malade, avec la boule au ventre. Et pourtant vous « devez » continuer !... À ce niveau de problèmes, faut-il pratiquer les sciences occultes pour voir qu'il y a là inconsciemment et émotionnellement quelque chose qui coince ? Quoi, vous voulez retourner au travail parce qu'il paye bien ? Espèce de fada va...

Le voilà votre repère. Voilà comment juger de votre situation psychologique. Et s'il apparaît que vos proches vous rappellent à certaines réalités qui vous surprennent parce que vous n'en avez pas conscience, ce de manière répétée, alors il faudra commencer à se poser des questions. Sur votre état, et sur celui de vos proches aussi, histoire d'être sûr.

 

Attention, on ne vous demande pas de régler vos problèmes, simplement d'en avoir conscience !

Exemple : Vous recevez des « messages » qui vous disent de quitter votre travail, et pourtant vous sentez bien techniquement que ce serait une « folie », c'est que votre situation exige que vous mettiez du beurre dans les épinards ! Êtes-vous folle ? Non. Car vous avez le mérite d'avoir conscience de vos contradictions, et de tous les paramètres de la situation (des obligations indépassables, et une âme torturée). La seule chose que vous êtes ici, ce n'est pas folle, mais tiraillée, et un peu empêtrée. C'est un autre problème, à vous de faire les bons choix. La vie et ses vicissitudes...

Remarque : Un travail ne se quitte pas à partir d'un « message » venu de je ne sais où. Un travail se quitte en fonction d'une décision personnelle et responsable qui PEUT découler du message stimulant. (Affaire à suivre, nous y reviendrons.)

 

Échapper à la folie ?

 

Nous préciserons cette idée plus tard en parlant du meilleur moyen pour éviter les comportements aberrants, car oui, les pulsions peuvent abuser de votre sagesse, et oui, de simples règles permettent de se prémunir de ce genre d'aberrations (d'ailleurs, nous nous servirons des signes pour l'illustrer).

Mais, du reste, il ne faut pas confondre la folie avec l'irrationnel. Et donc ne pas avoir peur de ce dernier.

 

Irrationnel ?

L'irrationnel n'est pas contre la raison. En vérité, cela désigne ce qui dépasse les limites de la raison. Autant par-dessous que par-dessus. Infra et supra donc. Vous aurez compris de ce point de vue qu'il est des irrationnels qui peuvent apporter une plus-value à la raison.

 

Évidemment, d'un point de vue extérieur, écouter l'irrationnel peut paraître loufoque, mais pour celui qui a vécu le vrai signe, il n'y a rien de plus sensé. Le signe n'est pas l'apanage des fous, il rend seulement original.

Exemple : Oui, envisager la pratique des arts plastiques peut être interprété comme ridicule, surtout pour quelqu'un comme vous qui ne connaît rien à ce milieu. Mais les gens ne voient pas votre potentiel comme vous le voyez, qui plus est quand on a l'impression que c'est Dieu lui-même qui vient nous rassurer quant à notre talent (le signe)... Et de toute façon, vous ne faites rien de mal ! Qui a dit que vous alliez vous engager n'importe comment ? Qui a dit que vous alliez tout quitter sans assurer vos arrières ? En fait, à peser le pour et le contre, ben vous ne risquez rien, sinon quelques menus sacrifices que vous acceptez de payer sans aucune douleur. On se demande pourquoi ça jase autour de vous...

Vraiment, vous aurez tout d'une personne raisonnable, mais vous utiliserez ce bon sens d'une manière différente, originale. C'est tout (et c'est déjà bien difficile!).

 

 

Le pseudo-temps cyclique et les prophètes

 

L'environnement, les sujets qui vous dépassent, et le véritable air du temps, seul vous pouvez les identifier. D'ailleurs, ils peuvent prendre des formes très loufoques. Qui a dit que votre environnement serait principalement composé d'humains ? Il est des gens qui se sentent très bien seuls, et très accompagnés lorsqu'en forêt ou dans une ferme. Ne disait-on pas de ces mondes qu'ils étaient habités par le petit peuple à l'époque ? Tout au contraire, peut-être que vous vous sentez bien sur d'anciennes friches industrielles. Qu'est-ce que j'en sais moi ?

Rien, sinon que votre petite société vous ressemble. Votre époque aussi.

Remarque : Toutefois, il se pourrait bien que la voix de la nature vous conduise à Wall Street. Je ne serais même pas étonné.

 

Si nous voulons que vous trouviez votre place au-dehors par vous-même, la société, elle, ne manquera pas de « prophètes » pour vous expliquer la marche du monde.

L'actualité, les médias, les économistes, les politiciens, les associations... Et que dire des modes, des amis, des réseaux sociaux, ou je ne sais quels autres faiseurs de pluie... Tous capables de créer un faux cycle par-dessus le vrai.

Sachez que la plupart des prophéties sont essentiellement des programmes.

Remarque : Je ne dis pas que les médias ou les politiciens sont forcément portés à vous influencer négativement dans votre lien à l'espace social ou au temps cyclique. Ce que je dis, c'est que vous devez savoir ou vous mettez les pieds, sans vous faire manipuler par de belles paroles.

 

Exil.

Ne vous y trompez pas, en cette phase de l'initiation, l'apparition toujours plus croissante de ces prophètes invasifs n'est que la conséquence de votre récente ouverture d'esprit.

Mais s'il est bon de cultiver une certaine ouverture... c'est justement pour que l'esprit puisse pénétrer. Pas besoin de plus. Ainsi, il convient de ne pas exagérer les remises en question, de manière à se préserver de trop d'instabilité, et du parasitisme de certains.

 

Déconstruire n'est pas bouleverser.

Remettre en question, c'est d'abord passer en revue. Et, passer en revue, ce n'est pas détruire. Votre problème réside en ce que vous n'avez pas conscience de votre environnement. Inconscience quant à ce qui est néfaste, et inconscience quant à ce qui est bon !

Donc, que faire ?

- prendre connaissance de la réalité de vos repères, surtout en cas de doute.

- identifier, conserver et asseoir ce qui est bon.

- et éliminer ce qui est néfaste. Le tout en douceur.

Comprenez que la remise en question n'est pas censée ravager votre vie ! Je répète, consolider ET renouveler.

 

De plus, rajoutons que les questions se posent à l'endroit pertinent. C'est déjà bien fatiguant de tout passer en revue, alors gardez-vous de vous attaquer à des questions superflues, ou d'approfondir un sujet plus que nécessaire !

Dernière chose. Il arrive que certains repères soient indéfendables après examen, mais que vous y soyez tout de même attachés... eh bien patientez un peu avant de la mettre au rébus ! La réticence cache probablement une vertu que vous n'identifiez pas...

Remarque : Mais oui, l'amour (pas le simple sentiment) prévaut sur la raison ! Bon, après, il y a bien des corruptions qu'il faudra tout de même quitter...

 

D'ailleurs, parlons un peu de l'attachement.

 

L'attachement.

Ce que l'on appelle attachement peut être défini comme un lien excessif, exagéré avec une chose, souvent matérielle, mais surtout partiel. L'attachement, au fond, c'est donner trop d'importance au superflu et non à l'essentiel. Et oui, ce n'est pas le lien que l'on voit reproche, mais son endroit. C'est favoriser l'image et non la personne. C'est privilégier l'appareil photo à la photographie.

Logiquement, l'attachement est ce qui vous empêche de toucher à la nouveauté. Si nous nous attachons, c'est parce que nous avons peur de perdre des choses qui nous sont chères, ou du moins auxquelles nous attribuons énormément de valeur. Mais cette crainte doit être dépassée.

Rappelez-vous, la substance est permanente ! Donc elle ne peut disparaître. Lorsqu'une chose qui vous appartient en propre disparaît... c'est uniquement pour réapparaître sous une autre forme ! Ainsi, lorsqu'elle semble agir sur la substance, la mort n'est pas extinction, elle est transformation.

Exemple : Vous êtes photographe, artiste, c'est dans votre nature. C'est votre substance. Mais que peut faire un photographe sans appareil photo ? Pourtant vous venez de le perdre. En vérité la disparition de l'appareil n'est que l'occasion de le retrouver sous un autre forme, un appareil plus performant, ou différent. On pourrait aussi imaginer que vous n'êtes pas tant photographe en substance qu'artiste, et que la mort de l’appareil photo est le message qu'il est temps d'explorer une autre forme d'art.

C'est en cela qu'il ne faut pas s'attacher.

 

Vous aurez compris que cela n'a rien à voir avec l'idée de tout quitter et ne rien avoir en propre. Vous vous détacheriez de vos deux bras (ou je ne sais quel organe) ? De la même manière, nous commençons à remarquer à ce stade que votre substance semble dépasser votre propre corps, que vous existez par-delà votre individualité... ainsi, il est des « possessions » qui sont en fait votre constitution. Parce que vous ne faites qu'un avec (encore faut-il savoir identifier le prolongement de votre bras !).

Exemple : Si vous êtes photographe dans l'âme, vous aurez toujours, toujours, toujours sur votre chemin un appareil photo qui traîne pas loin de vous. C'est dit simplement, mais vous avez compris l'idée.

Prenez en soin de ces « possessions », de ces « liens » laissez-les se transformer s'il le faut, mais ne les négligez pas !

 

Crépuscule : nuit ou aube ? Mais le premier rayon du soleil – le signe – annonce l'aurore.

 

Lorsque le fou est vaincu, l'originalité qui vous habite n’est plus confondue avec la démence. Et lorsque cette facette hybride est observée de plus près, elle se révèle : elle est votre part adolescente.

Remarque : Qu'est-ce que l'adolescence sinon l'incarnation de la transition ? Marginalité juvénile.

 

Pourquoi un adolescent ?

Comme pour l'enfance, l'adolescence est une réalisation à part entière. Non pas une étape, mais une éternité.

Et quel est le propre de l'adolescence parfaite ? La foi. La confiance en soi, en les autres. Et les relations qui découlent de cette confiance, évidemment.

Remarque: Ceux qui ont raté leur adolescence la trouveront par le processus de la foi.

 

Là encore, le monde nous étonnera par sa pertinence.

Les réseaux sociaux, principalement destinés aux adolescents, détruisent en eux toute forme de confiance. Les relations ne sont plus réelles et sincères, mais faussées et virtuelles, exacerbées à l'encontre de gourous de l'image. On leur apprend à plaire et non pas à aimer.

Tout le contraire de ce que suppose la foi.

Si j'avais été mandaté par le diable pour nuire à la jeunesse, même avec les pleins pouvoirs et la conscience aiguisée, je n'aurais jamais pu faire mieux que ce qui est déjà.

 

Quelle est la mesure ?

Pour qu'un adolescent se révèle, il doit être empathique, il doit apprendre à s'écouter, et il apprendra à distinguer ce qui, au-dehors, lui veut du bien. Puis, galvanisé par cette confiance, il se liera en amitié et en promesses avec le monde. Jusqu'à ce que lui vienne la folie saine de croire en ses rêves, et qu'il se fasse la promesse de les réaliser.

 

Donc, il est important de lui fournir un support d'étude à même de le diriger sereinement vers le dehors, comme lui donner les outils nécessaires, intellectuels et comportementaux, pour qu'il puisse affronter l'extérieur. Mais plus que tout, ce qu'il faut lui donner, c'est de quoi renforcer sa confiance en lui-même, et lui faire deviner une place dans le monde. Et lui apprendre à se faire des amis, à se lier, aimer, et non plaire. Là encore, je passe la main.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0