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La voie initiatique - n°8 : Le niveau 4, le temps suspendu

 

C'est la dernière bataille ! Pour gagner la guerre ! Après la queue, les pattes, la tête... Vous devez percer le cœur du dragon ! Sous peine qu'il finisse par se régénérer. Percez donc ce cœur de lave, et voyez ce qu'il cache à l'intérieur.

Mais quelle est cette bataille ? Quelle est la fin de la guerre ?

 

C'est la bataille... du temps suspendu ! Le niveau 4 !

Envisageons-le comme un 4e temps, associé – symboliquement et non scientifiquement – à un espace où l'on considère maintenant une 4e direction, le centre (une direction inconnue ? Intérieure ? Un espace des manifestations imaginales ?).

 

Qu'est-ce que le temps suspendu ?

Petit détour.

Le temps est la mesure de l'évolution des formes... mais toutes les formes n'évoluent pas à la même vitesse.

Certaines changent rapidement quand d'autres s'apparentent à des choses très durables. Et justement, au sommet de la durabilité, il en est quelques-unes qui ont l'air... immobiles. Fixes.

 

Répétons. La fixité des formes, c'est l'idée qu'il existe des formes aux allures immortelles, presque figées dans le temps.

Exemple : Le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest. Il n'y a rien de plus stable.

Quelque chose qui ne change pas, ou plutôt qui change si doucement que nous ne le voyons pas.

Bien que les formes fixes ne courent pas les rues, certaines de ces permanences se donnent allègrement à voir...

Exemple : Le soleil (idem).

... mais il en est d'autres que l'on pressent... alors même qu'on ne les a jamais vues !

Exemple : L’État est quelque chose qui perdure depuis des siècles. Il est une réalité fixe et acceptée pour le plus grand nombre. Mais qui sait ce qu'est l’État ? Qui sait définir cette chose ?

Remarque : Évidemment, l’État n'est pas aussi permanent que le soleil !

 

La fixité, la permanence, nécessite la plus grande vigueur pour se maintenir, raison pour laquelle c'est la nature qui constitue le plus souvent la norme. Toutefois, certains mensonges peuvent perdurer sans s'appuyer sur la nature. Il suffit pour cela de faire des milliers de sacrifices à je ne sais quel moloch pour l'alimenter comme il se doit. Vigueur artificielle.

Exemple : Le capitalisme est une permanence acceptée. Des millions de morts, de vies sacrifiées, pour maintenir cette aberration en place.

Remarque : Pour être honnête, je ne pensais pas au capitalisme en premier lieu mais à autre chose... Si,si, je vous jure qu'il existe des bêtes pires encore !

 

La permanence constitue toujours une sorte de centralité, pourquoi ? Parce qu'elle est certaine. Je ne me trompe pas en disant que demain le soleil se lèvera à l'est. Ces certitudes sont comme des centres de gravités sur lesquelles nous pouvons nous reposer. Nous bâtissons des mondes et gravitons autour des choses les plus certaines.

Comprenez bien le mot central. Le centre, ce n'est pas le sommet. Le sommet dépend du centre... et non l'inverse.

Du coup, le centre, c'est quoi ?

Je vous le donne en mille... la normalité. Voilà le centre invisible de l'existence, le centre de gravité de toutes les consciences.

Exemple : Vous êtes l'homme le plus rapide du monde, pourquoi ? Parce que vous avez dépassé tout ce dont les autres sont capables. Il convient tout de même de rappeler que si vous êtes le meilleur, c'est parce qu'il existe des moins bons. En clair, on juge vos actions en fonction d'une norme. Si cette norme n'existait pas, vous ne seriez rien. D'ailleurs, vous vous compareriez peut-être aux animaux, et là... Vous seriez en bas du classement.

Remarque : Attention, je ne dis pas que la normalité est la banalité.

 

Mais, aussi centrale qu'elle puisse être, la normalité est très compliquée à définir, observer. Qu'on ne s'y trompe pas, elle existe et elle est même la chose la plus importante au sein d'un monde, une omniprésence. Mais... nous peinons à la voir, à la reconnaître.

 

Voilà donc, des choses sont comme suspendues, figées, quand d'autres bougent. Cependant, que se passerait-il si ces formes permanentes... changeaient ? Ou pour le dire autrement, si la normalité était bousculée.

Eh bien c'est là qu’apparaît le vrai temps suspendu. Voyez plutôt.

Exemple : Imaginez une personne quelconque, appelons là madame Delta. Madame Delta vit sa petite vie sans trop se poser de question, elle a tout de même quelques projets. Pour l'instant employée chez un fleuriste, elle se voit bien posséder sa propre affaire. D'ici quelque temps elle et son compagnon achèteront une maison. Des enfants ? Elle en a deux, un troisième serait le bienvenu. Cet été ? Vacances au bord de la mer... Et pendant qu'elle pense un peu à la logistique de la période estivale... Un gigantesque vaisseau spatial débarque.

....................

Du coup, vous pensez vraiment qu'elle partira à la plage ?

Vous l'aurez compris, l'arrivée du vaisseau spatial vient tout perturber, et à ce stade, toutes les projections temporelles tombent à l'eau : devenir patronne de sa propre boutique ? Avoir une maison ? Mais est-ce qu'elle sera encore en vie déjà ? Ou au contraire, peut-être que ces extra-terrestres seront bienveillants, et qu'ils nous apprendront un mode de vie qui affranchira madame Delta du travail et du besoin de sécurité.

Remarque : Ou peut-être qu'ils nous mangeront tous.

 

On parle de temps suspendu lorsque le changement en question est si concentré qu'il est impossible de prédire quelle sera son évolution. À partir de l'arrivée d'un vaisseau spatial, on peut générer une multitude d'avenirs et de scénarios possibles, mais personne n'est capable de savoir ce qu'il va advenir réellement.

Et oui, passé, futur et présent sont envisagés à travers des éléments fixes, qui nous semblent certains. Si je vous demande de quoi sera fait demain, il est probable que vous imaginiez une sorte d'évolution de la société actuelle... pourtant, peut-être que les humains seront remplacés par des aliens.

Remarque : Hé, mes exemples ne sont pas des messages subliminaux.

 

Il en est de même pour le passé. On observe le passé à travers ce qui nous semble absolument fixe, mais lorsqu'un temps suspendu survient, on peut réinterpréter l'histoire à l'aune de l'information nouvelle apportée par la crise.

Exemple : Si les extra-terrestres débarquent, peut-être qu'en vérité ils nous visitent depuis longtemps. Ils sont peut-être même à l'origine de notre création qui sait ?! Ou peut être pas. En tout cas, si nous parvenons à établir un contact, nous ne sommes pas à l'abri de révélation titanesque quant à notre histoire...

Et oui, un temps suspendu... C'est un vrai film !

 

C'est à partir de la conscience que naît le temps suspendu. Pourquoi ? Parce que tout changement, toute révélation est avant tout une prise de conscience.

Mais une simple prise de conscience ne suffit pas. Si le changement en question vient certes perturber votre monde, mais qu'il ne vous impacte de manière partielle, alors vous vivez un genre de semi-suspension : une simple crise, c'est à dire un changement qui fait beaucoup de bruit, mais qui ne vous touche pas forcément.

Exemple : Une crise économique peut impacter une large partie de la population sans que vous vous sentiez concerné. Un tremblement de terre peut ravager bon nombre d'habitations sans que cela vous touche vraiment. Alors oui, vous aurez une compassion passagère, mais souvent, ça n'ira pas plus loin.

 

Pour que le changement soit une vraie révélation, il faut que la prise de conscience soit totale, que l’intérêt de la conscience soit mobilisé tout entier.

En d'autre terme, il vous faut la « connaissance ». Vraie révélation.

 

La connaissance (pure), quatrième forme que prend la conscience.

La connaissance est identique à la prise de conscience, à ceci près qu'elle est complète. On pourrait dire très simplement que la connaissance suppose de se reconnaître entièrement à travers l’intérêt que l'on porte aux choses.

Exemple : Je ne peux faire qu'une métaphore, autrement je gâcherais la suite. Alors, imaginez une révélation sur vos origines. Orphelin et miséreux, vous découvrez que vous êtes le descendant d'une famille royale. Ça ne peut que vous toucher non ?

Remarque : J'espère que ça vous toucherait autant si vos parents n'étaient que de simples gens !

 

Identiquement, un temps n'est véritablement suspendu que si le changement de normalité, la révélation nous touche personnellement, profondément.

 

Trou noir ?

Mais comment déclencher la connaissance ? C'est bien le grand mystère.

La conscience est au centre de la personne, pourtant, elle est souvent apposée, ne serait-ce que partiellement, sur l'une des autres dimensions, à savoir, la pensée, les émotions, les sensations. Mais que se passerait-il si la conscience s'équilibrait entre les trois dimensions ? Elle ne verserait pas préférentiellement dans les pensées, ne déborderait pas sur les émotions, ne s'attarderait pas sur les sensations. En se présentant dans les mêmes proportions partout, elle ne serait nulle part en particulier, et donc, peut être qu'à ce moment nous pourrions l'utiliser... Seule. Enfin immobile et détachée du détail.

Mais pour quoi faire ?... Pour qu'elle finisse par se regarder elle-même ?

Peut-être. Allez savoir.

 

Attention, ici nous parlons d'équilibre pour la conscience, mais pas nécessairement de symétrie ! Certains objets peuvent tenir en équilibre malgré leur dissymétrie. Il en est de même pour l'être humain qui peut être naturellement enclin à utiliser une dimension de son être plus que les autres. Il y a les sensitifs, les émotifs, les cérébraux, et les rêveurs. Peu ou prou. Malgré cela, vous devez trouver un moyen pour que chacune des dimensions de votre être se sente également comblée. Et c'est seulement là que vous aurez une chance de faire advenir la connaissance pure.

 

Ce que nous cherchons ?

Toujours votre nature... Mais le défi n'est plus le même. Il est important de comprendre que la connaissance est la forme ultime de la conscience. La plus aboutie. L'accès au temps suspendu demande donc le plus grand effort possible. C'est le défi d'une vie.

Vous aurez compris que la nature que nous cherchons ici est subtile, extrêmement fine. Et pourtant totale.

Un murmure plein...

 

Pour un tel travail, nous devons nous donner les chances de réussir.

Nous allons donc réinvestir notre personnalité, pas tant pour la déconstruire puisque cela a déjà été fait. Non, nous allons déblayer tous les débris restant pour y trouver quelque chose que nous avons manqué. Et peut-être qu'au sein d'une pièce sombre de notre psyché s'ouvrira une porte mystérieuse...

 

Balayons une dernière fois les 4 catégories de l'être en quête de pulsions universelles, de réponses existentielles. Ce faisant, posons-nous une seule et même question en 4 tournures différentes.

 

Du point de vue de l'individualité, affronter le pessimisme : qu'est-ce qui bloque l'espoir qui est en vous ?

Du point de vue de la spécificité, affronter l'absence : qu'est-ce qui bloque le pouvoir qui est en vous ?

Du point de vue de la généralité, affronter l'artifice : qu'est-ce qui bloque la liberté qui est en vous ?

Remise en question de l'universalité dans ce qu'elle a de plus impossible : C'est bien là que les choses se jouent. Ici, nous allons chercher ce qui bloque l'unité en vous, en tentant de débusquer la synthèse du mensonge, autrement dit la déformation trompeuse qui vous bloque dans votre vie, celle qui se place entre vous et votre rêve. Entre vous et l'esprit.

Cette forme, c'est la contradiction : le premier et dernier mensonge duquel toutes les déformations découlent. Le clivage entre parole et conscience.

Exemple : Non, mais vous croyez vraiment que je vais vous trouver un exemple pour cela ? Je ne convoque pas les démons impunément, débrouillez-vous mes chers !

C'est exactement là que se présente la grande créature à abattre. Le monstre, la chimère. Mais nous le verrons dans la prochaine note.

Remarque : Les remises en question peuvent se poser autrement.

 

L'espace privilégié...

Du point de vue des catégories, l'universel s'apparente à la dernière exploration. Et puisque l'universel est synonyme d'esprit (plus qu'une catégorie, une totalité...), nous allons rechercher les espaces qui, dans la création, reflètent le plus le spirituel. Des espaces spirituels donc.

 

Mais c'est quoi un espace spirituel ? Au point ou nous en sommes, nous savons bien que les lieux de cultes ne sont que des palliatifs à la présence directe de l'esprit. Qu'on ne s'y trompe pas, ce sont des intermédiaires efficaces et bienvenus. Mais l'esprit est informel. De ce point de vue, il est partout et nulle part.

En vérité on devrait plutôt dire qu'il apparaît ou il veut, et il n'est pas tenu de se manifester à vous dans un lieu de culte. Vous connaissez la rengaine : les desseins de Dieu sont impénétrables...

 

Alors ou trouver l'esprit ? Ou est le monde universel ?

Là ou l'esprit touche notre monde à vos yeux.

 

Dans la beauté !!!!

Le beau est le témoignage préférentiel de la présence de l'esprit. En vérité, on pourrait même dire que le beau... est le seul et vrai monde !

La beauté est le signe que nous sommes reliés à l'univers qui nous entoure, elle est le témoignage de notre unité, et donc de notre totalité. C'est en vérité à travers la beauté que se vit une vraie spiritualité.

 

Vous aurez noté une petite inversion. Alors que depuis tout ce temps nous cherchions un espace dans lequel trouver notre nature, ici, c'est la nature en tant que telle qui constitue l'espace, et au sein de cette espace de nature/beauté se cache immédiatement l'esprit.

 

Faut-il combattre ?

Non. Vous aurez compris ici qu'il ne s'agit pas de faire de la place, mais de trouver quelque chose qui est absent, que l'on ne voit nulle part... le vrai monde, et c'est déjà bien assez difficile.

À la limite, le combat peut se comprendre dans la mesure où, pour trouver l'espace spirituel, il convient de consacrer un peu de temps à l'inconnu, la surprise. Donc vous pouvez vous forcer à dégager un peu de temps à consacrer à des choses inédites.

Mais que faire ?

Peut-être qu'il faut trouver le moyen de réunir toutes les facettes de l'être en un seul lieu et une seule activité.

Allez savoir...

Peut-être qu'il faut chercher un lieu, un endroit ou personne n'est jamais allé. Un endroit qui défie les lois connues de la nature ?

Qui sait ?

Peut-être que tout ne se résume qu'à une seule chose : la peur. La peur de l'inconnu.

 

Bon. Ben débrouillez vous hein.

 

Que provoque la connaissance, la prise de conscience totale ?

Se reconnaître. Ce que nous attendons de la connaissance, c'est qu'elle suscite... un nom. LE NOM.

Quatrième et dernier Graal à l'état brut. Quatrième manifestation de la nature, mise à nue. Révélation de l'esprit.

Disons d'abord que la révélation du nom, c'est tout simplement la nature qui se dévoile enfin, qui n'est plus à distance, mais qui est bel et bien là, et qui (re)devient le centre de l'existence.

Remarque : Et si à ce moment le temps ne s'interrompt pas, moi je deviens chèvre.

 

Parlons un peu de ce nom...

Le nom est une analogie, une métaphore très directe de ce que vous êtes. La réalité que décrit le nom est porteuse d'un mouvement pulsionnel (guidé par le mouvement spirituel) qui traduit exactement le... moteur de votre existence. Votre essence. En fait, il n'y a pas de différence entre le mouvement décrit par le nom, et le vôtre, c'est le même, placé en des circonstances différentes.

Le nom est donc une révélation pleine et entière de votre identité, il décrit en un seul tenant, et avec une intelligence folle, tout ce dont vous êtes capable. Et cette intelligence est si riche qu'elle peut se renouveler, sans jamais s'épuiser, si bien que vous pourriez vivre 100 vies (et bien plus encore) complètement différentes à partir de cette vérité qui est votre moteur.

Le nom est le centre de votre univers.

Exemple : Pour certains, l’honnêteté est un mot qui ne veut rien dire, ou une simple propension à dire la vérité. Mais pour d'autres, c'est beaucoup plus. En fait, c'est tout un état d'esprit, un univers, une façon de vivre et une esthétique. Ne pourrait-on pas imaginer qu'à épouser la réalité d'un mot jusqu'à l'extrême cela influe jusqu'à la façon de modeler les environnements et styles de vie ? Ainsi, un monde qui vivrait l’honnêteté pour ce qu'elle est vraiment se transformerait peut-être en un univers de nobles chevaliers.

La liberté ? Plus qu'une définition, est-ce que la liberté n'est pas la façon de vivre des pirates ? Alors, certes, tout n'était pas forcément beau ni bon du point de vue de la réalité historique, mais peut-être que la piraterie factuelle d'antan n'était qu'une étape, un balbutiement de ce qui pourrait advenir à travers la liberté ?

D'ailleurs ces mots, ne sont-ils que des adjectifs ? Le loup, le tigre, ne sont-ils pas autant de réalités et d'univers mystérieux ?

Et les phénomènes naturels ? Qu'en est-il de l'aube ? Ne conjuguerait-elle pas des notions telles que le changement, la transition et la douceur pour son porteur ? L'aube, la première lumière, ne conduirait-elle pas aussi à devenir avant-gardiste ?

Vous l'aurez compris, tous les univers les plus beaux et les plus fous contiennent un nom en leur centre.

 

Évidemment, on pense tout de suite aux failles d'une telle logique. Il est aisé de se dire par exemple que deux personnes peuvent posséder le même nom, auquel cas elles seraient identiques. Et pourtant, nous sommes tous différents non ?

En vérité, il faut envisager le nom comme la combinaison de plusieurs universels. Des qualités fondamentales qui s'entrecroisent pour produire quelque chose d'unique. Vous.

Comme il existe trois dimensions matérielles, nous pouvons supposer qu'il existe trois universels en symétrie, chacun étant l'essence pure de la dimension matérielle concernée.

 

Ça, c'est la version simple. Pour être honnêtes, les choses sont un peu plus compliquées, mais je n'en dirais pas plus, et de toute façon, vous avez l'essentiel. Pour le reste, il va falloir que vous vous débrouilliez tout seuls.

 

Restauration du temps suspendu : la naissance.

Ici, il n'est plus question de se nettoyer, mais d’évoluer. Nous en avons trop appris pour rester les même, nous possédons trop de choses à partager, nous devons donc déborder, exploser.

 

Il est donc enfin temps de quitter l'individualité. Attention, il n'est pas question de la perdre ! Vous restez un individu. Seulement, comme les attributs de genre et d'espèce, l'individualité ne sera plus un centre, mais une caractéristique.

Vous allez donc évoluer jusqu'à ce nouveau stade que l'homme doit atteindre.

Ce nouveau stade, quel est-il ?

Difficile à dire. En vérité l'être humain se caractérise par le fait que sa conscience peut être déportée sur une essence spirituelle, un moteur qui n'appartient pas à ce monde, qui est au-delà de la création. L'être humain est capable de s'identifier à une chose réelle et pourtant invisible.

C'est ainsi que l'on pourrait considérer la nouvelle dimension de l'humanité comme la spiritualité à proprement parler.

Après l'homme individuel, l'homme spirituel donc.

La vérité, c'est que les mots naissent d'eux même, et celui là, il n'existe pas encore. Ce n'est pas à moi de décider si le terme d'homme spirituel correspondra à cette nouvelle facette, et la vérité, c'est que j'en doute.

Il manque un truc dans l'expression, non ?

 

Tout ce que je peux faire, c'est vous faire à peu près cerner les contours de cette nouvelle dimension de l'identité humaine.

 

Donc, comment je perçois cette sorte d'homme spirituel ?

A travers l'état d'esprit. La voilà la vraie spiritualité.

Quand on décortique l'expression «  état d'esprit », on voit bien qu'elle traduit l'alignement du temps (l'état, l'homme) sur l'éternité (l'esprit).

Et c'est probablement ce qui se passe à ce stade. Vous n'avez jamais entendu des gens dire... « le jazz, c'est un état d'esprit » , ou un truc du genre ?

Aussi trivial que cela puisse paraître, cette façon de dire les choses est un morceau de spiritualité véritable. L'état d'esprit traduit l'idée d'un mode de vie naturel, basé sur de vraies lois, c'est à dire une philosophie (qui est elle-même le déroulement de principes métaphysiques jusqu'au monde d'en bas).

Trouver son état d'esprit implique de trouver sa normalité, son nom, sa loi. Attention, je ne vous dis pas que les amateurs de jazz ont trouvé la lumière... Non, ils sont aussi immatures que n'importe qui. C'est juste que la formule cache les prémices d'une spiritualité naturelle et pleine d'amour.

 

Bon le problème, c'est que si je l'explique comme cela, vous allez croire que je parle d'une simple passion. Et aussi trivial que puisse être mon livre, je desservirais la cause que je veux servir en parlant de cette façon. Alors je me dois de vous faire saisir la profondeur, la substance de ce nouvel état.

Et cela réside en vérité... dans l'oubli total de soi. Rappelez-vous, nous avons initié cela avec le don de soi, sauf qu'à ce stade, le don est parachevé, et probablement total. Ainsi, nos actes ne sont plus tournés vers notre subsistance, mais rayonnent vers le dehors.

En vérité, il y aura toujours un peu d’égoïsme littéral, mais juste assez pour faire tourner la machine, si bien qu'il sera négligeable dans l'expression de notre être. Et tout le reste sera tourné vers la création libre, donc la beauté. Exister pleinement en s'oubliant totalement (juste ce qu'il faut). En fait, je pense que cela consiste à s'identifier... à un mouvement.

Ouais, c'est probablement ça le secret. Devenir mouvement !

Remarque : Bon, je suis désolé, je n'ai pas trouvé mieux pour en parler. Cela dit, j'aimerais bien vous y voir...

 

Ici, il n'est même plus question d'inverser le temps, mais de le recréer. À partir de la nouvelle permanence qu'est l'état d'esprit. L'âme n'est plus un chaos séparé de l'esprit, mais UNITÉ.

 

Déploiement de l'espace spirituel. Le vrai monde.

La beauté est la traduction de la présence de l'esprit dans le monde. En vérité, cette beauté est le seul monde qui existe. Tous les autres systèmes ne sont, à coté, que mensonges. En général, ils sont vaporisés par l'apparition d'un temps suspendu. Et la vérité, c'est qu'ils méritent d'être détruits.

Qui souhaiterait retourner faire de l'administratif alors que les extra-terrestres débarquent ?

Remarque : Sauf si vous avez trouvé une façon géniale de faire de l'administratif !

 

Comprenez que la réalisation du nom ne peut pas être quelque chose de virtuel. Trouver sa nature, c'est à dire une révélation qui change la vie, implique nécessairement de pouvoir vivre cette nature, ainsi, il faut une découverte concrète pour accompagner la nouvelle connaissance de soi, ou alors le nom serait bien inutile...

Exemple : Vous avez toujours pressenti que votre réalité n'était pas vraie, qu'elle n'était pas la bonne, du moins qu'il y avait autre chose. Ce n'était qu'un pressentiment, ou au mieux une opinion, qui n'était rien face au flot des aléas de la vie concrète.

Mais après tout ce chemin, vous l'avez enfin : une base extra-terrestre, juste devant vos yeux ! Ça y est ! La normalité est morte. Avec une telle découverte, vous allez changer votre vie, et changer le monde aussi. Plus personne ne pourra vous arrêter, ou vous dire que vos recherches sont futiles, c'est le début d'un monde nouveau.

Remarque : Assurez-vous que ce n'est pas un décor de cinéma...

 

Si le monde vrai existe depuis toujours, il est en revanche circonscrit. Ici, la tâche est de le déployer jusqu'à ce qu'il s'impose naturellement comme vérité. Évidemment, cela ne changera pas forcément tout le monde entier ! Mais cela impactera au minimum votre univers, qui comprend forcément un large environnement.

 

A travers la connaissance, le miracle, et la magie de l'âme, nous parvenons à faire advenir le monde vrai : la nouveauté toujours renouvelée. La création.

 

Ainsi, la spiritualité devient réalité, normalité. L'esprit se répand dans l'univers à travers la beauté.

Physique, émotionnel, mental et conscience s’efforcent de bâtir un monde nouveau en prenant appui sur le centre des centres. L'unité.

 

Pour finir, deux remarques :

- La première. Il peut arriver que le nom soit révélé par avance pendant la quête initiatique. Toutefois, une telle révélation ne peut être que partielle, car l'obtention complète du nom ne peut être achevée que par une réalisation complète et concrète de ce dernier. Ainsi, le nom n'est nom que lorsqu'il est actif, qu'il transforme votre vie pour le mieux.

- La dernière. Un nom, ça ne se divulgue pas. Prenez bien garde à ne jamais dévoiler une chose aussi sacrée.

 

Modification du quatrième espace-temps :

Le temps suspendu : inversion de la normalité. Naissance de l'unité.

L'espace spirituel : naissance de la nouveauté, créativité, apparition du vrai monde.

On le vit comment ? Si je le savais ! Mais... j'imagine qu'on sourit en fait...

 

Le triomphe

 

Pour la dernière représentation, le temps et l'espace sont réunis, fusionnés par l'équilibre.

Spatialement, la vie déborde au-delà de toutes limites. Temporellement, elle touche au sens le plus riche et immobile, la nature, le centre. Éternité et Infini reflétés dans le temps et l'espace.

 

Réalisation du sujet.

À ce stade, il n'est plus question du moi, du nous, ou même du soi. L'individualité ne disparaît pas, mais elle ne suffit plus à définir l'être, elle est dépassée.

Pour être honnête, je ne sais pas vraiment ce qu'il y a par-delà l'individu, mais en revanche, une chose est sûre : Pourquoi utiliser des déterminants lorsque l'on possède un nom ? Par la puissance du nom, nous nous relions éternellement à l'esprit, l'universel et le singulier se répondent en permanence dans un seul être.

Et la parole, s'unissant à l'esprit, devient vérité.

 

Si on résume :

La pensée n'est plus pessimiste, mais elle structure des projets plein d'espoirs.

Les émotions restent positives, dynamisantes, elles suscitent du pouvoir.

Le corps physique n'est plus vécu comme une prison, mais l'expression agissante des possibles, liberté.

L'âme se renouvelle, de nouvelles façons d'exprimer l'être naissent, en osmose avec l'esprit. Unité.

 

Pas mal non ? Mais... est-ce qu'il faut le prendre au pied de la lettre ? Cette renaissance, est-elle effective au sens le plus surnaturel du terme ? Faut-il considérer cela comme une espèce de poésie et non un triomphe réel ?

C'est à vous de voir. S'il existait des gens qui ont su effectuer le processus, nous pourrions en être sûrs, mais ça ne court pas les rues.

Après, il paraît qu'il y a un type il y a 2000 ans...

 

 

Bonus

 

 

Vous savez, pour cette dernière étape, je diverge avec les considérations traditionnelles relatives à la fin de l'initiation. Une orthodoxie exigerait de vous que vous vous taisiez pendant la révélation.

Non. Pas de silence. Mon Dieu, non, surtout pas de silence. Ou si l'on parle de silence, ce n'est pas celui auquel on pense.

 

Peut-être que je vous expliquerai un jour tout cela. Ce n'est pas anodin. C'est même très grave en fait.

Mais pour l'instant, il convient de faire la fête. Parce que vous savez quoi ? Nous en avons fini. Alors bon, je vais rajouter quelques notes pour compléter des détails relatifs, mais voici l'aboutissement de la voie initiatique.

Désormais, sans institution, par vous-même, vous avez accès à la méthode générique qui vous permet de vous transformer.

Le truc, c'est que savoir est une chose, et faire en est une autre...

 

 

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