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La voie initiatique - n°2 : Le niveau 1, le temps linéaire

 

Commençons faussement dans un espace-temps à niveau zéro. Cela implique que vous soyez, le plus clair de votre temps, bloqué dans votre vie et perdu dans vos intentions : vous agissez en fonction de vos obligations, et lorsque vous êtes libres, si tant est que cela arrive, vous ne savez même pas quoi faire. Le tout avec une conscience minuscule. Une belle vie quoi.

 

Il est compliqué, dans un tel état, d'amorcer un quelconque changement. C'est vrai, on se sent submergé par des montagnes. Le travail, les responsabilités, le poids de la famille et des traditions... et la liste n'est pas exhaustive !

Comment diable changer des choses si ancrées ?

Et lorsque l'on essaye de sortir un peu de ses habitudes, on tombe très vite sur de mauvaises influences. La folie du progrès, la désorganisation, le sentiment de perdition.

Que diable faire face à de tels monstres ?

La vie est-elle impossible à conquérir ?

Non, il convient simplement de bien choisir son champ de bataille !

Il ne faut pas attaquer le dragon de plein fouet. Et c'est bien la raison pour laquelle le premier combat que nous devons mener est un combat que nous pouvons gagner. Alors, anéantissons d'abord la queue du dragon.

 

Cette première bataille que nous allons mener sera relative... au temps linéaire !

Nous pouvons associer ce premier type de temps à une première direction symbolique pour la conscience. Unidimensionnelle donc.

 

Qu'est-ce que le temps linéaire ?

C'est le temps qui file comme une flèche, l'idée que les évènements s’enchaînent et ne se ressemblent pas. En fait, c'est une première forme de regard, d'appréciation sur l'évolution du point de vue de la forme. Avec ce regard, les choses arrivent sans contrôle, de manière très accidentelles. Les expériences se suivent et ne se ressemblent pas, ou du moins nous ne le voyons pas.

 

Qu'est ce qui nous fait voir le temps linéaire ?

Cette ligne temporelle est principalement suscitée par les perceptions, sensations. Les sens sont affublés à la proximité, et ne construisent pas vraiment de profondeur dans l’expérience. Dès lors, la sensation est circonscrite à un espace individuel, contenant des informations difficiles à partager avec les autres, et qui n'ont pas vraiment vocation à l'être, ou seulement là encore, avec un cercle proche. Les perceptions ne permettent donc aucune projection dans l'avenir, si ce n'est l'idée que demain sera un autre jour, d’où la structure d'une ligne : nous n'avons pas assez d'information pour envisager des « prévisions » solides, selon une connaissance du monde qui nous permettrait d'anticiper l'évolution de notre environnement à plus grande échelle. On sait juste que les choses s’enchaînent.

 

Il est intéressant de noter que, au niveau zéro de la conscience, nous définissons la succession du temps (les instants ou plutôt les séquences temporelles) selon un découpage arbitraire, effectué le plus souvent par une montre. Un temps qui se compte.

Avec le temps linéaire, les instants se distinguent naturellement les uns des autres, car ils possèdent un début et une fin : ils sont ce que l'on appelle des moments. Un moment est une situation vivante, vécue par un individu seul ou avec son cercle proche, et justement perçu comme un évènement personnel en raison de la sollicitation accrue de nos perceptions.

En clair, je vis l'évènement parce que je le perçois activement, et donc qu'il me « touche ».

Le moment est toujours bien délimité après coup au travers du souvenir, qui, sans que l'on sache comment, se traduit en un début et une fin parfaitement clairs dans notre esprit. Un instant naturel vous dis-je.

Remarque : En fait, techniquement, tous les éléments qui ont participé à la situation (l'essentiel) appartiennent au souvenir, et tous ceux qui n'enrichissent pas cette situation en sont exclus.

 

La perception seule suffit à créer le temps linéaire ?

Non, les sens ne suffisent pas. Ce qui crée le temps linéaire en tant que tel, c'est l'apposition de la conscience sur ce que les sensations apportent. En effet, lorsque la conscience (l’intérêt) s'élève jusqu'au niveau de la perception le tout se transforme en... attention.

 

Première forme de la conscience...

Il n'y a que lorsque je suis attentif que mes sensations deviennent véritablement actives. De fait, je ne peux considérer les expériences comme vraiment personnelles, individuelles, que si je fais assez attention, du point de vue de la perception, à « ce qui m'arrive ». Et quand je vois des choses arriver... Je vois une ligne de temps se construire ! Logique.

Exemple : Hier alors que vous rentriez de votre travail, un artiste de rue vous a interpellé, et il a réalisé devant vous un magnifique portrait en moins de 5 minutes. C'est une chose que vous n'oublierez jamais. Aujourd'hui en revanche, vous vous êtes quelque peu écharpé avec un passant... C'est fou comme les jours se succèdent et ne se ressemblent pas. Évidemment, ces évènements sont considérés comme tels uniquement que parce que vous les retenez, ils sont donc perçus activement, envisagés personnellement. Autrement, vous auriez aussi quelques souvenirs de vos déjeuners à la cantine, ou la file d'attente du supermarché, mais puisqu'il ne s'y passe jamais rien de spécial, ça ne s'imprime pas...

Remarque : Juste pour voir les choses sous un autre angle, considérez que l'attention, ce n'est rien d'autre que porter de l’intérêt à nos sensations.

 

Précisons que le mental et les émotions colorent l'évènement. Mais tant que la perception n'est pas engagée préalablement de manière accrue par la conscience, il n'y a pas d'attention, pas d'expérience personnelle, et donc pas de temps linéaire. 

 

La corde raide.

Bien sûr, il ne suffit pas d'entrer dans le temps linéaire pour y trouver un morceau de son âme véritable. En effet, bien qu'il soit la forme de temps la plus facile à pénétrer, parfois, on le fuit ce temps. Pourquoi ?

Mais parce qu'il peut être désagréable !

Exemple : Vous êtes au boulot, vous avez passé deux heures en état zombie (niveau zéro). Le temps d'un instant, vous décidez d'être attentif. C'est super. Enfin... non en fait. Parce que maintenant que vous êtes plus conscient de votre expérience individuelle, vous êtes bien au fait de cette vérité : vous vous ennuyez. Ce travail est désagréable ! En vous avez encore deux heures à tenir ! Quel enfer... Il vaut mieux redevenir un zombie, c'est plus facile... (Évidemment, le travail, ce n'est pas toujours aussi insupportable !)

 

Cependant, aussi inconfortable que cela puisse paraître, il va vous falloir explorer le monde à travers ce premier état de la conscience, ce premier temps.

D'ailleurs, ce n'est pas une mauvaise chose que de pouvoir constater ce qu'il y a de désagréable dans votre vie. C'est l'occasion d'en prendre bonne note.

Pour le reste, vous allez user de votre attention partout (si par moment l'exercice est inconfortable, faites le par « piqûres »).

 

Ce que nous cherchons ?

Mais votre nature pardi ! Toutefois, il est important de comprendre que l'attention est une forme de conscience, de regard très général. Autrement dit, l'accès au temps linéaire est l'effort le moins conséquent pour la conscience. Faire attention à ses perceptions et sensations est louable, nécessaire, mais relativement simple.

Donc la nature que nous cherchons ici sera relativement grossière, superficielle, et donc plutôt voyante.

 

Pourtant, aussi voyante que puisse être cette nature, il est fort à parier que vous ne la remarquiez pas, ce probablement parce que votre intérêt est bloqué ailleurs, vers le dehors, au sens le plus vide du terme (les accidents).

C'est ainsi qu'il nous faut déconstruire nos identifications, notre personnalité. S'obliger à changer d’intérêt pour mieux découvrir ce qui nous intéresse vraiment.

C'est ce que l'on appelle la désidentification.

 

Puisque les influences proviennent du dehors, il existe un lien indissociable entre votre fausse personnalité actuelle et l'espace qui vous entoure.

Nous allons donc utiliser les catégories de l'être appliquées au domaine spatial pour nous désidentifier, et passer en revue tous les espaces de la vie humaine.. Remarquez que ce que l'on vous demande ici, ce sont des prises de conscience générales, afin d'obtenir un premier niveau de connaissance sur la personne que vous êtes et sur le monde qui vous entoure.

Ça suffira amplement.


Concrètement, ça donne ce genre de schéma, taillé au doigt mouillé :

 

Une remise en question de l'individualité dans ce qu'elle a de plus visible : c'est principalement sur ce point que vous allez agir ici. Vous allez redéfinir ce que vous voulez, aimez. Ce sont vos passions que vous allez principalement rediscuter. Ne voyez pas la « superficialité » comme un défaut, car ici, ce sont les contours de votre nature que nous cherchons à définir.

Une remise en question de la spécificité dans ce qu'elle a de plus proche : vous allez remettre en question la proximité d'avec vos proches. Mettre un peu de distance entre vous et l'environnement si nécessaire. Sans abuser. Ou tout au contraire, vous rapprocher un peu.

Une remise en question de la généralité dans ce qu'elle a de plus brut : vous allez subvenir à vos besoins les plus fondamentaux et accessibles. Vous alimenter, vous reposer comme il se doit. Prendre un minimum soin de vous, et vous acquitter de vos obligations sociétales (et là, tout dépend de votre situation).

Remarque : Pour certains, s'alimenter ou se soigner est difficile. Mais aussi maladroit que cela puisse paraître, croyez bien que la connaissance de ses propres désirs viendra améliorer la situation. Que le désir est un premier mouvement magique de Dieu, et, au moins, une première nourriture pour l'âme. Et si vous ne le croyez pas, alors pardonnez ma maladresse. Ceci est une description générique, elle ne peut embrasser les millions de cas particuliers...

Une remise de l'universalité dans ce qu'elle a de plus simple : Ici, il s'agit de combattre la fausse image que vous avez de vous-même ou des choses. Ainsi, les adversaires que vous allez affronter sont de véritables formes, des âmes vivantes et trompeuses. Comme tout ce qui se trouve au premier étage, ce sont des formes relativement grossières, voyantes et superficielles qui chercheront à nuire à votre individualité. Principalement.

Ce sont des stéréotypes.

Exemple : Vous vous voyez comme le « stéréotype de la fille à problème »? Le « stéréotype du loser »? Il est temps de réaliser en quoi tout cela est faux.

C'est exactement là que se présente la grande créature à abattre. Le démon. Mais nous le verrons dans la prochaine note.

 

Remarque : Comme je le dis souvent, le contenu des catégories n'est pas pensé pour être parfait. Ce que vous devez comprendre, c'est le principe.

 

L'espace privilégié...

Vous remarquerez très vite bien qu'il est des espaces pour lesquels il est plus adéquat de changer les choses, des activités qui, lorsqu'elles sont appréciées et jugées désagréables, ne suscitent pas de fuite de la conscience : vous sentez que vous avez du pouvoir sur ces situations mineures.

 

Cet espace étrangement accessible est l'espace dit individuel, plus connu sous le nom... d'espace privé ! C'est celui là que vous devrez investir préférentiellement.

 

Pourquoi l'espace privé ?

Tout simplement parce que c'est là que vous trouverez les éléments de votre âme les plus visibles et accessibles.

Si vous voulez déployer votre attention quelque part, il sera plus facile de le faire dans un endroit qui vous appartient non ? Le travail ou les réunions familiales ne sont pas vraiment l'occasion de papillonner. Mais pendant votre temps libre, dans votre intimité... vous faites ce que vous voulez. Et bizarrement, c'est bien là que l'on se sent en capacité de changer les choses.

Exemple : Lorsque vous faites preuve d'attention au travail, vous sentez bien que vous n'avez aucun pouvoir (ou très peu) sur les évènements, ce qui rend les choses encore plus difficiles à vivre. En revanche, un soir à la maison vous avez fait preuve d'un peu d'attention, et vous vous êtes rendu compte que ce programme télé que vous regardez est... vraiment pas terrible. Et là, vous aviez bien senti que vous pouviez l’arrêter, ne serait-ce pas l'occasion de créer un temps libre pour autre chose ? Il en est de même pour ce surplus de travail que votre patron vous donne à la maison, vous vous sentez légitime de le refuser maintenant que vous êtes attentive, ce n'est pas inscrit dans votre contrat, donc il n'a qu'à se faire cuire un œuf... Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

Le voilà votre champ d'action principal !

 

Nécessité et scrupules.

Pour qu'une pulsion se révèle, il lui faut de la place, alors les remises en question que nous faisons ici sont indispensables, autrement, l'âme se bloque. Cependant, pas de panique, ceci est le temps linéaire, relativement restreint donc. Alors l’exigence que nous avons là, c'est de délimiter seulement un espace tout aussi restreint.

Cela implique, non pas de vous fâcher avec vos proches, ni même à ce stade de couper les ponts avec des amis ou personnes envahissantes, on ne vous demande pas non plus de quitter ce travail épuisant. Non, tout cela serait un niveau d'exigence trop grand pour commencer !

Il est seulement demandé d'user d'un peu de temps pour soi !

Remarque : Si vous n'êtes pas capable dans une semaine type de dégager ne serait-ce qu'un minimum de temps pour vous seul(e), alors vous êtes esclave, et dans ce cas, il vous faut absolument lutter. Même vos enfants n'auraient pas le droit de vous accaparer à ce point.

 

Cela, c'est votre affaire.

 

Que dit l'attention, à travers les sens, la perception ?

Elle dit le mal être ou la satisfaction: lorsque je m'écoute, je peux dire si je vais mal ou bien. On parle là de sensations physiques ! Relatives au stress ou aux sensations agréables.

Lorsque nous sommes attentifs et que nous vivons des moments désagréables, c'est que la conscience ne détecte pas notre nature, ou du moins qu'elle ne se présente pas comme nous le voudrions. Sinon nous serions intéressés.

Mais lorsque l'attention est déportée à certains endroits (autant intérieurs qu'extérieurs), elle peut susciter des choses intéressantes. D'abord des fantasmes, ces images mentales spontanées et chaotiques que la conscience peine à comprendre...

 

Puis vient un moment où la conscience détecte une apparition étrange. Étrange, spontanée et vraiment digne d’intérêt...

Le désir !

Et c'est bien là que les choses commencent à être sérieuses !

 

Qu'est-ce que le désir ?

Le premier Graal à l'état brut. Le désir, c'est la première manifestation de votre âme naturelle ! Première substance de l'être.

Remarque : Le fantasme étant la forme initiale, zéro (un désir imparfait).

Une première inversion du temps linéaire.

Le désir est une pulsion, un mouvement spontané qui se traduit au travers du mental. Une volonté naturelle, dont on a parfaitement conscience et qui n'est plus d'apparence chaotique comme le fantasme.

Exemple : Lorsque je déplace mon attention sur ma bibliothèque, j'aperçois la couverture de ce livre, et d'un seul coup, j'ai envie de le prendre pour le lire. Je sais qu'il m'attire. C'est une volonté naturelle. Un désir quoi.

 

Mais, plus que tout, le désir est moteur.

Si le désir est la première manifestation de l'âme, il faut comprendre que sans désir, il n'y a pas d'âme, il n'y a rien. Ennui, vide, morosité. Selon la grandeur de la carence, vous ne savez pas quoi faire sur le moment, dans votre journée, ou pour la semaine. Froideur.

Tout au contraire, lorsque le désir apparaît, la vie se manifeste : elle s'intensifie. Ainsi, immédiatement, le désir nous donne un objectif, il nous conduit, avec un grand mordant, à faire quelque chose et non pas rien, ou tout du moins il nous dirige quelque part.

Et lorsqu'il commande à notre volonté, il le fait sans doute ni hésitation. Naturellement.

 

On peut aussi dire du désir – et surtout – qu'il est la marque d'un moment, d'un évènement qui compte. En effet, si une volonté spontanée se manifeste, c'est bien qu'il y a quelque chose dans l'expérience opportune qui nous attire ! En vérité c'est uniquement là ou il y a désir que les instants arbitraires deviennent des moments : c'est l'apparition et la disparation de la vitalité du désir qui fait la découpe naturelle du moment.

Pour sûr, là où il y a désir, la ligne du temps ne s'oublie pas...

Remarque : Donc, comment ne pas y voir un bout de notre âme ?

 

Chose étrange, le désir est bel et bien perçu par les sensations. Comme si cette volonté était accompagnée d'une substance, un poids. Et un effet agréable sur le corps lorsqu'il est pur. Le désir est donc une manifestation de l'âme qui est plutôt facile à détecter... Si tant est que l'on fasse preuve d'attention.

La voilà la première manifestation grossière – comprenez évidente – de votre nature profonde...

 

Première régénération de la personnalité.

Le désir est avant tout une pulsion. Mais, nous l'avons vu, il est un état d'âme suffisamment puissant pour automatiquement influencer la pensée. Une pulsion qui porte en elle suffisamment de richesse (spirituelle), de vie pour que le sens ainsi contenu dirige la course du mental : avec le désir, la volonté devient spontanée, naturelle.

C'est littéralement ce que l'on peut qualifier de descente de l'inspiration

 

Et cela nous intéresse. Si nous parvenions à rattacher toutes nos pensées au désir, non plus provisoirement mais définitivement, nous pourrions déjà améliorer un peu notre personnalité en nous guérissant du pessimisme mental.

On peut le dire, pur et utilisé à bon escient, le désir vous soignera.

 

Faites attention à ce que la déconstruction soit complète.

Pour que le désir puisse effectuer sa restauration, – principalement au niveau de l'individualité – il ne doit pas être refoulé lorsqu'il se formule. Mais, parfois, la personnalité est réfractaire. Quand bien même vous voulez changer, il est des parties de vous qui ne le veulent pas, ou qui ont peur de disparaître. On peut aussi bien considérer que vous vous sentez trop faible ou indigne d'un tel désir, ou bien que la société aidant, votre champ des possibles est si restreint que vous ne pouvez même pas vous autoriser à « désirer » cette image qui vous vient en tête.

Exemple : Pendant vos moments de détente, il vous arrive parfois d'avoir des images spontanées (fantasmes) relatives à l'archéologie. Mais impossible pour vous de vous intéresser plus à la chose. L'archéologie, c'est impossible. Ce n'est pas votre monde, et ça demande des connaissances que vous n'avez pas : trop de choses à assimiler. Non, ce n'est pas une passion pour vous. Dans une autre vie, ça aurait pu être sympa, mais là, c'est trop tard.

Parfois même, le désir peut être corrompu par la laideur de la personnalité. Il est donc important de reconnaître un vrai désir, et s'il existe des symptômes physiques tels que sensation de chaleur et de légèreté, disons pour faire simple que le vrai désir... est joie.

 

Exprimer un désir complet nécessite que la première phase de déconstruction initiée plus tôt soit achevée, et donc parfaite.

 

Restauration du temps linéaire : l'aspiration.

Une fois déconstruite comme il se doit, la personnalité est en capacité d'accueillir le désir dans sa totalité, si bien qu'il apparaît de manière pure à notre esprit : il est parfaitement formulé par le mental.

Exemple : Avec le temps, vous vous êtes autorisé de plus en plus de films et documentaires sur l'archéologie, sans trop vous en rendre compte au début, puis c'est devenu de plus en plus agréable. Et il est arrivé ce moment où vous vous êtes dit intérieurement la phrase miracle : en fait, ce serait vraiment génial d'être archéologue ! (À ce stade on parle juste de se le dire ! Pas de le faire !)

Ainsi, nous pouvons nous identifier à ce désir, et donc faire le choix de reconstruire la pensée à partir de celui-ci.

C'est le mécanisme de l'aspiration, la pensée est si transformée par le désir qu'elle en devient une prière, un vœu, un souhait, c'est-à-dire une pensée pure, nette et intelligente.

Attention ! L'aspiration est un choix ! Autrement dit, si l'aspiration est spontanée, elle doit cependant être déclenchée par un choix conscient. C'est à vous de privilégier le beau désir comme point de départ de vos pensées et non plus penser seul, sans moteur. Il n'y a que comme cela que l'on peut échapper au pessimisme (pas totalement pour l'instant).

 

Notez que dans ce blog je me concentre beaucoup sur les pulsions et ne parle que peu des autres dimensions de l'existence, et la raison est simple : c'est ce que vous avez besoin d'entendre, car l'âme est la grande oubliée des horizons intérieurs. La vérité, c'est que les autres dimensions sont autant utilisées que l'âme dans le processus. Et cette étape en est le témoignage, l'aspiration implique un réel travail d'épanouissement du mental sur lequel nous ne nous étendrons pas, mais qui est authentique, substantiel.

 

De cette manière, le mental n'est plus tourné vers le pire ou le vide, mais vers le meilleur en raison de son appui sur le désir. Et la pensée inverse les formes : elle devient ESPOIR.

Inversion du temps donc.

 

Évolution de l'espace privé.

Désormais nous avons des aspirations, de l'espoir. Soit.

Mais... pouvons-nous réaliser nos désirs ?

Pour certains, oui, et même immédiatement.

Exemple : Si j'ai soif, je peux me servir une boisson dans mon frigo. De la même manière si j'aspire à me détendre, je peux prendre un peu de repos.

Mais très vite – et c'est bien la spécificité du désir – je me retrouverai bloqué face à mes prétentions, pour la simple et bonne raison que certains de mes souhaits sont inaccessibles.

Exemple : Si je me rappelle mes désirs d'enfants, je ne peux pas forcément les réaliser. Ce n'est pas parce que j'en ai vraiment envie que je peux devenir pilote de ligne, là, tout de suite... Il est des désirs que je peux combler, et d'autres non.

Ainsi circonscrits, les désirs ne manqueront pas de se muer en frustration : une distance trop grande entre ma volonté et la réalité.

 

Alors ? Comment faire ?

Comme prévu, nous allons d'abord nous occuper de satisfaire nos désirs les plus immédiats, ce afin de susciter le maximum de confort possible. Évidemment, confort est un mot générique : le plaisir peut être suscité par une bonne séance de sport, ou autres.

 

Vous remarquerez que l'espace privé est là encore l'espace le plus accueillant pour réaliser vos désirs. Toutefois on s'imagine mal prétendre à nos aspirations les plus hautes à partir de notre chambre seule.

Et pourtant... d'une certaine façon, nous allons y arriver. Comment ?

 

Grâce à l'aspiration !

Et c'est là qu’apparaît la puissance de la pensée pure, de la prière. Nous allons faire « comme si ». Ou pour le dire autrement, nous allons jouer. Et c'est bien à cela que sert l'espace privé.

 

Qu'est-ce que le jeu ?

Virtualité. Le jeu est une simulation. Lorsque nous jouons, nous faisons semblant, et ce faisant, nous touchons les réalités convoquées sans subir les conséquences qui vont avec. Le vœu d'un enfant exprimé physiquement.

Exemple : Si je joue à la guerre, je peux tuer et être tué sans vivre l'horreur de la chose. Mais de la même manière je peux simuler de vrais désirs, par exemple si depuis tout petit je rêve de devenir pilote, mais que ce rêve me paraît encore inaccessible, je peux acheter des jeux ou des simulateurs de vols, regarder des films et documentaires, des livres... Tout cela me permet de me projeter sans pour autant m'engager dans un quelconque cursus qui ne manquerait pas de chambouler ma vie.

 

Plus que l'amusement, c'est l'idée de simulation, de virtualité qui prime. C'est ainsi que vous êtes concerné même si vous êtes d'un tempérament sérieux : cela ne vous empêche pas de projeter, au travers, de films, livres, jeux vidéos, ou encore d’entraînements, préparations, initiations, découvertes.

Remarque : Mais la joie est un indicateur. Amusez-vous à votre façon.

Par le jeu ou le virtuel, l'essentiel se rapproche, et c'est bien ce que nous voulons. Ce faisant la distance est plus courte, et elle ne suscite plus de frustration.

Bien entendu, il est des désirs qui, malgré le fait que nous les ayons acceptés, sont en décalage avec la vie que nous nous sommes construite, ou bien qu'ils soient trop immatures ou exotiques. Ils doivent malgré tout être exprimés, et pour éviter le ridicule, il est indispensable de disposer d'un espace privé.

Exemple : Si vous êtes une fille qui provient d'un environnement là encore très féminin, et que l'haltérophilie vous attire, il vous faudra probablement faire vos gammes discrètement pour commencer. Histoire d'éviter des remarques décourageantes.

Remarque : Pour le ridicule, imaginez quelqu'un de coincé faire sa première danse devant un miroir. Ben ça coince, dans tous les sens du terme.

 

Le jeu. Concret et virtuel à la fois. L'aspiration déployée physiquement. La pensée qui se touche. Et c'est par le jeu que l'espace privé est amélioré : il devient un espace intime, un confessionnal.

 

Modification du premier espace-temps :

Temps linéaire : inversion du pessimisme, naissance de l'espoir

Espace privé : naissance de l'intimité confessionnelle

 

Une vraie aspiration, bizarrement, se vit comme une étoile filante ou une bouteille à la mer. On ne sait pas pourquoi, mais vient l'envie, même lorsque l'on ne croit en rien, de demander quelque chose à quelqu'un... Un genre de : «  Je ne sais pas si quelqu'un m'écoute, mais si tu m'écoutes, j'aimerais tellement que... »

 

Un temps plus sensé                       Un espace plus libre

 

Ceci est un début d'existence.

Remarque : Si l'espace privé est visible, peut-on voir une ligne sur ce schéma ? Je veux dire, on parle bien de temps linéaire ? Où est la ligne ? Simple. Considérez que le cercle du temps (en rouge) est si grand que lorsque l'on navigue dessus, on ne voit aucune rotondité, mais une grande ligne droite. Le voilà le pourquoi du temps linéaire.

 

Avec l'agrandissement du cercle spatial, on comprend enfin ce que c'est que bouger. C'est assez restreint, certes, mais c'est mieux que rien. Au regard du temps, on se sent enfin naître quelque chose à l'intérieur de soi. Oui, les objectifs sont lointains, et confus quant à leur réalisation, mais ils ont le mérite d'exister.

 

Évolution du sujet.

Pour beaucoup, le « moi » n'était qu'une demi-vérité. Mais au moment de l'accomplissement du temps linéaire, il se consolide et devient complet. Le moi devient quelqu'un. Un individu affirmé.

C'est ainsi que la parole n'est plus une simple retranscription de ce que l'on a entendu au-dehors, mais qu'elle s'emplit de nos passions et espoirs.

Bon allez, pause !

 

 

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