· 

La voie initiatique - n°4 : Le niveau 2, le temps cyclique

 

Et voici notre deuxième champ de bataille, déjà plus conséquent. Après la queue, on s'attaque aux pattes du dragon. Une telle victoire sera remarquable ! À ce stade, vous en êtes capables.

 

Capables de vous attaquer au temps cyclique.

Un deuxième temps, à assimiler là encore à une seconde direction symbolique pour la conscience, qui peut maintenant déambuler dans un espace (symbolique) à deux dimensions. Charabia ? Lisez la suite.

 

Qu'est-ce que le temps cyclique ?

Le cycle, c'est l'idée qu'il existe une redondance dans les évènements, et à ce titre, un sens que l'on peut commencer à prévoir dans l'évolution. L'idée de cycle existe déjà à un niveau individuel, mais elle n'est pas assez prégnante pour faire dériver notre appréhension linéaire de la situation. En revanche, lorsqu'il est observé à une échelle environnementale, le cycle apparaît dans toute sa superbe. L'espace-temps cyclique, c'est donc le monde, et la marche du monde.

Exemple : L'idée de cycle est très claire lorsque nous observons les saisons, à chaque année son été, son hiver. Mais il en est de même pour des comportements humains, la politique, l'histoire, l'économie, la mode. Eh oui, les pattes d’éléphant sont éternelles...

S'il y a redondance, sentiment de répétition, c'est peut-être qu'il existe bel et bien des éléments permanents – quoique difficiles à saisir – au sein des changements du monde.

 

Le cycle est aussi ce moment où l'on prend conscience que nos possibilités, pour être exercées, nécessitent de coïncider avec un contexte favorable. Autrement, c'est mal barré.

Exemple : Il est plus facile d'aller à la plage en été qu'en hiver, non seulement parce que la météo s'y prête, mais aussi parce que les activités humaines corrélées sont closes en période hivernale. Et difficile de convaincre des amis...

Il serait compliqué de devenir agriculteur chez les Inuits, il n'y a pas beaucoup de lopins de terre là-bas. Conseil, il vaut mieux déménager...

Devenir star du rock alors que ce style musical n'est plus à la mode ne sera pas chose facile...

Bref.

 

Tout cela se résume à une seule chose. Rendez vous compte que vous n'êtes pas seul. Il existe un monde qui vous entoure, et non, il n'est pas aussi imprévisible que vous le pensez. De la même manière que vous inspirez et expirez, dormez et bougez, il existe un inspir et un expir pour toutes choses, et dans le détail, des phases plus conséquentes. Il vous suffit de connaître ces phases pour mieux connaître le monde.

 

Certains rythmes sont bien trop grands et monumentaux pour être discutés, ceux là, il vous faudra les dominer en y cédant : l'adaptation est la clé. La connaissance aussi.

Exemple : Vous n'allez pas changer les saisons. De la même façon, nous ignorons l'influence de certains agents extérieurs, quoique les observations compilées par certaines traditions peuvent (peut-être) aider à combler les trous. A ce titre, la course des planètes ne pouvait que symboliser, pour les anciens, la trace métaphorique d'une grilles de gigantesques rythmes naturels différents, et pourtant imbriqués. A savoir que ce n'est pas tant l'astre qui compte que le rythme de la nature qu'il rend visible...

Remarque : Prendre connaissance ne veut pas dire tout avaler bêtement. Il y a beaucoup de bêtises tournées vers le ciel.

 

Mais il est des cycles dans lesquels vous êtes entraînés... et que vous pouvez discuter, pour ne pas dire quitter. D'autres qui vous appellent. Des mondes locaux. Pour cela, il suffit de changer de lieu, ou d'adhésion.

Exemple : Vous n'êtes pas obligé de suivre la mode, qu'elle soit vestimentaire ou technologique. Les injonctions peuvent être négociées, voire parfois complètement rejetées si vous êtes en incompatibilité totale. Il est des lieux reculés ou le modernisme n'a que peu de prise par exemple.

 

Mais comment savoir ? S'adapter à ce qui est trop grand, éviter ce qui peut être évité, s'aligner sur ce qui est profitable... comment savoir tout cela ?

C'est en étant à l'écoute du rythme qui vous est propre et de ses phases que vous aurez la réponse.

La santé du corps est un premier indicateur. Mais il y en a un autre.

 

Qu'est ce qui nous fait voir le temps cyclique ?

Ce qui manifeste cette réalité d'un temps cyclique, ce sont les émotions. En effet, l’émotion est une réaction, produite par une interaction : elle se met en mouvement en fonction de ce que l'environnement extérieur nous présente. Selon que l'émotion soit bonne ou mauvaise, elle nous indique notre rapport au monde, elle nous dit si l'interaction considérée est envisagée positivement ou non pour notre personne.

Exemple : Lorsque je vois un serpent, j'ai peur. Au contraire lorsque je vois un chien je suis joyeux.

 

Il faut savoir que l'idée de cycle est immédiatement corrélée à celle d'opportunité. De fait, chaque phase d'un cycle se décline en autant d'opportunités différentes.

À ce titre, on dit souvent qu'une opportunité doit être saisie avant de s'envoler. Oui et non.

Oui, elle va bien s'envoler si on ne la saisit pas au vol. Mais tout cycle est périodique (ça tourne en rond), et de fait, cette opportunité reviendra. (Bon, la question est un tout petit peu plus compliquée en vrai.)

Qui plus est, lorsqu'un cycle nous est positif, ce qui compte, ce n'est pas tant de profiter de ce qu'il a à nous offrir sur le moment, mais plutôt de nous aligner sur son rythme, et ainsi, de considérer chaque phase du cycle comme une opportunité offerte. Des opportunités continuelles donc.

Exemple : Si l'été est une invitation à l'action, l'occasion de se baigner ; l'hiver est une invitation au repos, à boire un chocolat chaud.

Vous avez connu un regain d'attention pour le Jazz ? super. L'attrait pour le Jazz s'estompe ? C'est l'occasion de se réinventer patiemment, loin des projecteurs. Etc.

Autrement dit, lorsque l'on sait s'adapter au cycle, toute phase est une bonne occasion !

Et évidemment, ce sont les émotions qui traduisent la présence d'opportunités qui me sont profitables ou non.

Exemple : Si un magasin vend des billets à moitié prix pour voir un super concert, j'ai une émotion de joie qui me commande de profiter de la situation. En revanche, la promo sur les oranges me laisse de marbre.

 

Les émotions suffisent-elles à créer le temps cyclique ?

Non, trop facile. Les émotions seules ne suffisent pas pour entrer dans la temporalité cyclique. Il convient que la conscience s'élève jusqu'au niveau émotionnel, ce faisant elle se transforme... en empathie !

 

Deuxième forme de la conscience...

L'empathie n'est pas seulement une mobilisation de la conscience, elle est aussi un agrandissement de cette dernière, un élargissement. Ainsi, à travers l'empathie, nous pouvons être intéressé non plus qu'à nous-mêmes, mais aussi à notre environnement plus éloigné. Et c'est bien là que nous commençons à comprendre notre environnement. De fait, nous pouvons nous rendre compte à travers l'empathie que certaines énergies, opportunités que nous ignorions sont très proches de nous. Nous pouvons aussi mieux apprécier dans quelle phase se situe la marche du monde.

 

De plus l'empathie permet de prendre connaissance de la réalité extérieure des autres. En effet, en déportant la conscience sur les émotions, nous sommes capables de reconnaître au dehors des émotions que nous même vivons ou avons déjà pu expérimenter, ce même en dépit de proportions inégales. Nous ressentons ce que ressentent les autres, sans pour autant nous y identifier.

Remarque : L'empathie est un intérêt appuyé pour le dehors, ça n'a rien à voir avec le fait d'être larmoyant (c'est tout le contraire d'ailleurs !).

 

Tourner en rond.

Mais il ne suffit pas non plus d'être empathique pour trouver son âme dans le temps cyclique. Dans le même ordre d'idée que pour le niveau 1, la chose peut être très désagréable.

Exemple : Admettons que vous faites preuve d'empathie le temps d'un instant, ce que vous voyez est terrible : l'économie est en berne, la pauvreté gagne les rues, la bêtise est grandissante. Et à observer votre propre réseau, les choses ne sont pas mieux, vos contacts et relations sont autant d'arrivistes et de gros c***.

Difficile d'observer le monde lorsqu’il est si laid.

 

Ce que nous cherchons ?

Ici, il sera question pour la conscience de saisir une nature qui n'est plus grossière, mais qui reste tout de même dense. L'empathie suppose un niveau de conscience plus intense qui prend en compte les particularismes. A ce niveau, voir sa nature n'est pas si difficile (si on considère que vous êtes rompus à expérimenter le désir !), mais... ce n'est pas simple non plus.

Comme précédemment, si votre nature ne vous apparaît pas immédiatement, c'est que lesdites pulsions denses que vous recherchez nécessitent d'opérer une déconstruction du monde qui nous entoure au travers d'éléments relativement visibles, mais là encore à ne pas sous-estimer.

 

Comme précédemment, nous allons désidentifier la personnalité de ses attaches malsaines ou inutiles sur la base des catégories de l'être appliquées à l'espace, à ceci près que dorénavant, nous allons le faire plus profondément, avec plus d'intensité.

 

A nouveau, établissons un schéma taillé au doigt mouillé :

Une remise en question de l'individualité dans ce qu'elle a de plus flou : il sera peut-être question de votre vie sentimentale, lien le plus intime et individuel. Et de votre caractère, qui permet le lien entre l'individu et les autres.

Une remise en question de la spécificité dans ce qu'elle a de plus fuyant : ici, il sera probablement question de traiter les problèmes relatifs à votre famille, parfois sur plusieurs générations. Votre lien à l'environnement et votre appartenance à des groupes auxquels vous vous identifiez seront questionnés aussi. Sujet probablement prédominant.

Une remise en question de la généralité dans ce qu'elle a de plus régulier : ici, ce sont les questions de société que vous allez tenter de déconstruire. Interrogez la façon dont certains problèmes du grand collectif viennent à vous.

Une remise en question de l'universalité, dans ce qu'elle a de plus ambigu : puisqu’ici l'accent va être mis sur le particularisme, et donc d'une certaine façon tout ce qui touche à l'espèce, ce sont ces formes spéciales que vous allez principalement combattre, et dont vous devez vous désidentifier.

Des prototypes. Formes moins grossières que les stéréotypes, plutôt classiques.

Exemple : Vous vous voyez comme le « prototype même du conservateur » ? Le « père de famille type, traditionnel » ?. Il est temps de réaliser en quoi tout cela est faux.

C'est à partir de ce moment que se présente la grande créature à abattre. Le fou. Mais nous le verrons dans la prochaine note.

 

Encore une fois, le contenu des catégories n'est pas pensé pour être parfait. Ce que vous devez comprendre, c'est le principe.

 

L'espace privilégié...

Un endroit qui figure le dehors, et qui pourtant reste le plus accessible après l'espace privé. Cet endroit, c'est l'espace social : rencontrez votre espèce.

Il faut comprendre par espace social tout ce qui touche au groupe, au collectif, mais surtout aux associations par ressemblances. Ceux qui se reconnaissent les mêmes spécificités (espèce) s'allient entre eux. Un corps collectif donc.

Pourquoi ?

Parce que notre appartenance à un ou différents groupes (famille, amis et autres) témoigne bien de notre identification à un corps collectif, donc de notre identification à d'autres individus qui nous ressemblent. Et puis, il est logique que ce soient nos semblables qui nous permettent d'expérimenter le principe de l'occasion, de l'opportunité.

 

Attention. Quand je parle de rapport social... Il se pourrait bien que cela ne concerne même pas des êtres humains ! Un milieu au sein duquel un véritable échange existe est un rapport social, indépendamment de la nature des protagonistes.

Remarque : Pour autant, ne comprenez pas la communauté comme un repli séparatiste (on pourrait dire spéciste...) tel que supposé par l'âme moderne.

 

Là encore, vous allez user de votre empathie pour juger de votre cercle social. Vous pouvez le faire seulement par piqûres si la chose est désagréable. Le but est d'atteindre une plage horaire équivalente à celle dont vous usez pour développer votre intimité, et un espace plus grand, car en général on ne rencontre pas d'autres personnes sans sa chambre où son salon, sauf exception.

Vous y venez ? Alors vous pouvez commencer à tenter vos expériences.

 

Que dit l'empathie à travers les émotions, les ressentis ?

Ici, je vais insister sur l'émotion. Dans le registre émotionnel, il y a les émotions qui sont les réactions premières...

Exemple : Vous vous baladez, et vous voyez une amie par hasard, vous éprouvez immédiatement de la joie.

et les sentiments, qui eux sont cultivés à partir du miroir déformant de la pensée.

Exemple : Vous avez beau me faire une bonne première impression, si je me répète longuement après coup que vous êtes un imbécile, je cultive cette fois-ci un sentiment négatif à votre égard en conditionnant mes réactions par rapport à ma pensée. C'est ça la différence émotion/sentiment.

 

Si les sentiments sont plus complexes, les émotions sont plus franches car non calculées. Cependant, elles dépendent de la grandeur de la conscience, en effet si vous voyez une partie limitée de quelque chose, vous ne réagirez qu'à cette partie. Et c'est ainsi que les émotions sont souvent des signaux imparfaits.

Exemple : Vous vous retournez, et d'un seul coup, vous avez peur ! C'est un monstre que vous voyez ! Réflexion faite, ce n'est rien de plus qu'un porte-manteau, et votre peur s'estompe d'un seul coup. C'est donc la grandeur de la conscience vis à vis de la situation qui conditionne la réaction.

Remarque : Je répète, la première impression que j'ai en vous voyant - l'émotion - dit comment je vous perçois actuellement, à la mesure de ce que je peux observer en vous.

 

Heureusement, l'empathie implique un agrandissement de la conscience, de telle sorte que l'on s'ouvre à notre environnement pour qu'il puisse interagir avec nous, non pas de manière partielle, mais complète ! C'est ainsi que la réaction que nous obtenons est la plus naturelle possible, elle est une réaction vraie, qui vous appartient totalement. De la même façon, lorsque nous sommes pleinement à l'écoute, nous nous rendons compte assez vite que certaines choses ne nous parlent pas, n'interagissent pas (et ne suscitent rien en nous) quand d'autres nous interpellent très fortement, et sont assez bavardes pour venir nous chercher lorsque nous ne nous y attendons pas !

C'est ce que l'on appelle... un signe ! Ou le monde qui vient à nous !

 

Qu'est-ce que le signe ?

Remarque : le temps cyclique a ceci de particulier que l'effort de la conscience et l'inspiration s'obtiennent sur le même plan : l'émotionnel.

 

Le second Graal à l'état brut. Le signe, c'est la deuxième manifestation de votre âme naturelle ! Deuxième support de votre essence à apparaître.

Un début d'inversion du temps cyclique.

Le signe est une pulsion, accompagnée principalement d'une émotion. On peut le voir grosso modo comme une réaction naturelle, symbolique, inspirante, intelligente. Une émotion sensée qui nous indique mieux que jamais une opportunité du monde (un signal parfait). Un contact extérieur avec notre nature véritable.

Un signe suscite donc une réaction tellement spontanée qu'elle en est anormale. Le temps d'un instant, le sens des évènements est interprété, ou plutôt ressenti, d'une manière complètement originale....

Exemple : Vous êtes en crise, votre travail vous déprime, vous commencez sérieusement à vous demander s'il ne faut pas le quitter. À ce moment, une plume d'oiseau tombe du ciel, d'un coup d'un seul. Et spontanément, une émotion remarquable s'impose à vous...

 

Immédiatement après l'émotion (ou avec) surgissent des pensées appuyées par des sentiments curieusement certains.

Exemple : ...Habituellement vous n'auriez pas prêté attention à un tel évènement, au mieux cela vous aurait amusée, mais à ce moment, vos émotions vous disent, littéralement, que c'est le bon choix. Que quelque chose d'autre vous attend ailleurs, comme un symbole de liberté. C'est toute votre interprétation du monde qui est changée le temps d'un instant, et vos émotions, pendant ce même instant, savent ce qu'il vous faut. Soit vous êtes folle, soit quelque chose d'intelligent tente de communiquer avec vous...

Remarque : Communément, les signes, nous les appelons synchronicités maintenant, du moins ça se propage comme tel en occident. Mais ça reste des signes hein. (Bien utilisé, le mot « coïncidence » est intéressant aussi.)

 

C'est justement en ressentant de la communauté avec les autres, ou une sorte de coïncidence avec l'environnement que l'on commence à comprendre qu'il est des choses avec lesquelles nous sommes « sur la même longueur d'onde ». Autrement dit sur le même cycle. Et c'est la beauté du signe, son sentiment plaisant qui vous dira si cette longueur d'onde est la bonne.

Remarque : Oui, ce n'est pas parce qu'il y a coïncidence que le signe ou la synchronicité est bonne ! Encore faut-il qu'elle vous plaise...

 

Peut-être allez vous trouver un monde qui vous aime ? Probablement, puisque malgré les différentes phases du monde, les différents états, vous remarquerez quelque chose qui vous appelle. Comme un même signe persistant malgré les opportunités et formes différentes. Comme quelque chose de « permanent »...

 

Deuxième régénération de la personnalité.

Le signe a le potentiel de restaurer là encore une partie de votre vie, dans ses aspects temporels et spatiaux. Donc, dans une certaine mesure, rebâtir votre personnalité (temps), et améliorer les conditions du quotidien au sens concret du terme (espace).

Mais encore faut-il accepter le signe, et cela n'est pas possible sans une déconstruction préalable des travers de votre personnalité.

 

Faites attention à ce que la déconstruction soit complète.

Imaginez un peu, vous venez de recevoir un signe, cela signifie que le temps d'un instant, vous êtes complètement émerveillé !

Mais... que se passe-t-il les 10 secondes suivantes ? Si vous êtes aussi intelligent que le suppose la modernité, le résultat est couru d'avance, au sens que vous allez rejeter le signe ainsi ressenti en vertu d'un rationalisme qui se veut le plus raisonnable et raisonné possible. Tout beau, tout carré. Un genre de « non, mais je perds la tête, c'est mon imagination qui me joue des tours ».

 

Et il y a plus. Une déconstruction imparfaite peut générer des signes imparfaits : des signaux. Signes incompris, partiels pour le psychisme.

Exemple : Que sont ces plumes que vous voyez de manière récurrente ? Qu'est ce que ça veut dire ? Que vous devenez fou ?

Remarque : Le signe peut même être négatif, mais nous le verrons plus tard, dans la section quatre.

 

Apprécier le signe à sa juste valeur suppose d'être capable de l'accueillir, et pour ainsi dire, de chasser en vous toute forme d'incrédulité, ou de perversité incompatible. La déconstruction doit donc être parfaite.

 

Restauration du temps cyclique : la foi.

Lorsque la personnalité est déconstruite, le signe est accueilli comme il se doit. À ce moment, il est possible de l'utiliser pour rebâtir restaurer la personnalité autant que possible.

C'est le mécanisme de la foi.

 

Si je me jure d'accomplir ce que le signe m'a montré, je peux désormais cultiver des sentiments positifs à l'égard dudit signe, pour le renforcer. Et puisque mes travers ont été combattus, il n'y a aucun risque pour que je le remette en question en développant des sentiments négatifs à son égard. Ma personnalité, dans ses aspects néfastes, n'a plus la force de contester ce qui surgit spontanément dans le domaine des émotions.

Tout au contraire, l'action de cultiver des sentiments positifs à l'égard de ce qui nous semble être une émotion naturelle va nous permettre de reconstruire une personnalité spontanée. Du moins du point de vue émotionnel. C'est cela l'acte de foi : faire confiance au signe en le choisissant, en le nourrissant. Choix qui va asseoir définitivement la personnalité dans ses nouvelles prétentions.

Exemple : Oui, se dire que l'on va changer de travail pour une plume qui tombe, c'est fou. Sauf que non. La plume est une cerise sur le gâteau. Cerise qui vient asseoir par une prise de conscience tout le ras-le-bol accumulé, les brimades, limitations, humiliations de votre profession. Il serait fou de quitter son job ? Mais plutôt mourir que de continuer dans ces conditions ! Rien ne serait pire ! Vous vous jurez donc de quitter votre travail. Ce faisant, vous choisissez de cultiver des sentiments positifs à l'égard du signe, non seulement vous ne perdrez rien, mais en plus, le sentiment étrange qui vous a parcouru vous fait dire que vous avez tout à gagner à vous engager dans une nouvelle voie.

 

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il n'y aura plus d'émotions ou de sentiments négatifs, mais ceux-ci seront reconsidérés.

Exemple : Avant, le moindre sentiment négatif vous aurait conduit à abandonner vos projets fous. Désormais, vous considérez les déceptions non plus comme une raison d'abandonner, mais une indication quant à quelque chose qu'il faut changer pour accomplir votre rêve. Le « non » redevient utile...

Ainsi purifiés par la foi, les sentiments deviennent des serments : résolutions claires, liens authentiques, sympathie littérale (sympathie = partage de sentiments, même longueur d'onde quoi...).

 

Techniquement, la chaîne est plus longue : le signe pérennise l'influence sur la pensée, et dévoile de nouvelles émotions authentiques ; la pensée, elle, au service de la conscience, est utilisée pour cultiver des sentiments positifs « parfaitement adéquats » pour prendre confiance en soi ; enfin les sentiments sont obligés de suivre, car confortés, soumis par la pulsion toujours plus forte et le signe qui en découle.

Choix conséquent, travail réel.

 

On remarquera à ce stade que la temporalité des émotions est inversée : l'évolution n'est plus ressentie comme quelque chose qui dégénère, mais qui s'améliore. Les émotions, en me communiquant ce qui m'est possible, traduisent le temps cyclique en POUVOIR. Elles m'octroient de plus en plus de possibilités. Je peux réaliser mon rêve.

 

Évolution de l'espace privé.

Nous avons la foi, la confiance en nous. Chouette. Mais à quoi sert la foi ?

Pour dire cela, revenons au signe en nous posant une question simple : Le signe traduit-il nécessairement une acceptation immédiate de la part d'autrui ?

Oui, le signe – si tant est qu'il soit compris – suppose une opportunité de rapprochement avec la chose considérée, et, à un certain niveau, il est tout à fait possible de créer cette proximité. Il suffit d'avoir un peu confiance en soi et de se jeter à l'eau.

Exemple : Vous partagez une passion pour le cinéma avec des amis. Vous vous associez donc pour passer de bons moments, et vous envisagez même d'aller plus loin en créant des projets artistiques.

En revanche, en d'autres endroits, de beaux serments et sentiments ne suffisent pas à changer le réel. Le rêve est difficile à atteindre.

Exemple : Ce n'est pas parce que vous avez vu un signe qui vous indique que vous pourriez devenir pilote de ligne que vous allez le devenir, là, tout de suite. Pourquoi est-ce que l'on vous accepterait sans vous mettre à l'épreuve ?

 

Que faire ?

D'abord, ne pas se priver de réaliser toutes les promesses, les possibilités auxquelles vous croyez dès lors qu'elles sont possibles.

 

Vous remarquerez de ce point de vue, que c'est encore une fois l'espace social/particulier qui permet le plus d'accomplissements. Mais ce n'est pas parce que vous avez de bons amis, voire un bon réseau que vous accomplirez vos rêves les plus fous.

Et pourtant si. Il est possible d'emporter un peu de ces réalités inaccessibles directement dans votre environnement. Comment ?

 

Par la foi !

Par le biais des sentiments purs de la foi, nous allons effectuer un serment concret, nous allons créer un lien physique entre nous même et un environnement éloigné, quoique amical (et c'est à cela que sert l'espace social). Autrement dit, nous allons nous engager !

 

Qu'est ce que l'engagement ?

Un lien de confiance concret, réel, quoique encore immatériel. Contrairement au jeu, l'engagement n'est pas sans conséquences, il permet de relier des entités étrangères l'une à l'autre selon un accord et des contreparties qui permettent à chacun de se faire confiance.

Exemple : Vous vous êtes rendu compte qu'il vous fallait changer de métier, trouver quelque chose en lien avec le concret, le manuel, c'est ainsi que vous vous engagez dans une formation pour apprendre le métier de menuisier. Cet engagement implique une certain sérieux de votre part, de la responsabilité, et des coûts à votre charge.

Remarque : Si jamais c'est un essai, un stage ou une préparation que vous effectuez, il ne sera plus question d'un jeu que vous pouvez abandonner n'importe quand, comme au moment du désir.

 

Bien sur, il est possible que le signe soit très original, auquel cas l'engagement sera plutôt un serment personnel, un commencement qui prendra une forme non officielle, mais qui n'en sera pas moins concret.

Exemple : Vous vous jurez que, quoiqu'il arrive, vous consacrerez votre vie à battre un certain record de vitesse. De manière étonnante, vous avez l'opportunité d'abandonner un certains nombres d'activités que vous faisiez par passion et habitude. Vous traduisez cet engagement en abandonnant ces activités personnelles et en consacrant le temps gagné à votre nouvelle activité : vous achetez le matériel, trouvez un lieu pour pratiquer, et pourquoi pas un entraîneur...

Remarque :...Et vous pouvez très bien vous jurer de retrouver l'eldorado, et mettre en place les conditions d'une telle initiative. Soyez aussi fou (dans le bon sens) que vous l'indique votre âme.

 

Vous aurez remarqué qu'ici la différence est notable avec une action traditionnelle : si nous nous jetons à l'eau, c'est bien parce que nous savons par avance que quelque chose nous manifeste de l'amitié dans l'environnement que l'on souhaite rejoindre, quand bien même cela serait inconscient pour les acteurs concernés, ou que nos initiatives personnelles valent d'être si éprouvantes, parce que nous avons la foi.

 

L'engagement, l'émotion qui prend corps. Le serment qui soude. Avec tout cela, l'espace social se transforme en espace de liens, de sympathies, de communion. Nous prenons conscience que nous existons au-delà de notre seule individualité.

 

Modification du second espace-temps :

Temps cyclique : inversion de la peur, naissance du pouvoir

Espace social : naissance de la communion amicale

Bizarrement, la vraie foi se vit comme une apparition de la lumière, une révélation. C'est bien normal, le souhait profond que nous avons trouvé au moment du désir, ce souhait, finit par nous répondre « au dehors de nous-mêmes » ! Comme s'il existait de manière indépendante, intelligente, au-delà de notre personne. En on en vient à parler je ne sais quel interlocuteur, selon un genre de « Alors tu existes vraiment !... ». Si, si, je vous jure.

 

Un temps encore plus sensé     Un espace encore plus libre

 

... Enfin un début de cohérence entre la personnalité et la vie menée. Une zone en commun dans les deux cercles.

Remarque : Ici, le temps est bien rond. Plus de ligne.

 

Évolution du sujet.

À ce moment de l'initiation, le sujet ne se borne déjà plus au « moi ». Pourquoi ? Parce qu'il vient de voir un environnement extérieur désirer autant que lui la réalisation de ses rêves, et dès lors il comprend qu'il ne fait qu'un avec cet environnement qui le déborde. Il peut s'y identifier donc, alors le sujet peut sincèrement commencer à alterner entre le « moi » et le « nous ».

On en vient naturellement à introduire dans le discours des éléments qui appartiennent au dehors. Nous ne parlons plus que de nous, mais de notre environnement comme s'il était nous-mêmes. Nous l'emportons avec nous pour ainsi dire.

Remarque : À ne surtout pas confondre avec le chauvinisme...

 

Clarifier son rapport à l'environnement, puiser pleinement dans les ressources propres à son espèce (substance, support), commence nettement à faire évoluer l'individualité...

 

Qu'est-ce qui nous attend ensuite ?

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0