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Logique de l'âme - note n°7 - L'effroi de la magie

 

Il n'est pas possible d'aborder la logique de l'âme sans considérer ses rapports avec les autres aspects de la personne humaine. Et puisqu'il y aurait trop de choses à dire sur l'interaction entre les différentes facettes de l'être, concentrons-nous sur un seul aspect : la peur et les conceptions associées que suscite l'âme quand elle se mue en magie. Commentons un peu tout cela.

 

La magie fait peur.

Tout ce que vous faites est magique. La réalité pulsionnelle fonctionne sur ces principes, et les différents changements de formes et états d'âme sur le plan dynamique s'accompagnent toujours de conséquences concrètes. En clair si l'âme bouge ou change, la matière suit.

Que vous le vouliez ou non, la magie est là.

 

Mais la magie fait peur. Pourquoi ? Parce que dans notre esprit, nous la confondons avec la magie rituelle, qui peut prendre différentes appellations selon les contextes et représentations de chacun. Sorcellerie, magie, occultisme... Toujours est-il que chercher activement à provoquer des relations de cause à effet inattendues est mal vu.

Précisons pour commencer que dans ces notes, au cas où vous ne l'avez pas compris, il ne vous est pas demandé de pratiquer un quelconque rituel, sinon un acte inspiré. Ici, nous ne pratiquons pas la magie comme les mages et sorciers.

Cependant... il convient de relativiser les craintes associées à ce domaine.

 

Magie et religion.

Du point de vue religieux (concernant à peu près toutes les religions), la magie est corrélée à la recherche d'un pouvoir individuel, objet de toutes les tentations du démon qui, lui, ne manque pas de pouvoir. De ce point de vue, il faudrait se retenir de toucher à une quelconque forme de magie, tout cela n'étant que faute ou impureté.

 

Il y a dans cette rétention une forme de précaution très saine : il ne faut pas faire n'importe quoi, et la recherche du pouvoir ne doit pas être décorrélée de la vertu.

Exemple : Sacrifier une chèvre pour nuire à votre voisin est non seulement méchant, malsain, et probablement dangereux pour vous-même. Laissez cette pauvre bête tranquille.

Pour autant, il ne faut pas exagérer les craintes religieuses. Pour une raison très simple.

 

Sérieusement, vous croyez que c'est quoi, un miracle ?

 

De la magie, guidée par l'esprit : des conséquences irrationnelles et imprévisibles, voulues par Dieu lui-même.

Qu'on soit clairs, l'esprit est dans l'âme, il modèle l'âme. L'âme porte l'esprit. L'esprit ne peut donc pas apparaître dans la création (et je dis bien dans la création) sans âme. En ce sens, pas d'action divine sans âme, sans nature. Donc pas de miracle sans magie au préalable.

On pourrait même dire les choses d'une façon un peu plus provocante, à savoir que s'écarter de la magie consiste à s'écarter de son âme. Et c'est là un péché capital. J'insiste.

 

Pourtant la magie, c'est dangereux non ?

Oui. Parce que l'âme peut être plus ou moins décorrélée de l'esprit, auquel cas les transformations qui en découlent sont maléfiques.

Mais la pensée aussi peut être décorrélée de l'esprit, comme les émotions, comme les actions. Remarquez que les vies malheureuses se créent même sans se fourvoyer activement dans la magie.

Et je vais dire pire encore : si l'âme est inerte, sans mouvements, la pensée, les émotions et le corps sont FORCEMENT décorrélés de l'esprit ! Autrement dit, il vous est impossible de toucher à l'esprit sans accueillir les mouvements de votre âme, c'est-à-dire la magie.

Pas de bonheur complet sans magie. Pas de Dieu... sans magie, sans âme.

Attention, je ne dis pas que vous n'avez rien à perdre. C'est plus compliqué que cela. Avoir l'âme inerte est une chose, avoir une âme perverse en est une autre. Si lorsque vous remettez votre âme en mouvement vous produisez des torsions, des mouvements inversés, celle-ci deviendra alors corrompue. Une sorte de magie noire passive, soumise à toutes les influences néfastes.

Mais que vous le vouliez ou non, c'est un risque à prendre que d'affronter les tentations pour se connaître soi-même. Évidemment, évitez-les au mieux. Mais si vous devez combattre, faites-le. Avec l'épée de la conscience. Autrement vous resterez des poupées vides.

 

Et la magie rituelle ?

Encore une fois, la magie que nous pratiquons ici n'est pas de la magie rituelle ! Ce n'est même pas une pratique, c'est l'état de fait des mouvements de l'âme et de ses transformations. Elle opère que nous le voulions ou non. Les seuls rituels que nous pratiquons ne sont pas académiques, ce sont des actions aux conséquences irrationnelles, guidées par l'inspiration.

Des baptêmes du feu quoi.

 

La magie rituelle en revanche est une recherche et une étude active des relations de cause à effet dans le monde de l'âme. En vérité, la base de cette pratique se veut être la même que la nôtre : dans l'idéal, un cadre métaphysique (ce n'est pas toujours le cas...), et à minima une connaissance spécifique du monde pulsionnel, formel. Là où les choses changent, c'est que le magicien y effectue des recherches plus poussées, il définit des modèles comme en science, il s'essaye à de la pratique régulière, agit avec moins de scrupules, et, parfois, tente de domestiquer des forces qui le dépassent selon des moyens étonnants... En clair, l'être tout entier du magicien est tourné vers la dimension de l'âme. Ses pensées, ses émotions, ses actions.

C'est une véritable vocation, une façon d'être.

 

Faut-il pratiquer la magie rituelle ?

Mais pour qui vous me prenez ? La réponse est évidente : j'en sais rien, faites-le si ça vous chante, si vous pensez que c'est dans votre nature. Ça vous regarde. Ce n'est pas à moi de vous dire si c'est une bonne chose. Je ne le sais pas. Je sais juste que les desseins de Dieu sont impénétrables... et sacrément drôles parfois.

 

Allez, j'essaye de vous indiquer un repère sans me prononcer, parce je sais que, tôt ou tard, c'est le genre de discipline que l'on passe en revue dès lors qu'on s'intéresse aux réalités invisibles.

Donc : A supposer qu'une magie rituelle soit très efficace, que faudrait-il en penser, philosophiquement ?

 

Oui, il serait possible qu'un magicien imprudent, voire malintentionné, provoque des drames, des catastrophes. Évidemment. C'est logique non ?

Mais là aussi, il faut nuancer le propos. Pour pouvoir provoquer des catastrophes, encore faut-il être doué...

Et rappelons le corollaire obligatoire, à savoir que si la magie rituelle est corrélée à l'esprit, alors elle est un miracle, et dans ce cas, le mage qui la pratique est une véritable lumière pour le monde.

Finalement, quoique vous fassiez, le plus important est d'être lucide sur la valeur de vos actions. À titre personnel, je ne vois pas ce qu'il y aurait de bon à brûler une tête de bouc dans un rituel par exemple. J'insiste.

 

Pourquoi la magie suscite tant de circonspection ou de fascination ?

Qu'il s'agisse de la magie rituelle ou de l'idée plus passive d'une âme agissante en soubassement de nos actions, dans tous les cas, le centre de la question est le pouvoir.

Et c'est bien ce qui fait peur. Le pouvoir invisible. Incontrôlable. Peut-être malveillant.

Vous savez, c'est une description qui sied tout aussi bien à la politique...

 

Le pouvoir...

Lorsque certaines personnes obtiennent trop de pouvoir, elles sont grisées par ce dernier, jusqu'à parfois en devenir folles. C'est vrai.

Mais doit-on penser que le pouvoir est mauvais ? Blasphème !

Dire que le pouvoir est mauvais, c'est insulter Dieu lui-même. Disons, sans rentrer dans les détails, une chose fondamentale. La puissance est un universel. C'est que, voyez-vous, toute chose existante possède une influence.

Remarque : Mon Dieu, que cela mériterait de s'y attarder...

 

La puissance est là, partout, et pour tous. Parfaite, merveilleuse. En ce sens, bon nombre de nos considérations doivent découler de cet invariant :

Il est vrai de dire que l'exercice du pouvoir est dangereux. Mais il y a pire encore, laisser d'autres exercer votre pouvoir à votre place. En ce sens, si le pouvoir qui vous échoit est une responsabilité, on pourrait dire que ne pas l'exercer... est une faute, et pour être plus cinglant, un péché.

 

Les conséquences imprévisibles de vos actes sont un pouvoir merveilleux. Une splendeur de la nature. Le seul pouvoir qui vous appartienne en propre d'ailleurs.

Alors à défaut d'utiliser une baguette, ouvrez vous à l'irrationnel !

 

P.-S. : Ici j'ai parlé préférentiellement de magie parce que c'est le terme le plus tabou, et qu'il exigera de vous le plus de souplesse mentale (il faut que je vous décoince un peu). En vérité, cela concerne tout ce qui touche au monde de l'âme : analogies, pulsions, magie, rêves, éléments...

 

 

Bonus

 

 

Profitons de cette note pour parler d'un sujet ressemblant.

Le paranormal. Comment le comprendre ?

Comme une institution classique. Presque. Je m'explique.

Si la médecine peut être performante, certaines maladies traitées par le corps médical sont en vérité mal comprises et ne manquent pas de mettre l'institution en échec.

Il en est de même pour le paranormal, qui au fond, n'est rien d'autre qu'un discours apposé sur l'inconnu. Mais rien ne garantit que le phénomène corresponde à ce discours, et dans bien des cas, à l'instar de la médecine, le « paranormal classique » est mis en échec.

Ce qui nous intéresse, c'est ce qu'il se passe derrière le paranormal, le problème incompréhensible, encore inabordable, qu'on ne sait qualifier avec justesse. Que vous le vouliez ou non, que vous y croyiez ou non, ce problème, ces problèmes... existent. Ils existent au sens ou, quelle que soit leur nature véritable, ils continuent de frapper bien des populations, les laissant démunies.

La valeur du domaine paranormal ne réside pas tant dans ses explications qu'en la reconnaissance d'un problème que la norme ne veut pas traiter.

 

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