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Logique de l'âme - note n°9 - Exprimer l'âme et se prémunir de la folie

 

Toutes vos découvertes ne peuvent pas être échangées avec le monde extérieur, d'abord parce que le dehors est parfois hostile, mais surtout parce qu'il se peut qu'il ne vous comprenne pas, tout simplement.

Eh oui, ce n'est pas toujours de leur faute : le langage de l'âme est nébuleux, et si vous avez déjà du mal à jongler avec vos propres pulsions, vous ne pouvez pas exiger des autres qu'ils fassent mieux que vous.

 

En vérité, ce que j'annonce là est une chose que seule l’expérience permettrait d'acquérir, mais il ne fera pas de mal d'avoir quelques repères.

 

Commençons doucement : qu'est-ce que l'on peut dire, partager ?

Les productions de l'âme qui peuvent être édictées au-dehors... doivent provenir d'une prise de conscience totale. Pourquoi ? Parce que la connaissance est justement (désolé du pléonasme) le mode de connaissance le plus abouti au regard de la perspective humaine.

Immédiate, claire, certaine, elle peut être facilement justifiée au détour d'une conversation.

Chose parfaitement identifiée, chose maîtrisée.

Exemple : Si vous avez pris conscience, au travers de signes manifestes du destin, que vous êtes irrémédiablement lié à la période de la renaissance, vous pouvez alors l'expliquer avec une position totalement assumée et justifiable. Vous connaissez les raisons de cet attrait, elles sont à la fois concrètes et subtiles, et lorsque vous présentez le tout de manière harmonieuse, personne n'a rien à redire de votre position. En fait, l'irrationnel, il suffit de bien le présenter pour qu'il soit accepté.

 

En revanche, lorsque les prises de conscience sont partielles, que les pulsions se déchaînent en tant que symboles irrationnels et non comme des formes claires, alors il vaut mieux s'abstenir de communiquer.

Exemple : C'est drôle, ça fait plus de cinq fois que vous entendez les mots « roi Soleil », vous le prenez comme un genre de signe (en fait un signal), mais... vous ne savez pas trop ce que cela veut dire. Alors vous racontez ça à vos proches, qui vous regardent bizarrement. Que voulez-vous qu'ils en disent ? Si, il y en a un qui vous a conseillé de voir un psy... La prochaine fois, attendez d'avoir déchiffré peu plus de sens pour en parler.

 

Avec une règle aussi simple, mais efficace, vous êtes protégé de la majorité des suspicions de folie et autres regards réprobateurs. Il faut savoir se protéger, croyez-moi.

 

Les confidents.

Les seules personnes à qui vous pourriez parler de ces choses en gestation sont vos proches : ceux qui ont votre langage, ceux qui vous acceptent tel que vous êtes, ceux qui ont la patience. Et c'est mieux lorsque les trois sont combinés.

Toutefois, malgré tout l'amour du monde, il peut arriver que même vos proches soient en incapacité (temporaire) de vous comprendre, auquel cas il ne faut pas leur en vouloir.

 

La parole brûle.

Il est très important, à titre personnel, de pouvoir s'exprimer. Autrement, on bouillonne. Mais, il faut aussi prendre conscience que les vicissitudes de l'âme n'intéressent pas forcément nos proches ou amis. Pire, parfois elles peuvent les effrayer, et ils ne le diront pas forcément. Alors c'est à vous de trouver l'équilibre :

- vous ne devez pas envahir les autres avec votre vie intérieure.

- mais... je vous concède qu'ils vous doivent tout de même de vous écouter un minimum. Autrement cela signifierait que vous n'ayez pas le droit d'exister au travers de votre sincérité.

Remarque : Ne croyez pas forcément que vos proches récusent votre vraie nature à ne pas vouloir converser sur vos expériences intérieures. Vous êtes peut-être vous-même à côté de votre spontanéité, près de vos pompes.

 

Là, nous parlons que de communication. Mais les actions sont tout aussi concernées. Et c'est même là que le propos devient le plus important.

 

La règle d'or.

Alors, comment étendre notre propos aux actions quotidiennes ? Les pulsions , lorsqu'elles sont mal comprises, sont trompeuses. Mais voici une règle simple qui vous prémunira de toute forme d'incohérence destructrice :

 

Il n'y a pas une seule action décisive au regard de votre vie qui devrait être prise en l'absence d'une PRISE DE CONSCIENCE préalable !

 

Au contraire, toutes les manifestations inconscientes ne doivent susciter qu'un intérêt introspectif. Attention, je ne dis pas que les pulsions inconscientes ne doivent conduire à aucune action. Je dis que les pulsions inconscientes ne doivent JAMAIS susciter une action DÉCISIVE au regard de votre vie ! Entendez-bien le mot « décisif ».

 

Associez toutes vos décisions importantes à vos prises de conscience, et vous ferez preuve d'une intelligence à jamais éloignée de la folie.

 

C'est court. MAIS C'EST LA RÈGLE D'OR !

Vous savez quoi ? Il vaut mieux voir cela autour d'un cas concret.

 

Tourments de l'âme... un exemple.

Gérer le dialogue avec les autres ? Prendre de bonnes décisions ? Mais encore faut-il être capable de ne pas s’emmêler les pinceaux ! L'âme est parfois si... contradictoire ! Il est vraiment difficile de gérer l'irrationnel.

Eh bien permettez-moi une illustration, qui, si elle ne se substitue pas à ce que l'expérience vous apprendra, aura au moins le mérite de dresser quelques contours. Voyons comment nous dépêtrer de quelques phénomènes irrationnels en nous penchant... sur l'un des pires : le signe !

 

En effet, voir des signes est... particulier. Affabulation ou révélation ? Comment fait-on pour ne pas faire de folies ? Et comment fait-on pour ne pas passer pour un fou ?

 

Et bien c'est simple (non). Il faut faire la distinction entre ce qui relève d'une prise de conscience, et ce qui est encore trop inconscient. Cela correspond respectivement aux signes (émotion communicante parfaite, prise de conscience) et aux signaux (émotion communicante imparfaite, conscience partielle de la pulsion).

Les premiers peuvent nous permettre de nous engager dans la vie du dehors, les seconds non, ou du moins ils le peuvent à une échelle bien moindre.

Remarque : Je répète, un vrai signe est toujours accompagné d'une forte prise de conscience. Je vous renvoie à la note correspondante pour plus de détails.

 

Décision.

Vous avez un choix à faire, est-il possible de vous appuyer sur votre vie pulsionnelle pour faire ce choix ?

Application bête et méchante : Les décisions de type engagement ne peuvent être prises que sur la base d'un signe puissant, empreint de certitude lors de sa manifestation. Rappelez-vous que le signe suscite autant de confiance parce qu'il s'appuie sur une reconnaissance parfaite de la situation globale, et un effort préalable conséquent.

Exemple : Si vous percevez ce reportage sur les arts plastiques comme un signe, c'est surtout parce que vous vous êtes furieusement intéressé au dessin préalablement. Auriez-vous fait attention à ce reportage sans vous être pris de passion pour cette discipline ? Ce que vous voyez, c'est autant le signe, que votre potentiel latent, votre plaisir, et les heures d'amusements accumulées. Et le fait que vous pouvez vous le permettre. C'est une évidence, ça vaut le coup d'essayer de prendre des cours.

Oui, c'est une cerise qui couronne un gâteau. Pas une superstition arbitraire.

 

Au contraire, un signal (imparfait) que nous n'aurions pas compris ne peut motiver aucun engagement, sous peine de se fourvoyer.

Cela, c'était la distinction entre le vrai signe et l'incomplet.

 

Et les signaux (imparfaits), faut-il les ignorer ?

Non, le signal est une invitation à explorer, à découvrir quelque chose, parfois à nuancer. Il suscite donc une mobilisation de votre part, mais dans une moindre mesure : pas d'engagement sérieux à partir d'un signal.

À ce titre, si les signaux sont moins importants que les signes, ils sont en revanche plus fréquents, et de ce fait, il convient de savoir les appréhender.

Contrairement au vrai signe qui est toujours positif, la qualité du signal peut varier, c'est ainsi qu'il peut être positif ou négatif.

 

Comment reconnaître un signal positif ?

C'est la beauté sans la conscience totale. Le signal positif est toujours puissant, il parle à l'âme et apparaît là encore avec des symptômes physiques : bien être, chaleur dans le corps, apaisement. La liste n'est pas exhaustive, et les manifestations peuvent être différentes, mais dans tous les cas elles nous font nous sentir puissamment vivants ou sereins.

 

Et le négatif ?

Le signal négatif suscite tout le contraire. Mal-être, ou fadeur évidente. C'est aussi simple que cela.

 

Naviguer dans les ténèbres.

Si le signe se donne parfaitement à voir lorsqu'il apparaît, les signaux sont très divers, et nombreux. Pour les distinguer, il suffit d'observer leur qualité, leur intensité, et leur fréquence. Et à partir de là, c'est une ribambelle inépuisable qui se décline. C'est une question d'expérience, mais voici, à titre d'exemple, une liste improvisée et non exhaustive qui vous donnera une petite idée du phénomène :

 

- Des signaux beaux (forte qualité, forte intensité, faible répétition): Oui, il est possible de voir quelque chose de beau et interpellant, sans comprendre cette chose. Dans ce cas, prenez-le comme une invitation à l'exploration. Essayez de comprendre ce signal, qui est forcément un message positif.

 

- Des signaux intrigants, des évènements qui interpellent, comme des rébus ou des énigmes (qualité souvent indéterminée, intensité modérée, répétition faible à modérée) : ils ont l'air d'avoir du sens, mais ne sont pas aussi intenses que les signes de la catégorie précédente. Ainsi, ils apportent une précision, ou ils amènent à reconsidérer la façon d'appréhender le sujet concerné. Positifs ou négatifs, ils apportent une nuance, mais pas vraiment de remise en question profonde, sauf répétition excessive (et là, c'est autre chose).

 

- Des signaux vides, c'est-à-dire des répétitions persistantes, mais sans saveur (qualité indéterminée, intensité faible, répétition forte) : si le temps peut prendre la forme d'un cycle, alors nous pouvons tourner en rond au-dedans. Et c'est ainsi que la répétition d'un signe morne, vide, ne peut être que l'indication que nous avons fait le tour de la question, du thème, ou de la situation considérée.

 

- Des signaux horrifiques, trompeurs (qualité négative excessive, intensité modérée ou faible, répétition faible à modérée) : majoritairement grossiers, excessivement négatifs (laids), et qui parfois se veulent effrayants (en fait ridicules). Ils sont le produit d'une influence négative sur votre psyché, et vous font voir le verre toujours à moitié vide. À ne pas prendre en compte, évidemment.

Remarque : Les « vrais mauvais signes » ne sont pas aussi laids.

 

Bon, ça ira. C'est déjà pas mal. Le mieux c'est de plonger dans le bain.

 

Que faire lorsque des signes et signaux se contredisent ?

Il faut considérer leur intensité. Le plus intense prime, et le moins intense vient nuancer le plus fort. Comme un complément d'information.

De ce point de vue, si un signal ne remet jamais en cause la direction induite par un signe, il peut toutefois suggérer de la tempérer.

Exemple : Vous avez pris conscience sur la base d'un signe que vous voulez pratiquer la musique. Vous décidez donc de vous rendre dans la meilleure école, mais chaque fois que vous vous y rendez, un incident inédit retarde votre train. Et puis une foultitude de choses viennent vous refroidir : le contact désagréable avec l'administration pour votre inscription, le trajet harassant... Que veulent dire ces signaux dont vous n'avez pas compris le sens ? Que vous vous êtes trompée ? Non. Ils vous invitent naturellement à chercher une autre école, réflexion qui vous passe naturellement par là tête après tant de difficultés. Et, miracle, il y en a une, certes plus modeste, près de chez vous...

Voilà.

 

Et c'est ainsi, au regard du signe, que l'âme navigue au-dehors et au-dedans. Les prises de conscience permettent à l'âme d'affronter le monde extérieur, et les pulsions encore incomprises invitent à l'exploration principalement intérieure, celle qui mène à la connaissance.

 

Vous voyez le principe ? Eh bien il faut l'appliquer à tous les éléments de la vie pulsionnelle !

Agir à travers le désir clair et non le fantasme.

Agir à travers le signe limpide et non le signal.

Agir à travers la transe consciente et non l'acte hypnotique.

Les prises de conscience à la lumière, et les inconsciences à l'introspection. Et votre folie sera la plus belle des originalités.

 

 

Bonus

 

 

Pourquoi critiquons-nous autant la raison ? Le mental est-il si néfaste ?

Bien sûr que non.

En vérité, la raison n'est pas une mauvaise chose. Et puis surtout... Il y a plusieurs types de raison ! Les reproches sont justifiés lorsque le mental est façonné de manière à écraser toute vie de l'âme et accaparer la conscience (monnaie courante de nos jours, d'où ma critique), mais s'il s'avère qu'il est capable de laisser au moins un peu de place à quelque chose qu'il ne maîtrise pas, il n'est plus vraiment un ennemi. Dans l'idéal, nous pouvons espérer du mental qu'il soit aiguisé, mais très souple. Et sa subordination à l'âme en fera un mental plus éclairé encore.

Le meilleur de tous les serviteurs.

 

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