La nature n'est pas mécanique, et nous les humains, ne sommes pas des machines. Tout fonctionne selon un rythme, et des phases qu'il faut respecter. Connaître.
Voici donc une petite introduction à la diversité des rythmes, et surtout l'occasion (le prétexte...) pour moi de dire des choses très disparates...
Le rythme créatif.
Il existe une sorte de mélodie idéale de la créativité, basée sur l'alternance de l'activité et du repos. A ce titre, c'est l'initiation qui nous sert de partition.
En effet, si l'on considère chacune des phases de l'initiation en ce qu'elles sont un mode de fonctionnement normal pour l'être humain, alors celles-ci s'établissent selon un ordre équilibré qui vient stabiliser la créativité.
La phase de la transe correspond à la phase active : lorsque vous faites des efforts pour créer, manifester, changer une réalité par vos propres moyens, en vous appuyant sur la certitude de votre foi.
Exemple : Vous écrivez un livre, vous avez le talent pour. C'est dur, mais vous avancez autant que vous le pouvez, à la mesure de vos certitudes. Et au moment ou vous n'avez plus assez d'énergie pour maintenir votre action au-delà du doute, vous vous arrêtez pour ne pas altérer votre foi (et la ressourcer).
La phase du désir correspond à la phase de repos : lorsque vous jetez votre dévolu sur ce qui est riche, mais immédiatement accessible, ou ce qui peut se manifester sous une forme ludique, vous n'avez pas besoin de faire d'effort, et pourtant vous enrichissez votre âme.
Exemple : Lorsque vous n'écrivez plus, vous en profitez pour regarder des films ou lire des livres qui vous font envie (entre autres activités). Tout cela vient alimenter cotre créativité en nourritures saines, fécondes.
La phase du signe, placée entre les deux, fait le pont, la transition.
On pourrait dire de cet équilibre, qu'il suscite une activité tranquille, et un repos créateur. Autrement dit : pas de repos sans désir, et pas d'activité sans talent.
Et c'est bien comme cela que l'on parvient à créer sans s'épuiser, ni se laisser aller. Dans l'idéal.
Mélodie personnelle, rythme civilisationnel.
Faut-il réinventer le monde dans lequel nous vivons ?
Oui et non. Ici, ce sera surtout non (ailleurs, c'était surtout oui).
En fait, disons que vous devez comprendre ce que vous êtes en capacité de changer ou non. Alors oui, parfois certains d'entre vous auront la capacité de changer les fondations du monde, ce n'est pas impossible. Mais quand bien même, vous ne le ferez pas pour tout, ni partout. Et puis, si changement drastique il y a, vous ne le réaliserez pas seul (je ne dis pas que vous ne pouvez pas l'initier tout seul, dans la vie tout est possible, loin de moi l'idée de vous limiter).
Du point de vue du rythme du monde, nous sommes des mélodies. Il convient donc de jouer les bonnes notes sur un rythme qui nous est imposé.
Au fond, ce que je veux dire là, ce n'est pas délimiter, ni limiter la portée de vos actions. Non. Ce que je dis, c'est que d'une façon ou d'une autre, sauf exception, vous devrez vivre avec votre temps. Cela ne veut pas dire tout accepter de votre époque, mais plutôt vous mettre en accord, de la meilleure façon qui soit, avec les forces vivantes qui vous accompagnent.
Et puis, quand je dis « sauf exception », ce n'est pas si vrai. Si vous ne vivez pas avec le temps dominant, vous vivrez tout de même sur la base d'un rythme préalable. Dans l'idée, ce serait comme vivre selon un mode de vie ancestral, en opposition avec le mode de vie moderne, qui lui, est dominant.
Tout cela, c'est l'occasion pour moi de clarifier quelque chose...
Musique ! La fugue cosmique.
Rappelez-vous de la science du rythme. Elle suppose une connaissance des différents rythmes naturels, et donc des phases inhérentes à ces rythmes.
Et s'il est un sujet qui est beaucoup étudié en la matière, c'est celui qui correspond à la durée de vie des époques et des humanités.
Autrement dit la question du début et de la fin des mondes (surtout la fin).
- Rythmiquement, les données traditionnelles envisagent une succession en quatre phases, que l'on pourrait qualifier grossièrement d'age d'or, d'argent, de bronze et de fer. Chacune possédant des propriétés particulières et que je n'ai pas le temps de développer ici, ainsi qu'une durée spécifique.
- Mélodiquement, ces quatre phases sont les accords d'une musique qui s'appelle... la dégénérescence. Pourquoi ? Parce que les phases ne se valent pas : disons grossièrement que l'age d'or est merveilleux, l'age d'argent est pas mal, l'age de bronze est pas terrible, et l'age de fer est immonde.
Tout cela est du à l’éloignement progressif de l'esprit : On commence donc avec une phase ou l'esprit est présent dans le monde, puis, progressivement, l'esprit se retire du monde, jusqu'à s'absenter presque totalement, ce qui donne lieu à toutes les horreurs.
Oui, vous avez bien entendu, les traditions spirituelles envisagent la marche du monde... comme une décrépitude !
Ou en sommes nous ?
Au regard des quelques tentatives de mesure, il apparaît pour beaucoup que notre époque correspond à la dernière phase du cycle. L'age de fer, ou l'age des ténèbres pour les intimes.
C'est un age de négation de l'esprit, d'inversion. Un age parodique qui vient nier et singer toutes les manifestations de l'unité.
Il faut comprendre que pour la tradition, la musique est telle que l'age de fer est une négation de la perfection de l'age d'or. L'âge de fer est une absence d'âge d'or, un défaut d'esprit.
Donc en ce qui nous concerne, la modernité serait une négation pure et totale de l'esprit. Quelque chose qui n'a pas d'existence propre.
À chacun son oreille ?
Difficile de critiquer des traditions solides, et impossible de le faire en si peu de temps. Toutefois, comme je l'ai dis... c'est l'occasion pour moi de clarifier ma position :
Connaître le rythme est une chose, connaître la mélodie en est une autre. Et personnellement, je n'entends pas la même musique.
Si, grossièrement, la mélodie traditionnelle est dépeinte comme une dégénérescence, une décadence progressive, pour moi, la mélodie du monde est une saisonnalité.
Dire de la modernité qu'elle n'est rien d'autre qu'une absence d'esprit et d'age d'or revient à dire que l'hiver n'est qu'une absence d'été. L'automne ? un printemps qui se meurt.
Pourtant je pense que l'hiver possède une existence positive. Je pense que l'hiver est une création à part entière de l'esprit, pour la simple et bonne raison que l'hiver, comme l'automne, peuvent être beaux.
Il en est de même pour la modernité : je défends l'idée que l’époque contemporaine n'est pas une négation de l'esprit, mais plutôt un visage particulier de ce dernier. Aussi hérétique que cela puisse paraître.
La modernité, c'est le bien ?
Alors là, il faut bien clarifier les choses...
L'hiver peut être beau, majestueux... : le joli manteau blanc de la neige, le feu de cheminée, la chaleur du foyer, les habits chauds, le calme, la quiétude, la fraîcheur.
… mais il peut aussi être atroce : la maladie, le froid, la disette, les engelures, l'enfermement, la solitude.
Nous ne pouvons apprécier les bienfaits de la saison que si nous sommes capables de nous adapter à sa dynamique, autrement dit lorsque nous avons le bon état d'esprit. Porter des habits chauds nous fait aimer le froid.
Il en est de même pour les âges apocalyptiques (pour l'instant je m'en tiens à ce vocabulaire).
On pourrait dire de la modernité qu'elle est, sans aucun doute, un hiver atroce : une époque terrible et mal vécue. Mais de quel hiver merveilleux est-elle la négation ?
Vous l'aurez compris, ce point de vue n'est pas sans espoir, car il suffirait d'adopter le bon état d'esprit et les bons habits pour redresser les choses.
Prenez bien la mesure de ce que je dis, car je crois en ces mots : l'esprit n'est pas absent de l'époque moderne. Seulement, il ne se trouve pas forcément là ou on l'imagine. Et c'est là toute la question : à quoi ressemble la spiritualité de notre temps ?
Il faudra donc – pour la majorité d'entre nous – s'accorder (et surtout découvrir) sur ce que l'époque à de mieux à nous proposer, ce dans le but de parachever notre nature.
Vous voyez ? Le rythme pose beaucoup de questions, il a bien des choses à nous dire. Alors tendez l'oreille ! De toute façon, vous ne manquerez pas de le faire si vous vous ouvrez au monde pulsionnel. Logique de l'âme...
Bonus
Dans ce blog je parle souvent de données traditionnelles, mais qu'est ce que cela veut dire ?
La tradition primordiale.
Dans les milieux ésotériques, il se dit qu'il existe une tradition primordiale. Une source imputrescible de connaissance qui se trouve au cœur de la création. Il se dit aussi que les différentes orthodoxies spirituelles ne sont que des extensions, des visages particuliers de cette source première.
Autant vous le dire, je crois en l'existence et l'effectivité – et j'ai bien dit « l'effectivité »... – de cette tradition (et du Roi qui va avec).
Validité ?
Qu'on soit clairs, les données traditionnelles sont solides. Quasiment parfaites. Certaines versions de ces données ne me posent aucun problème.
Mais en vérité, la tradition primordiale, telle qu'elle je l'ai comprise (et qu'elle se devine) comporte un petit détail infime qui vient poser un très, très, très gros problème. Cela mérite une critique à part entière, probablement une section consacrée, pour ne pas dire un livre.
Si l'avenir me le permets, je ferais ce travail.
Métaphysique alternative.
La présente réflexion était l'occasion pour moi de marquer ma divergence d'avec les données traditionnelles, à plus forte raison l'idée d'orthodoxie première. Cette scission n'est pas anodine, et il convient d'en dire plus.
Si l'on s'en tient à ce que les traditions annoncent, l'époque à venir connaîtra une inversion totale des valeurs (c'est déjà bien entamé). Et à ce titre, il se pourrait bien que je sois moi-même une manifestation de la parodie à venir : la divulgation de sciences et secrets réservés à une élite est une profanation, un sacrilège.
Remarque : Normalement, la métaphysique ne touche pas le monde profane. Trop haute pour vous, bande de sous-diables.
Je ne m'inquiète pas de telles suppositions. Parce que je ne me réclame pas des données traditionnelles mais d'une révélation qui ne dit pas son nom.
Qui plus est j'ai de quoi justifier mon action, quoique je ne puisse faire figurer ce raisonnement dans ce livre sous peine d'altérer sa tonalité. Disons pour faire simple que de mon point de vue le monde n'est pas obligé de dégénérer. Et qu'il est grave de nous faire croire le contraire.
Dernière chose : et l'apocalypse ?
Actuellement, la révélation (sans préjuger de sa tonalité) est un mal nécessaire : découvrir la vérité est un moyen de nous affranchir de l'esclavage dans lequel nous sommes empêtrés.
Comprenez cette dernière phrase comme vous le souhaitez.
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